Parfois, les choses les plus énormes passent totalement inaperçues. Parce qu’elles sont sous nos yeux tous les jours et que du coup, on oublie de leur accorder de l’attention, de se poser quelques questions à leur sujet.
Et pourtant…
Je vous propose aujourd’hui de vous intéresser tout simplement à la première lettre de l’alphabet : le sympathique et vaillant petit « a », tous derrière et lui devant.
Voilà longtemps que je m’interroge à son sujet, et plus particulièrement que je m’interroge sur la manière de l’écrire en cursive. Ou plutôt sur la manière dont je le fais écrire en cursive à mes élèves de grande section.
En effet, il y a de nombreuses manières d’appréhender l’écriture de cette lettre, comme nous allons le voir.
En ce qui me concerne, j’ai été en quelque sorte touché par la lumière l’an dernier, lorsque j’ai lu « Le geste d’écriture », extraordinaire livre de Danièle Dumont, qui a remis en place mes idées sur la manière d’écrire et d’apprendre à écrire.
Le problème que nous rencontrons tous s’appelle « fiches d’exercices ». Parce que selon leur origine, le « a » n’est pas écrit pareil, tout simplement. (C’est d’ailleurs le cas d’autres lettres comme le « e » sur lequel nous reviendrons également).
Et nos élèves doivent se dire que les adultes sont un peu compliqués, quand même.
Vous ne voyez pas ce que je veux dire ?
Je vais vous donner un exemple précis, tiré d’une application pour iPad qui s’appelle « abc cursives », et qui est vraiment révélateur de la question.

Vue de la fenêtre du logiciel “abc cursives”
Le principe du logiciel est tout simple : il s’agit pour l’enfant de tracer avec son index les lettres de l’alphabet en suivant des pointillés, avec un point de départ et un sens indiqué par des flèches.
Sa grande originalité est la suivante : les auteurs ont distingué les variantes du « glyphe » selon les pays. On y voit donc les lettres telles qu’elles sont apprises en France, en Angleterre, en Allemagne, en Belgique, en Suisse, aux Pays-Bas, en Espagne et en Italie.
Wikipedia : “Un glyphe est une représentation graphique (parmi une infinité possible) d'un signe typographique, autrement dit d'un caractère (glyphe de caractère) ou d'un accent (glyphe d'accent).” |
…Et les différences sont énormes !
Dis-moi comment tu écris,
je te dirai de quel pays tu viens…
Intéressons-nous donc au tracé du « a » :
Voici le « a à la française »
Remarquez la « petite queue » qui le précède, le rond qui le forme et la « canne » qui le termine.

Le tracé du “a” selon le glyphe français
Franchement, lorsque VOUS écrivez, dans la “vraie vie”, pas au tableau, vous faites le « a » comme ça, vous ?
…Pas moi, en tout cas.
Tenez, je prends une feuille de papier, un stylo, et j'écris rapidement et sans réfléchir :
Je ne prétends pas avoir une belle écriture, simplement j’observe mon tracé et je le trouve logique, parce que fluide, sans a-coups, sans rupture. Efficace.
Quant à la « petite queue », elle n’a tout simplement pas de raison d’être. Lorsque vous écrivez par exemple le mot « papa », il n’y a pas de queue mais la lettre « p » et la lettre « a » accolées.
Bref.
Personnellement, je trouve cela beaucoup mieux. La petite queue a disparu, le tracé est logique et fluide.

Le tracé du “a” selon le glyphe belge
Ah, pas mal non plus !
Comparez la complication de l’écriture du « a » français à côté ! C’est le jour et la nuit.

Le tracé du “a” selon le glyphe suisse
Je ne sais pas si ces « glyphes » nationaux sont officiels ou non, d’ailleurs j’aimerais bien le savoir.
Je ne porte pas de jugement de valeur. Je me dis simplement qu’une réflexion s’impose.
Et je me propose de la mener dans la deuxième partie de cet article, en compagnie de la spécialiste française en la matière, Danièle Dumont.
A suivre donc…
La deuxième partie de ce feuilleton est ici :
https://www.tilekol.org/comment-ecrire-le-a-en-cursive-deuxieme-partie
Et la troisième partie est là :
https://www.tilekol.org/comment-ecrire-le-a-en-cursive-conclusion
Excellent, j’ai toujours enseigné la manière belge à mes GS, moi.
C’est n’importe quoi cette soi-disant manière française. Tu l’as déjà vue enseigner, toi ?
De mon côté, j’insiste énormément sur le fait qu’on ne doit lever son crayon dans un mot que lorsque c’est absolument nécessaire. Par exemple, on lève le crayon pour démarrer un c, un d, un a, un g… (toutes les lettres qui commencent comme le c, quoi.
Mais alors lever le crayon A l’INTERiEUR du A ??!! Quelle absurdité !
Bonjour Charivari
Restons cool 🙂
Et interrogeons-nous tranquillement sur la manière d’être efficace dans notre enseignement.
Je pense que la manière française a pour origine la belle calligraphie à la plume du temps passé.
Il est simplement intéressant de se pencher sur la question, tranquillement, et d’en décortiquer les tenants et les aboutissants.
Lorsqu’on comprend pourquoi et comment on “fait”, on est mieux armé pour enseigner “comment faire”.
😀
Moi, je suis belge et j’ai appris à écrire le a à la française(il y a plus d’un demi-siècle), et puis je l’ai transmis aussi à la française… je ne suis pas gênée du tout par la coupure en cours de lettre. De toute façon, les écritures évoluent avec le temps, mon a actuel est devenu “belge”, mes autres lettres ressemblent assez peu aux modèles d’autrefois et pourtant je passe pour avoir une jolie écriture assez “classique”, même quand je m’applique peu.
En CP, je fais à la suisse, sans la petite queue du début mais avec un rond et on lâche pour faire la canne à l’envers, et je ne fais pas non plus la petite queue du début pour le “c”, le “d”, le “g”, le “o”, et le “q”.
Mais moi spontanément, quand je ne suis pas en classe,je ne fais pas un rond et une canne, mais un “c” et une canne sans lâcher le crayon.
Bonjour,
je pense pour ma part qu’il est plus facile au départ de tracer un rond puis une canne à l’envers accolée, ces graphismes ayant été travaillés séparément. Puis quand l’enfant est plus à l’aise il faut l’amener à l’écriture de la lettre en un seul geste fluide. Si on commence par le geste le plus compliqué pour eux, on obtiendra, à coup sûr, des A très biscornus avec une canne qui s’écarte du rond!
J’apprécie beaucoup cette réflexion sur l’écriture des lettres en cursives car je me pose aussi beaucoup de questions à ce sujet! Merci.
de mon côté j’avais appris avec une “ancienne” pour qui la cursive devait être cursive tout au long du tracé… même au début du mot, on part du sol… et on ne lève pas le crayon, a aucun moment, (sauf pour le x)et j’ai appris à mes élèves comme ça en GS et CP, j’ai vu et entendu les arguments de tous et toutes, je ne sais pas ce qui est la meilleure manière, mais j’essaie d’être cohérente et ma foi, ça a plutôt bien marché jusque là. même si on repasse sur ses précédents tracés, ils servent de route en quelque sorte, les lettres rondes restent rondes et la mémorisation du mot est plus rapide car l’écriture est une seul geste, un seul effort. C’est aussi mon écriture de maitresse, sur les écrits scolaires et sur le tableau, dans la vie courante, elle a évoluée, comme celle des élèves évolue vers le CE2 CM1 et c’est bien normal. 😉
Tu ne lèves pas le crayon pour le “p” et le “q” ?
Bonjour,
Moi je ne lèves jamais le crayon quand j’écris pour le “p” , “q” “d” “a” “o”… Je n’oblige pas mes élèves à adopter ma méthode mais je leur présente et certains élèves en difficulté de vitesse, de fluidité s’y sont retrouvés. (Je n’ai pas encore lu D Dumont!)
Pour les ronds je garde la petite queue et je fais un “u” et arrivé en haut de la deuxième pointe, je fais un tour “gratuit” et je repasse par dessus le tracé pour finir par la canne envers. Pour le o, même technique du “u” mais je finis par une boucle “horizontale” pour fermer le “o” et continuer mon chemin. Pour les “d, t, p, q” je repasse sur la canne, exemple “nuitée” le “t” est un “u” à une seule pointe et pour ce mot je ne lève jamais mon crayon. Les seules lettres qui m’obligent à une levée sont le “c” et le “x” (dans la vie courante je joins comme une majuscule!). ça donne une très grande fluidité et le temps gagné vaut bien le coup. J’avais un collègue de CP qui poussait jusqu’à lier les “c”, en faisant une vague à contre-sens (de la petite queue au départ du rond) et repartait dans le bon sens. Les élèves avaient aussi une écriture fluide, rapide et belle. Il faisait de m^me pour les a/o/d… J’enseigne au CE1, et l’expérience montre que le geste appris est acquis. Quand il est efficace, super. Mais catastrophe quand je vois les élèves lever jusqu’à 3 fois le crayon dans une seule lettre comme le “a”!
Bonjour
Les hispanophones et les italiens ont la même approche sans lever de crayon.
Pour ma part en maternelle , je raconte une histoire de tempête et de petit garçon qui joue au ballon,on apprend ainsi à ne pas lever le crayon pour le “c” le “a” le “o” etc…
Il y a également pour la tenue du crayon et l’écriture les ouvrages de
Graziella Pettinati qui analyse le geste graphique depuis vingt ans. Elle a publié aux Éditions Trécarré Avant d’écrire les lettres , Je lie les lettres et Je construis les lettres. Proposant une démarche qui s’appuie sur des exercices de mouvement, le premier cahier donne de nombreux conseils sur la tenue du crayon, de la feuille, de la main et du corps, et il prépare l’enfant à l’écriture grâce à des exercices de traçage de fleurs, de lignes, de cercles et de zigzags. Une fois ces mouvements acquis, l’enfant est invité à pratiquer l’écriture cursive (lettres attachées). Selon l’auteure, l’enfant doit poursuive ses exercices de mouvement avant de détacher les lettres, des signes qui sont composés de bâtons et de cercles et à partir desquels l’auteure a inventé une technique articulée autour de la roue.
Je ne connais pas le contenu de “je lie les lettres”, mais quand je vois la couverture, je me dis “enfin, des lettres correctement tracées !”
Bonjour,
Le geste de l’écriture est certes très important, mais à mes yeux il ne faut surtout pas négliger LA TENUE CORRECTE DU CRAYON, indispensable pour commencer l’apprentissage de l’écriture. Je suis peu être “vieux jeu” mais pour moi c’est la base. Madame Dumont l’explique d’ailleurs très bien dans ses livres. Depuis que nous utilisons “la méthode Dumont” dans notre maternelle depuis la PS, les élèves ont beaucoup plus d’aisance et de facilité en GS pour apprendre à bien former les lettres. Et en plus, cette méthode est agréable à mettre en place et pas du tout contraignante. Il faut juste vouloir changer ses pratiques…
Absolument d’accord !
Je passe trois semaines en début d’année où je ne fais que travailler la tenue du crayon.
C’est la base, l’étape obligatoire.
Tout à fait d’accord. J’ai rencontré Danièle DUMONT cet été lors d’un stage avec elle (les journées de l’écriture : formation que je recommande à tous les enseignants) et je suis vraiment convaincue de son travail. Les élèves écrivent avec beaucoup plus de fluidité et de facilité. Je passe aussi beaucoup de temps en début d’année avec la tenue correcte du stylo car pour beaucoup d’élèves qui arrivent au CP, ce n’est pas acquis.
De plus, grâce à cette formation, on sait observer avec précisions un élève qui écrit et on sait le conseiller (position des doigts, de la main, du poignet, degré d’inclinaison du stylo, position du cahier (pour les droitiers, gauchers…). Bref, cette année, je me sens vraiment bien armée pour répondre aux difficultés de mes élèves…
Ah oui, moi aussi, je trouve que la tenue du crayon est LE point capital et pourtant souvent négligé. Je suis bien moins maniaque à propos de la forme de la lettre, elle évoluera de toute façon et d’autant plus harmonieusement que le crayon sera bien tenu…
Bonjour,
Mes GS je leur apprend moi aussi à ne pas lever le crayon lorsqu’on écrit la lettre a.
C’est beaucoup plus fluide, donc plus rapide et moins fatiguant !
Bonjour,
Ce sujet était le thème de mon mémoire de CAFIPEMF !
Le constat est fait par le Ministère de l’Education Nationale en ces termes : « L’école fait de plus en plus fréquemment le constat que, dès l’école élémentaire et plus encore dans les classes de collège, de très nombreux enfants, droitiers ou gauchers, ont de réelles difficultés à écrire en formant des caractères réguliers et lisibles, à accéder à une écriture cursive suffisamment rapide pour permettre la copie ou la prise de note, et à tenir correctement un crayon, un stylo, …Cette gêne s’accentue dans la poursuite de leur scolarité au collège […]. » (extrait du communiqué de presse du MEN du 23 janvier 2002)
Après de nombreuses lectures et expérimentations en classe, je suis convaincue désormais de l’apprentissage sans lever le crayon.
Pour le « a » en cursive : si l’enfant apprend à l’écrire sans la liaison dans un premier temps, il peut se concentrer sur le sens de rotation du rond et son départ. Au moment de travailler l’écriture d’un mot contenant cette lettre, comme “mardi”, les liaisons s’enchainent presque logiquement (entre le m et le a, la « queue » du m forme la liaison du a, et l’enfant doit lever le crayon pour tracer la suite s’il a bien intégré le départ du rond travaillé précédemment.)
Si l’on enseigne la graphie des lettres avec leur liaison (le « a » avec sa petite queue devant), l’enfant doit intégrer une chronologie de 2 gestes, c’est trop pour certains qui commettent alors facilement des erreurs : on fait la petite queue du « a » puis on continue le rond dans la “foulée” dans le mauvais sens.
Je propose sur mon site des fiches d’apprentissage des lettres en cursif tenant compte de ces remarques…
Bonjour Christelle,
Concernant cette “petite queue”, ces explications logiques me satisfont.
C’est également l’approche des fiches de Matern’ailes entre autres, voir http://maternailes.net/ABCriture/demarche/lettres.htm#cursive
…Ca démarre fort les commentaires !
En ce qui me concerne, voici comment je fais :
-Je commence par apprendre à tracer le “c”, qui est une lettre très précieuse, par son point de départ et par son sens de rotation.
-Une fois le “c” acquis, il suffit de continuer son geste et on arrive au “o”. De cette manière, aucun problème avec ce satané sens de rotation du “o” !
-Une fois le “o” acquis, c’est un jeu d’enfant de le tracer, puis de continuer un peu plus haut et redescendre pour avoir un joli “a”, d’un seul geste.
Merci Danièle Dumont !
J’ai appris tout ça (et plus encore) dans votre livre…
Etant une “fervente disciple” de D.Dumont depuis des années, c’est ainsi que je procède dans ma classe de GS. En suivant sa méthode, mes élèves acquièrent, chacun à son rythme, une écriture fluide, rapide et “sans coupures”!! Alors merci à vous Daniel et bravo à toi Michel pour ton super site!!
Oups!! je voulais dire: Danielle!! Pardon madame!!
Bonjour, je suis tout à fait d’accord avec Veronique. Le problème est de faire adhérer l’ensemble de l’équipe à la méthode de Dumont et ça ce n’est pas gagné!
Mais on sent bien Michel que dans ton post il y a de la logique “Dumont” là-dessous! 😉
Encore félicitations pour ce que tu fais et merci.
Juliette.
Bonjour Juliette.
Ce n’est pas seulement dans mon post qu’il y a de la logique “Dumont”, c’est dans l’approche Dumont qu’il y a une logique implacable …
Pour faire adhérer une équipe à un concept, il faut le présenter avec des mots simples, en expliquant la démarche et sans obliger personne…
Bonjour,
pour ma part, dans mes début, j’ai recherché les fameux “modèles” mentionnés dans les programmes précédents (avant 2008)… mais je ne les ai jamais trouvés!! J’en ai déduit que les modèles étaient ceux que j’avais dû apprendre 20 ans plus tôt!!! En 2008, il est mentionné “tracés de base” mais selon les régions, les personnes… les envies, ces fameux tracés diffèrent tant par leur nom que par leurs formes. J’ai même trouvé chez Acces Edition, une forme de base en “vague” pour faire le a, le c …. Tout est possible 🙂 En classe, j’ai les élèves quand le travail a déjà été fait… je n’ai plus qu’à apporter des remédiations de sens ou des simplifications pour que l’écriture soit plus fluide (comme la boucle du e = petite boucle comme le l plus fluide au sens plus instinctif au lieu d’un décroché façon “escargot” anti-horaire (tout le monde voit??) souvent réalisé dans le mauvais sens ou qui finit en pacman ) … Bref, encore une fois, Michel, tu mets le doigt sur un sujet important! Merci pour tes démarches, tes idées de collaboration avec des personnes de qualités. Tu nous permets d’avoir accès rapidement à de nombreuses infos, de nous ouvrir l’esprit sur de nouvelles méthodes (efficaces et approuvées) sans avoir à attendre l’été pour se plonger dans des lectures pédagogiques ou même des années pour faire les mauvaises expériences par nous-même… Merci! Vivement la suite avec Danièle Dumont!!
PS: je diffuse Tilékol autour de moi car les collègues que je complète, qui ne connaissaient pas, trouvent cela génial (difficile de penser le contraire) et vont s’y mettre!! Tilékol deviendra grand!!!
Bonjour Stl
Ah, le décroché du “e”…
Tu me connais, je reste calme et modéré.
Mais celui-là, comme on dit ici à la Réunion, “c’est pas mon camarade”…
D’ailleurs, on le retrouve dans le “glyphe français” du logiciel “abc cursives”…
Bonjour,
Moi aussi, j’ai laissé tomber la petite queue depuis longtemps.
Avec les élèves, on cherche souvent combien de fois il faudra lever le crayon pour écrire un mot, il faut que ce soit le moins souvent possible. On sait alors qu’il faudra lever pour les lettres c, a, d, q,g.
J’ai effectivement un problème avec le décroché du e car j’utilise abc pour les fiches et le e est décroché. Qui a une police mieux adaptée à me proposer (gratuite bien entendu ou pas chère).
Pour l’écriture, j’aime bien aussi la référence au chemin de l’herbe, du ciel et de la terre pour mieux comprendre la taille des lettres. Certains réeducateur en écriture proposent même de ne pas différencier la taille du t et du d avec les autres grandes lettres, mais pour le moment, je n’ose pas.
Pour ce qui est du modèle français, mon inspecteur m’a fait passer il y a 5 ou 6 ans un modèle “officiel” qui faisait suite à un concours ou collaboration et publié par BIC.
Cordialement
Je pense que la cursive doit être écrite à la main, et pas à l’ordinateur…
De le même manière que le script est fait pour être lu, pas écrit (du moins dans nos pays)…
Moi aussi ! Je fais tous mes modèles à la main… Je trouve que l’on sent mieux les lettres. De plus aucune écriture cursive à l’ordinateur n’est parfaite.
Tant que l’ordinateur n’aura pas un bras, une main, des doigts et n’aura pas lu Danièle Dumont, toute tentative pour le faire écrire en cursive restera décevante…
J’ai lu Danièle Dumont pendant les vacances et elle m’a convaincue ! Je laisse tomber ces “petites queues” qui cassent le geste d’écriture. J’en ai parlé avec mes collègues ce matin en conseil de cycle. Le débat reste ouvert car il est très difficile de se mettre d’accord sur ce sujet. Il y a aussi un autre dilem : des boucles ou pas boucles pour le s et le r ?
@ Michel : j’ai lu ton article juste après notre conseil de cycle ! Belle coïncidence, non ?
La boucle du “s” et du “r” ne fait que traduire le changement de direction, à mon avis, on peut la mettre ou non, ce n’est pas le plus important. L’important est de bien “prendre le virage”.
Par contre, l’énorme boucle du “o” qu’on voit souvent est à mon avis totalement déplacée. Non seulement dans ce cas le “o” ressemble à un “a”, mais la raison d’être de cette boucle (le changement de direction) est alors totalement oubliée.
Ah la la la tenue du crayon!! quelle aventure il a fallu que je me batte pour prouver par a+b que c’était hyper important pour l’apprentissage de l’écriture et même et surtout pour les gauchers (comme moi). je pense et ait remarqué que tout se joue déjà en PS et MS (et même pour certain déjà à la maison). la position de la feuille ou du cahier aussi sont importants et on l’oublie souvent. pour moi il faut que les enfants soient déjà bien installés avant de passer à l’écriture.
j’ai moi aussi abandonner depuis longtemps les petites ou autres gestes parasites qui gênent à la fluidité de l’écriture.
enfin bref c’est ce que je fais..
en tout cas je ne connais pas les livres de Mme Dumont mais vous m’avez donné envie de les lire. je vais de ce pas voir sur AMA.. si je trouve quelque chose..
bonne fin de journée à tous
et encore merci Michel pour tes excellents partages… dan smon école presque toutes mes collègues ont adoptées Tilekol..je fais de la pub
Il n’y a pas qu’Amazon !
Faites vivre de vraies librairies avec de vrais livres dedans et qui vont vous expédier vos livres tout comme Amazon.
Tenez, par exemple : leslibraires.fr
pas de souci c’est vrai que c’est un mauvais réflexe! je vais aller voir demain mon petit libraire que j’oublie effectivement trop souvent…
je viens de voir ton excellent post avec Mme Dumont je l’avais raté pourquoi? pourtant il me semble bien lire tout ce que tu nous envoie.
Je n’envoie pas tout dans les newsletters, sinon elles seraient trop nombreuses et finiraient par lasser.
Il faut aussi que vous veniez visiter le site régulièrement 🙂
Et n’hésitez pas à farfouiller dedans …
bon ben depuis que je voulais le lire ce fameux livre … le voilà commandé ! Je sens que moi aussi , comme Rébecca, je vais susciter dans mon école de grands débats !!!
Tu vas voir, Claude, ce livre ne va plus te quitter pendant quelques temps.
Il faudra prendre le temps de le lire, mais c’est un plaisir : chaque mot y a son importance et a été choisi avec une précision chirurgicale. Un grand livre !
Exemple, définition de l’écriture :
“L’écriture est le produit d’un geste qui gère l’espace pour créer et déposer sur un support des formes codifiées non symboliques dont l’agencement en lettres puis en mots constitutifs de phrases ou isolés permettra au lecteur qui connaît le code de saisir le sens de l’écrit”.
Tous vos messages sont très intéressants. Je n’ai pas encore lu le livre de Danielle DUMONT ; je vais m’y mettre rapidement. J’ai une GS et enseigne en maternelle depuis longtemps. Je suis très à cheval sur la tenue du scripteur, la tenue de l’enfant sur sa chaise et bien sûr sur la formation des lettres. Je considère que les “petites queues” ne doivent être faites que pour lier les lettres entre elles. En début de mot, il n’y a pas lieu de les tracer.
En ce moment et depuis la rentrée, je fais un travail individualisé sur le prénom de chaque enfant afin que chacun sache écrire le plus rapidement possible son prénom en cursive. C’est un gros boulot de préparation des lettres à travailler pour chacun. D’autre part, sur les conseils d’une ancienne collègue, je fais travailler le graphisme à la peinture (sur du format A3) pour délier le poignet. J’utilise aussi les lettres déguisées pour le côté ludique mais on part toujours de la lettre traditionnelle. Les élèves sont heureux de voir leurs progrès concernant leur prénom. Je suis passionnée mais passe trop de temps à mes préparations. Merci à tous pour toutes vos idées et vos avis. Merci Michel, Danielle et Nanoug !
…Et l’an prochain avec le mercredi en moins tu auras moins de temps de préparation !
C’est intéressant, le graphisme à la peinture sur A3, c’était justement le thème de mon aide personnalisée la semaine dernière.
Tu utilises quel scripteur ? Le doigt uniquement ? le pinceau ?
Pour répondre à ta question Michel, j’utilise divers scripteurs : doigt, coton-tige, pinceau. Mes lettres sont creuses, faites avec WordArt.Je fais les flèches à l’intérieur pour bien montrer comment tracer la lettre. D’abord, je fais faire le tracé au doigt, sans peinture, histoire que les enfants intègrent le tracé et puis ils se lancent à la peinture. Je précise que je ne veux pas une lettre peinte, en remplissage mais que je veux qu’un seul tracé comme si on écrivait ; c’est tout !
Lors d’une autre séance, il y a la lettre déguisée. La lettre est dans un premier temps tracée normalement, à la peinture,sans l’aide des flèches. Ensuite, on revient en arrière pour ajouter les éléments qui déguiseront la lettre. S’il y a 2 lignes, on revient en arrière au bout de chaque ligne pour que la manche et la main ne traînent pas dans la peinture. Enfin, vient l’apprentissage de la lettre, sur A4, au feutre si l’enfant est habile, au crayon si l’enfant doit effacer et recommencer. Chaque jour, chaque groupe a une activité de graphisme ou d’écriture. Je me sers beaucoup des fiches de Nanoug ; c’est génial ! Bonne journée à tous.
C’est un plaisir de vous lire tous et toutes.
Attention, il ne faudrait pas que, sous prétexte de délier le poignet, l’enfant en vienne à écrire d’un mouvement du poignet comme on le voit assez souvent en rééducation. Le poignet fonctionne comme un amortisseur, c’est pour cela qu’il doit être souple, mais il ne sert pas à former les lettres.
Bonjour à tous,
Je viens de faire 3 années en GS et ma façon d’enseigner l’écriture cursive, et notamment le a, a pas mal évolué.
D’abord, je leur faisais faire un rond puis une canne, dans la foulée sans lever le crayon.
OR, quand on leur apprend à faire un rond, on les fait démarrer “à midi”, en haut, au centre. En leur faisant tracer un rond, on se retrouve après avec une canne complètement tarabiscottée qui a plus l’air d’une queue de cheval que d’une canne.
Désormais, je leur apprends d’abord le c. Grâce à lui, ils peuvent tracer le a, le d, le o, le g.
Dans un 1er temps, ils suspendent leur mouvement pour faire la canne, mais rapidement ils la tracent sans lever le crayon et leurs “a” ressemblent à… des “a” !
Merci Michel (comme toujours) pour ce débat fort intéressant.
Bonjour,
Si tu considères non pas qu’il existe de graphismes préparatoires à l’écriture, sorte de “dessins de lettres ou de morceaux de lettres” mais des unités minimales d’écriture qui se concrétisent en formes de base et dérivées, alors tu règles de problème de “rond”.
Soit, dit en langage plus directement accessible :
– considère que l’écriture n’est pas un dessin mais le produit d’un mouvement qui se répartit en deux unités ( la 1ère qui va de la gauche vers la droite en passant par en bas, la 2ème qui y va en passant par en haut)
– que ces deux unités se matérialisent en deux formes de base : la boucle pour la 1ère, le pont pour la 2ème. (Tu me suis, crayon en main ? )
– que ces formes de base ont des dérivées qui s’obtiennent en changeant juste une chose ( ex. tu étrécis la boucle, tu obtiens une étrécie – qui donne directement i, u, t) (autre ex. tu changes son point d’attaque tu obtiens le rond)
Comme tu l’as pressenti, la lettre c est par excellence la lettre directement formée par le rond (comme e par la boucle et i par l’étrécie). Le rond dérive de la boucle par un transport du point d’attaque directement à l’opposé de celui de la boucle , c’est à dire non pas sur le dessus mais en haut à droite. Si tu fermes ce rond par une attaque de grande boucle tu formes o, par une petite étrécie tu formes a, par une grande tu obtiens d.
Si tu comprends cela (trace du mouvement et non forme dessinée), (création des formes de base et dérivées), alors tu vois qu’il n’y a pas lieu de s’arrêter pour former o, a, d.
Et oui, le a, c’est tout un programme et tout un débat !
Quelle surprise en arrivant en Alsace : ici il est fréquent qu’on enseigne le a en cursive en l’enchaînant à la lettre précedente, sans relever le scripteur … cela donne un tracé avec un aller-retour (une moitié de c en montant, une marche arrière par dessus pour retracer le c en descendant et on finit classiquement par le pont à l’envers). Et l’on trace ainsi toutes les lettres dérivées du c (d, g etc…).
Si l’enfant n’est pas précis, ce qui arrive souvent, il y a des traces superflues. Sans parler du geste qui est stoppé net au beau milieu de l’écriture de la lettre pour le retour en arrière.
et de l’anxiété que cela génère…
Je ne veux pas être trouble fête mais j’ai lu le livre de Danielle Dumond. Il est très interessant mais je le trouve obscur quant à la mise en oeuvre de sa méthode. J’avais retenu comme vous l’inutilité des petites queues et de fioritures mais je n’ai jamais réussi à en extraire une progression utilisable en classe. Si quelqu’un peut m’aider?
Pour cela, les cahiers d’écriture qui viennent en complément du livre te seront très utiles.
Sans doute les livrets d’accompagnement des cahiers http://www.editions-hatier.fr/ecriture/mat.htm pourront-ils vous aider pour les progressions et la présentation de la modélisation pourra-t-elle recentrer ce que vous avez retenu de votre lecture.
(L’édition à lire est la toute dernière : “août 2012” qui reste cependant baptisée édition 2006 sur Amazon. Pour ceux qui peuvent l’avoir en main il suffit de vérifier en bas de la dernière page.)
Bonsoir
Je suis de la vieille école, et un a sans sa petite queue n’est pas un a .
Bref je viens ce soir lancer un SOS comptines, chant sur le ver de terre, lombric et compagnie
Pour la deuxième période, je voudrais lancer un projet de “lombricompostage” dans ma classe de GS
et pas de comptine quel dommage!
je sais que vous avez quelque un petit vers qui traîne
Merci
Bonjour Léa
Comment places-tu la petite queue dans “pa”, “ra”, “ta”, “ba”, par exemple ?
Si tu tapes dans Google “comptine vers de terre”, tu en auras tout plein, dont par exemple cette comptine-vidéo :
http://www.youtube.com/watch?v=HSJj2_Gs0xg
Les paroles :
Qui a vu tout menu
Le petit ver de terre
Qui a vu tout menu
Le petit ver tout nu
Qui a vu dans la rue
Le petit ver de terre
Qui a vu dans la rue
Le petit ver tout nu
C’est la grue qui a vu
Le petit ver de terre
C’est la grue qui a vu
Le petit ver tout nu
Dans laitue disparu
Le petit ver de terre
Dans laitue disparu
Le petit ver tout nu
Et la grue n’a pas eu
Le petit ver de terre
Et la grue n’a pas eu
Le petit ver tout nu
…Il y en a plein d’autres, dont “Albert le ver de terre”, ici :
http://www.lelutin.com/Albert-le-ver-de-terre.html
Je leur explique que la vague du p donne la main au rond du a , ce qui fait sa petite queue
Merci ,pour Albert, celle je ne l’avais pas
Donc dans “pa”, la queue du a est en bas, et dans “ba” elle est en haut ?
Et dans ce cas, les deux lettres ne se donnent pas vraiment la main, mais leurs bras doivent se superposer ?
Je te taquine. Mais sincèrement, je pense que le a n’a pas besoin de queue pour donner la main aux autres lettres …
J’ai trop peu travaillé en maternelle pour avoir eu le temps de rencontrer la situation d’apprentissage de la lettre « a » avec de si jeunes enfants.
En première primaire (6 ans), chaque découverte de lettre se faisait avec celle d’un mot. Et la lettre à « étudier » n’était pas forcément (et même rarement) la première lettre de ce mot.
Si j’isole la lettre, alors oui, je la commence par un petit trait. D’ailleurs, quand j’écris un mot qui commence par la lettre « a », je commence sur la ligne de mon cahier, par un petit trait.
De même que pour les lettres « c », « d », « g », « o » et « q ».
Ce petit trait ne se dessine pourtant pas à la suite du « b », du « v » ou du « w ». Ni même à la suite des autres lettres puisque la fin de la lettre précédente comprend ce petit trait et implique le commencement de l’arrondi du « a ».
Je n’ai pas une jolie écriture, mais j’ai appris la soigner quand je me suis lancée dans le métier. Depuis, même quand je prends des notes, je trace souvent ce fameux petit trait qui fait tant parler de lui aujourd’hui sur Tilékol 🙂
Ensuite, pour la petite canne, je ne lève pas mon crayon, le mouvement se fait à la suite de l’arrondi, tout naturellement.
MAIS je me demande si l’étude de nos écritures d’adultes est la bonne base de réflexion… En effet, nous nous sommes tous fabriqué une écriture personnelle au départ de la cursive qu’on nous a apprise il y a plus ou moins longtemps et que nous avons érodée, aménagée, enjolivée ou abâtardie à notre convenance. Si on observe chacune des lettres de notre écriture personnelle, on s’aperçoit que, sauf exception, plus aucune lettre, aucun chiffre n’est conforme à ce que nous avons minutieusement tracé dans nos cahiers d’écolier. Et le résultat reste lisible… pour nous même au moins.
J’en conclus que l’écriture qu’on m’a apprise représente une matière première vierge, une pâte à modeler.
Bien sûr, l’aspect ergonomique de l’écriture est à prendre en compte dans un but de fluidité et de gain de temps mais, même si on mettait au point une écriture revue strictement dans cet objectif, composée de lettres au dessin épuré, “aérodynamique”, pleine de raccourcis ingénieux et si on l’imposait aux enfants, on obtiendrait, vingt ou trente ans plus tard, une large palettes d’écritures pleines de courbes et de fantaisies imprévues.
Un simple exemple, le point sur le i, rien de plus sobre… pourtant, combien d’entre nous le remplacent par un petit rond plus ou moins fermé ??? Je passe les mille variantes possibles pour chaque signe de notre écriture.
En conclusion, les lettres calligraphiées et affichées en haut du tableau sont des références, pas des modèles absolus. Parce qu’ils me suivent depuis mon enfance, j’y tiens. Parce que je suis adulte, libre de la pointe de mon stylo, je les interprète sans complexe. Parce que je suis enseignante, je les transmets, en les chargeant, je l’espère, d’une forte affectivité.
Merci pour ton commentaire, Sacha !
Je pense qu’il faut distinguer plusieurs “quêtes” :
-la quête d’efficacité, où on recherche la fluidité, la logique, le geste utile.
-La quête de l’esthétique, où on se permet des petites fantaisies agréables à l’oeil.
-…Et la quête pédagogique : comment apprendre à écrire “tout court” à nos élèves, et surtout comment harmoniser au sein d’un groupe scolaire les formes des lettres pour en faciliter l’apprentissage…
J’adore écrire, à la main évidemment, juste pour le plaisir du geste, pour sentir le crayon ou la plume glisser sur le papier, de préférence un beau papier bien crémeux. J’ai des majuscules chéries. Mon M perso, rien qu’à moi qui est devenu, avec le temps, coup de griffe rapide, variante du fameux Z de Zorro tracé à la pointe de l’épée et qui me sert de signature dans toutes les circonstances, Marianne, Maman, Manou, Moi, … Mmmm, que je l’aime, mon M ! Mais j’ai un faible tout particulier pour le H majuscule. Quelle envolée ! Quelles courbes et contrecourbes ! C’est du patinage artistique, de la fluidité ailée ! Je jalouse les Hortense et les Hirondelle. Je termine mon H dans l’enthousiasme d’une figure artistique particulièrement réussie. Je m’attends à des applaudissements.
Mais qu’est-ce que je raconte avec ce H échevelé et mon histoire de patinage alors qu’on débat du a ???
Je raconte que l’écriture cursive est du patinage artistique sur mine ou plume… ça glisse, trace, griffe, file et c’est joliiiii ! (Pour la petite histoire, je ne sais pas patiner, sauf sur papier). Quoi de plus harmonieusement fluide que le patinage artistique ? ET POURTANT !!! Ça glisse, trace, griffe… et ÇA SAUTE !!! Ça saute tout le temps, petits bonds ou sauts spectaculaires… et les sauts font partie de la glisse, du vol glacé, du miracle ailé.
Alors, je me demande en quoi l’élan de la petite barre de départ, le petit bond guilleret, discret, infime, entre le corps du a et sa canne sont un handicap dans l’apprentissage d’une écriture destinée à se fluidifier avec le temps et que j’espère un jour source d’un plaisir… sensuel. N’ayons pas peur des mots.
D’ailleurs, si on poussait jusqu’à l’absurde la logique du crayon collé à la feuille quoi qu’il advienne, on ne lèverait plus le crayon pour ajouter les détails comme la barre du t, les gréements, les points, les accents, … j’ai peur d’ajouter que les mots feraient la chaine et digèreraient même la ponctuation. Je constate d’ailleurs que la ponctuation disparait souvent, digérée par le vide. Geste superflu ???
En conclusion, je défends les apparentes aberrations de l’écriture cursive, ses barres, ses cannes, ses boucles, ses voltes-faces, ses enchainements parfois complexes, ses bonds et rebonds, je revendique le droit à une certaine fantaisie sur fond de rigueur et au plaisir dans la discipline.
Bonjour Marianne !
Ah, le H, quelle allure…
J’adore tracer le T aussi, et le D et le A. Ces quatre-là ressemblent aux trois (+1) mousquetaires 🙂
Tu revendiques un plaisir d’esthète experte. Tiens, d’ailleurs, dans ta description du plaisir d’écrire, tu as oublié les pleins et les déliés…
Nos élèves ne sont pas encore des experts, et faut-il commencer avec eux par la difficulté, ou bien par le geste logique, sobre et efficace ? Je pencherait plutôt vers la deuxième solution…
Mais bien sûr, je suis très sensible à ton argumentation. On pourrait d’ailleurs l’appliquer au plaisir infini du maniement de la langue française, et de son écriture. Le plaisir d’écrire, combiné au plaisir d’écrire, en quelque sorte, si vous voyez ce que je veux dire…
Pour rebondir : on apprend au jeune enfant à dire “bonjour”.
– “Dis bonjour à Marianne”
– “Bonjour Marianne”
mais on ne reprend pas l’adulte qui dit “jour”, “b’jour”, “salut”…
On commence par se référer à un cadre, une norme… (je ferais le parallèle avec l’éducation) pour s’en éloigner ensuite (je ferais le parallèle avec l’autonomie). C’est un phénomène bien connu des artistes et des psychanalystes, bien sûr, pour qui la construction de la personnalité se fait par l’assimilation puis le dépassement des modèles… Il y a eu des écrits là-dessus dans des quantités de domaines, de l’histoire avec la vie des douze César de Suétone (pas d’aujourd’hui, n’est-ce pas ?), à la graphologie (avec l’étude de la personnalisation de l’écriture) en passant par la philosophie (Leibniz fin 17ème), l’architecture (Viollet-le-Duc 19ème), la psychanalyse (Freud, bien sûr) sans parler des peintres qui l’ont mis abondamment en pratique et des linguistes qui travaillent encore là-dessus (je pense aux recherches de Claire Martinot)
Parfaitement d’accord avec tout ça ! Et admirative devant l’érudition…
Il faut une référence commune. Parfait !
Il sera toléré de s’en éloigner. Tant mieux !
Pour rester dans la comparaison avec le bonjour érodé de l’adulte… ce b’jour, par exemple, n’est pas un sujet d’étude pour ceux qui voudraient apprendre à faire dire correctement bonjour à l’enfant, il n’est pas la référence.
Alors pourquoi observer nos a d’adultes en espérant y trouver une meilleure manière d’enseigner la référence, le beau a des cahiers d’écriture ?
Belle réponse Marianne !
D’après moi, le fond du problème vient du fait que nous sommes arrivés à une époque où nos références “à nous” (qui avons appris à écrire à la plume Sergent-major et à faire des majuscules d’enluminures) font partie du passé.
Dans un présent où l’écriture n’est qu’une matière parmi une infinité d’autres, qui se sont rajoutées strate après strate jusqu’au ridicule, et où la vie des individus a été complètement chamboulée par les incessantes sollicitations électroniques, nous avons besoin de nouvelles références, ou du moins de faire le point sur ce qui est ou qui n’est plus notre référence.
Je pense que c’est cet aspect des choses qui provoque autant de commentaires pour ce modeste article : nous cherchons de nouveaux repères.
“Alors pourquoi observer nos a d’adultes en espérant y trouver une meilleure manière d’enseigner la référence, le beau a des cahiers d’écriture ?” Je suis d’accord avec cette interrogation, c’est pourquoi je ne pars pas de l’écriture de l’adulte pour comprendre ce qu’il faut faire pour l’enseigner à l’enfant. Tu trouveras sur mon site “Le geste d’écriture” une partie de la démarche qui alimente ma réflexion (démarche de terrain) et la théorie qui en découle (mais dont elle n’est pas la seule source).
Si tu lis Le geste d’écriture, surtout la toute dernière mouture tu en auras confirmation et tu verras aussi la légitimité des variations (que tu as raison de souhaiter – mais dans certaines limites toutefois).
Ecrire est un voyage…
Me revient en mémoire le prénom extraordinaire, exotique, opaque d’une élève d’origine turque : Munnevver… Parfaitement, 2 n, 2 v (pas faits pour s’enchainer les v!!!), et surtout une suite de “ponts” et de “paniers” u, n, n et leurs transitions !
Ecrivez-moi tout ça en cursive et puis on remettra le a sur le tapis…
😀
Ecrire est une récréation…
mais pour arriver à la récréation, il faut d’abord être allé en classe 😉
Dites, j’ai adoré les images de la lettre “a”, serait-il possible de les avoir pour les autres lettres ? ou avec quel programme les avez-vous faites ?
Merci beaucoup pour cet article très intéressant !!
Bonjour
Les images (illustrant l’article, photo du haut) ont été faites à partir d’une photo achetée sur une banque d’image (la photo du petit garçon avec la loupe) que j’ai retravaillée avec Photoshop et avec un autre ingrédient : mon imagination…
J’ai passé énormément de temps sur ces trois images (plus que la rédaction des articles !)et je me vois mal faire tout l’alphabet…
Précision : personnellement cela ne me gêne pas que vous réutilisiez mes images, MAIS faites attention, lorsqu’elles comprennent un élément qui provient d’une banque d’image que vous utilisez sans l’avoir acheté et que vous le publiez sur votre blog, cela peut vous attirer les foudres de la banque d’images avec avocats, procès et réparation. Ce n’est pas une plaisanterie, certaines banques d’images (notamment Getty Images) s’étant même spécialisées dans ce genre d’actions fort lucratives.
Ils ont des moteurs de recherche spécialisés qui retrouvent n’importe quelle image sur le web en une fraction de seconde. Donc prudence !
Maintenant si vous voulez parler des autres images du “a” de cette page, elles sont tirées du logiciel pour iPad “abc cursives”.
Bonjour,
Je suis à la recherche d’un modèle d’écriture cursive belge (à défaut d’une norme, mais il semble qu’il n’y en ai aucune), et je ne trouve rien. Ainsi, je me demande d’où vous viens le fait que le “a” s’écrit ainsi en Belgique connaissez-vous un modèle spécifiquement belge?
Bien à vous.
Bonjour Philippe
Je n’ai fait que montrer ce que je voyais dans l’application en question.
Et il est vrai que le “a belge” me paraissait excellent.
Il faudrait s’adresser à Emmanuel Crombez de ABC-applications, qui a créé ABC Lettres Cursives. il travaille avec des professionnels de plusieurs pays.
…Mais peut-être que d’autre enseignants belges ici présents peuvent vous répondre ?
Bonjour,
Merci pour votre réponse.
Bien à vous.