Continuons notre exploration de l'hypothèse découverte lors du dernier épisode de notre feuilleton de l'été : et si l'univers n'était qu'une interface informatique ? Quand on voit l'augmentation potentielle de la puissance des ordinateurs dans les 10, 100, 1000 prochaines années, on peut se poser la question. Vivons-nous dans un jeu vidéo ?
Aujourd'hui, nous nous penchons sur le réel, le palpable, le solide, le contraire du virtuel informatique. Le contraire, vraiment ?
Vous venez d'arriver sur cette page ? Bienvenue ! Ceci est une publication en plusieurs parties, donc pour tout comprendre et être dans le contexte, n'oubliez pas de lire les articles précédents de la série ici :
Le feuilleton de l’été, première partie : Bryce KPT
Le feuilleton de l'été, deuxième partie : l'échiquier et les grains de riz
Le feuilleton de l'été, troisième partie : l'hypothèse
Merci !
Important : ce qui suit est la description d'une hypothèse de travail.
Je ne prétends absolument pas vous convaincre (ni me convaincre moi-même) de la véracité de cette hypothèse.
C'est juste un exercice qui permet d'entraîner notre réflexion en attrapant un “fil mental” et en tirant, tirant, pour voir où il nous mène… Et il nous mène très loin…
Dans l'épisode précédent, je vous dévoilais l'hypothèse sur laquelle ce feuilleton de l'été est basée : vivons-nous au sein d'une simulation informatique, d'un… jeu vidéo ?
Je me sens obligé de le répéter et de le mettre en caractère gras : je ne prétends pas que ce soit la réalité ! C'est juste une réflexion un peu farfelue que j'avais eue en 1994, en réfléchissant à l'avenir de ‘informatique, qui ne m'a pas quittée depuis, qui a été formulée (à mon grand étonnement) une dizaine d'années plus tard par un scientifique “sérieux” et qui prend de l'ampleur ces derniers temps au fur et à mesure que la technologie numérique avance à pas de géants…
Réel, pas réel ?
Bien entendu, la première réaction à une telle hypothèse est de dire “mais enfin Michel, redescends sur Terre, nous sommes biens RÉELS, nous vivons dans un monde RÉEL, fait de MATIÈRE, nous ne vivons pas dans un écran d'ordinateur !”
C'est vrai.
Mais prenons un microscope. Un gros.
Posons n'importe quel objet sur la plaque d'observation.
Et grossissons.
Encore et encore.
Jusqu'aux atomes.
Mais un atome n'est pas un bloc.
Il est constitué consiste d'un noyau central composé de protons (ayant des charges électriques positives) et de neutrons (n'ayant aucune charge électrique), et entouré d'électrons (charge électrique négative) qui gravitent autour du noyau.
Hmmm, des charges électriques au coeur de la matière ?
Et ce n'est pas tout : l'ensemble des électrons qui gravitent autour du noyau s'appelle la “charge électronique”.
Nous y revoilà.
Quelle est la définition du mot “électronique” ?
“Partie de la physique étudiant les phénomènes où sont mis en jeu des électrons à l'état libre.” (Dictionnaire Le Robert)
Et d'ailleurs, qu'appelons-nous “appareils électroniques” ?
Des appareils mettant en oeuvre la technique dérivant de cette science (la science des électrons).
Et avec notre microscope décidément très puissant, observons ce qui se trouve entre les atomes : il n'y a rien. Du vide.
La matière serait donc du “vide” parcouru d'énergie.
Et ce “vide” se trouve dans “l'univers”, qui serait l'interface au sein de laquelle nous évoluons.
Clochards célestes
Dans son merveilleux roman paru en 1958 “Les clochards célestes” (l'un des livres que j'ai lu, relu et re-relu de nombreuses fois dans ma vie, tout comme “Cent ans de solitude” de Gabriel García Márquez), Jack Kérouac, bouddhiste zen alcoolisé, nous donnait une clé de compréhension de ce “vide qui est matière” :
“Tout est passé, tout est déjà passé, tout est déjà venu et en allé, criai-je, en marchant de long en large comme un fauve en cage. Ah ! les choses sont vides parce qu'elles nous apparaissent ; vous les voyez, n'est-ce pas ? Mais elles sont faites d'atomes qui ne peuvent être ni mesurés, ni pesés, ni saisis. Même les savants les plus ignares savent cela maintenant. On ne peut retrouver un seul de ces fameux atomes. Les choses ne sont que des combinaisons vides de quelque chose qui semble plein et solide. Rien n'est ni grand ni petit, ni proche ni lointain, ni vrai ni faux. Il n'y a que des apparences pures et simples, des fantômes.
(…) Bon, dit mon beau-frère, si les choses étaient vides, comment pourrais-je sentir cette orange, y goûter et l'avaler ? Explique-moi ça. – C'est ton esprit qui fabrique l'orange par l'intermédiaire de la vue, du toucher, du goût et de la pensée. Sans cette pensée – comme on l'appelle – l'orange ne serait ni vue, ni sentie, ni goûtée et nul ne connaîtrait son existence. L'orange n'existe que dans ta pensée. Tu vois ? En elle-même c'est un non-être, un objet mental, que seule la pensée peut percevoir. En d'autres termes, elle est vide et vivante.
La philosophie bouddhiste rejoint donc la science physique…
Et encore plus fort : elle rejoint la physique quantique.
Physique quantique…
(Bien entendu, je précise que je suis pas un scientifique, ce qui suit est une description de ma compréhension de la physique quantique, et comporte donc des approximations ou des exactitudes. Je me suis fait aider par ChatGPT pour essayer de fournir des explications claires).
Vous allez voir, c'est complètement fou.
La physique quantique n'est pas un concept farfelu : c'est une science très sérieuse, qui a fait des découvertes assez étourdissantes concernant l'état de la matière.
Elle est fondée sur cinq concepts :
1/ La dualité onde-particule : Dans le monde quantique, les particules, comme les électrons et les photons, peuvent se comporter à la fois comme des particules solides et des ondes. Parfois, ils peuvent être localisés comme des particules, et à d'autres moments, ils se propagent comme des ondes.
Une “particule solide” peut donc être également une onde immatérielle…
2/ La superposition : Une particule quantique peut exister dans plusieurs états simultanément. Par exemple, un électron peut être à la fois dans un endroit et dans un autre jusqu'à ce qu'il soit observé. C'est comme si l'électron “essayait” toutes les possibilités en même temps.
Ce n'est pas un concept : ça a été prouvé. Un électron existe simultanément dans plusieurs endroits à la fois, jusqu'à ce qu'il ait été observé dans un endroit précis : comme pour l'orange de Kérouac, c'est réellement l'observation qui l'a matérialisé !
3/ L'intrication quantique : Lorsque deux particules sont créées ou interagissent ensemble, elles peuvent devenir intriquées. Cela signifie que l'état d'une particule est lié à l'état de l'autre, peu importe la distance qui les sépare. Lorsque l'une des particules est mesurée, l'état de l'autre particule est instantanément déterminé, même si elles sont très éloignées l'une de l'autre.
C'est un peu comme quand vous voulez téléphoner à un être cher éloigné géographiquement et que celui-ci a eu l'idée de vous téléphoner exactement à la même seconde : ne me dites pas que cela ne vous est pas déjà arrivé !
4/ L'effet tunnel : Les particules quantiques peuvent passer à travers des barrières potentielles, même si elles n'ont pas assez d'énergie pour les surmonter selon les lois classiques de la physique. C'est comme si elles “tunnelaient” à travers l'obstacle.
Les particules sont des passe-murailles, comme si ces murailles n'existaient pas en réalité…
5/ la mesure quantique : Lorsqu'on mesure une particule quantique, son état se fixe à une valeur spécifique. Avant la mesure, la particule était dans un état de superposition, mais une fois observée, elle se comporte comme une particule ordinaire avec une position et une vitesse définies.
Cela rejoint également l'exemple de l'orange donné par Jack Kérouac : cette orange n'existe que parce que nous la percevons à travers nos cinq sens. Sinon, elle ne serait qu'un potentiel. Cela semble idiot, mais la physique quantique le prouve, je vous encourage à effectuer quelques recherches de votre côté…
En lisant par exemple cet article de Wikipedia sur le chat de Schrödinger.
…Et physique numérique !
Avez-vous déjà entendu parler de la physique numérique ?
Voilà ce qu'en dit Wikipedia :
“En physique et en cosmologie, la physique numérique est une collection de points de vue théoriques basés sur l'hypothèse que l'univers est, fondamentalement, descriptible par l'information, et est donc calculable.
Par conséquent, l'univers peut être conçu comme étant à la fois le produit d'un immense calcul et comme un vaste dispositif de calcul numérique.”
…À suivre !
La suite est ici : cliquez !
Quel dommmmmage que tu n’aies eu aucun commentaire, Michel……
On a probablement tous et chacun une bonne ou une fallacieuse raison pour l’expliquer, mais je déplore surtout que cela t’ait fait résumer et conclure des épisodes qui auraient sinon encore été nombreux ! Ceci étant, je te comprends et partage ce qui a dû osciller entre perplexité et déception/amertume pour toi.
Amitiés
Aucune amertume, Nanetska !
Et puis, la rentrée des classes approche, les vacances se terminent, on arrive au bout du roman de l’été…
Je pense que je vais (essayer de) continuer à écrire sur ce thème, pourquoi pas, cela pourrait donner naissance au livre que j’ai toujours eu envie d’écrire sur cette “Hypothèse”…
Cet article est aussi interessant que les précédents. Malheureusement, je ne l’ai pas vu passer.
Le chat de Schrödinger est une belle expérience de pensée. Pauvre chat… Être vivant et mort en même temps, ça ne doit pas être facile à vivre. 😉
Bonjour Agnès
La physique quantique paraît complètement farfelue quand on la découvre, mais elle a été vérifiée, c’est très étonnant.