On a beau être enseignant, lorsqu'un ouvrage de pédagogie (eh oui) se transforme en livre de chevet, c'est à mon humble avis qu'il présente un certain intérêt. Qu'il sort du lot.
“Le geste d'écriture” (c'est son nom) est le fruit d'une recherche poussée, aboutissant à une méthode innovante et d'une logique imparable.
Si vous travaillez en maternelle ou au CP, vous vous êtes sûrement interrogé sur la “bonne” manière de tracer par exemple un a ou un o. “Le geste d'écriture” apporte ses réponses, argumentées, claires, utiles.
Il aborde toute la problématique de l'apprentissage de l'écriture, usant d'un vocabulaire précis et prodiguant des conseils précieux.
J'ai contacté son auteur, Danièle Dumont, et je lui ai demandé si elle accepterait de répondre à quelques questions.
…Elle a dit oui !
Voici donc cet échange. Lisez et savourez !
10 questions à Danièle Dumont
-Pourriez-vous en quelques mots nous décrire qui vous êtes ainsi que votre parcours ?
Qui suis-je ? Tout d’abord, je pense, quelqu’un qui a du mal à entrer dans une case. Professeur remplaçante en collège à 18 ans – mon 1er diplôme de fac en poche – étudiante en linguistique fonctionnelle à 60, ex instit de maternelle, ex cadre administratif, ex rééducatrice en écriture, actuellement expert judiciaire en écriture mais aussi formatrice en rééducation graphique et en pédagogie de l’écriture pour toute circonscription qui en fait la demande.
-A quand remontent vos premières recherches sur l'écriture ?
Mes premières recherches ? Si on considère qu’il s’agit des débuts de ma restructuration de l’observation de l’écriture et de ma réflexion sur son fonctionnement, c’est 1983. Si on considère qu’il s’agit de mes recherches empiriques sur le fonctionnement de l’apprentissage de l’écriture pour éclairer à la fois la pratique de cet enseignement et par contre coup la rééducation de l’écriture, c’est entre 1985 et 1993. Si on parle de recherche universitaire, c’est 1995 pour l’expertise et 2005 pour l’enseignement de l’écriture. En fait cela fait un tout car c’est un continuum. Je dirais donc que c’est 1983… mais si j’en juge par le cahier d’écriture de ma poupée retrouvé il y a peu chez mes grands parents, les racines remontent à bien plus loin :D.
-Lorsque j'ai lu votre livre “le geste d'écriture”, j'ai été frappé par la profondeur de votre démarche, ainsi que par sa logique – je dirais presque son évidence – que je n'avais jamais rencontrées ailleurs.
Est-ce qu'il y a eu par le passé d'autres “grands noms” de l'apprentissage de l'écriture ?
Je citerai essentiellement Emilia Ferreiro et Liliane Lurçat. Néanmoins je ne connais aucun auteur qui ait travaillé sur l’ensemble du procès d’écriture, c'est-à-dire sur l’acte d’écriture considéré conjointement sous tous ses aspects qu’on peut résumer en deux volets intimement imbriqués : le volet graphique en rapport avec la production de la trace et le volet sémantique en rapport avec la production de sens. C’est sans doute cette double prise en compte qui m’a dirigée vers la linguistique fonctionnelle lorsque j’ai voulu porter mes recherches au plan universitaire.
“Ce qui m’intéresse, en l’occurrence, c’est (…)
comment on fait pour apprendre à écrire”
-Peut-on et doit-on codifier l'apprentissage de l'écriture ?
Tout dépend de ce qu’on appelle codifier. L’écriture est un code qui fait système mais nous en reparlerons plus tard si vous le voulez bien. En revanche je veux bien répondre à la question de la modélisation. L’écriture étant un procès (pour expliciter et simplifier, je dirais : une action), elle est modélisable. C'est-à-dire qu’on peut décrire comment on fait pour écrire. Ce qui m’intéresse, en l’occurrence, c’est, plus encore, comment on fait pour apprendre à écrire. C’est donc ce que j’ai modélisé.
Voila donc pour le « peut-on ?».
La 2ème question est « doit-on » ? J’interprète votre question « doit-on modéliser l’apprentissage de l’écriture ? ». Sans aucun doute. La modélisation met en évidence l’ensemble des processus qui interviennent dans l’acte d’écriture. Elle leur donne un cadre et sert de base à leur organisation.
Tout cela, exprimé ainsi, peut sans doute paraître théorique, pourtant c’est le fondement même de la pratique. L’ignorer équivaudrait à construire une maison sans faire de plans.
-Doit-on distinguer la “préparation à l'écriture” du “graphisme” ?
Oui. Graphisme et écriture sont de nature différente. La préparation à l’écriture répond aux impératifs de sa modélisation. Dès leur aboutissement l’enfant produit de l’écrit ; c'est-à-dire est capable d’écrire correctement et est appelé à réfléchir pour écrire afin que l’écrit fasse sens. Avec le graphisme traditionnel, l’enfant n’est pas confronté aux contingences spatiales de l’écriture, la tenue du crayon et son maniement n’entrent pas en compte non plus. Leur seul point commun est ténu : le graphisme laisse une trace sur un support, certaines composantes de l’apprentissage de l’écriture également.
“A mon avis, il n’y a pas de priorité sinon
celle de donner aux enseignants les moyens
de savoir comment fonctionne réellement
l’acte d’écriture”
-Est-ce que l'apprentissage de la cursive en Maternelle est une hérésie ?
Bien loin d’être une hérésie, c’est un lieu privilégié pour cet apprentissage. Toutes ses étapes peuvent se faire à travers le jeu, sans pression sur l’enfant et sans même qu’il se rende compte, avant d’en arriver à la dernière phase, que toutes ces compétences qu’il acquiert lui serviront à apprendre à écrire. Quand il commence ses premiers écrits, il se rend compte qu’il sait faire et il peut analyser rétrospectivement la démarche. L’accès à l’écriture est ainsi facilité et sécurisant. Il permet à l’enfant de construire sa scolarité future sur un projet de réussite.
-Auriez-vous un conseil à donner à un enseignant d'élémentaire qui constate que des enfants tiennent mal leur stylo, tracent les lettres de manière catastrophique et semblent hermétiques à tout changement d'habitude ?
Le conseil le plus nécessaire est d’essayer de convaincre leurs collègues de maternelle et de CP de revoir leur méthode d’enseignement de l’écriture. Ensuite, pour les cas légers elles peuvent essayer des tentatives de remédiation sur la base de mes cahiers publiés chez Hatier dont le dernier « remédiation » sort prochainement. Enfin, pour les cas plus lourds, je leur conseille de diriger les enfants vers des rééducatrices en écriture. Il y en a peu, mais on en trouve. Il y en aura prochainement d’autres. Une rééducation demande en moyenne 4 à 6 séances chez une rééducatrice confirmée, 6 à 10 chez une débutante.
-Quel regard portez-vous sur l'enseignement actuel de l'écriture ?
Suis-je obligée de répondre à cette question ?
-Que faut-il changer en priorité ?
A mon avis, il n’y a pas de priorité sinon celle de donner aux enseignants les moyens de savoir comment fonctionne réellement l’acte d’écriture.
-Êtes-vous d'accord pour intervenir de temps à autre sur Tilékol pour que nous parlions d'un point particulier de l'apprentissage de l'écriture ?
Volontiers
Merci !
[Mise à jour du 22 février 2012 à 13 h 24: Mme Dumont a désiré modifier légèrement deux de ses réponses. Nous reconnaissons là le souci du détail qui la caractérise. Bien entendu, nous avons immédiatement apporté les modifications demandées.]
Vous avez bien lu: les colonnes du blog de Tilékol sont ouvertes à Danièle Dumont, nous aurons l'occasion de la recevoir à nouveau. Je vous en reparlerai.
Comme je vous reparlerai du “geste d'écriture” plus en détail, bientôt. Très bientôt.
Mais en attendant, je vous conseille d'explorer le site web de Danièle Dumont:
http://legestedecrituredanieledumont.fr/
“Le geste d'écriture” est disponible sur Amazon en version papier (la version Kindle n'est plus disponible semble-t-il).
Bonjour,
J’ai moi aussi fait par hasard cette découverte et j’ai aussitôt commandé et lu ce livre. J’adhère totalement !!! Mais je suis perdue dans ma pratique de classe …Pour le moment je tatonne et met en place des petites choses mais c’est loin d’être bien satisfaisant. Echanger avec d’autres qui pratiquent seraient très enrichissant mais il y en a peu encore. Mes collègues restent pour le moment hermétique malgré mon enthousiasme !!!
Merci pour ces partages et par la même occasion pour le logiciel MERCI
Bonjour Lulumerl
Je pense que la collaboration naissante entre Danièle Dumont et Tilékol va nous être profitable, nous allons pouvoir aborder des thèmes précis et lui poser des questions.
Ce n’est pas un livre difficile à lire. Il contient énormément de choses parce que le simple fait de tracer une lettre met en oeuvre des mécanismes complexes. Pour pouvoir appréhender correctement la notion et la méthode, il faut passer par une phase d’assimilation. C’est bien pour cela que je reviens souvent sur le livre.
Je m’en suis servi tout récemment pour l’apprentissage du rond et du “o”, et c’est passé comme une lettre à la poste, notamment au niveau du sens de rotation, que j’avais énormément de mal à faire saisir auparavant.
On tient là quelque chose de solide, ça vaut le coup de s’accrocher.
Bonjour Michel et tout le monde,
Je connais le livre de Danièle Dumont depuis plusieurs années et oui, il m’a ouvert les yeux sur des dérives de nos pratiques ainsi que sur des écueils à éviter (par exemple ne pas placer les élèves face à face pour éviter l’écriture en miroir chez les petits, ou le problème des bouchons de feutres qu’on ôte avec la main directrice, pour se retrouver avec le crayon dans la “mauvaise main” pour écrire, ce qui gêne la latéralisation, etc…). Il y a plein de tests pour premettre d’aider l’enfant à se latéraliser (choisir sa main). Bien sur il faut “en prendre et en laisser” car on ne peut pas faire TOUT ce que préconise Danièle Dumont en classe, par manque de temps. Les activités de collage pour travailler la régularité et l’espace sont notamment très intéressantes.
Ce livre se lit vraiment très facilement.
Par contre je n’apprécie pas beaucoup les cahiers d’exercices (repasser sur les lettres, repasser sur les tracés dans des dessins,…, ça fait un peu vieillot à mon goût, bien que je concoive la réflexion menée autour de cet outil), mais il est vrai qu’on a de la peine à se positionner dans nos pratique entre “faire-faire et s’exercer” et “pratiquer des activités qui ont du sens pour l’élève”…
Quoi qu’il en soit, je recommande la lecture de ce livre très instructif et bravo pour l’échange avec Danièle Dumont sur ce site!
Merci à Muriel pour le commentaire et à Danièle pour la précision.
Nous tenons là un sujet passionnant et tellement riche !
Bonjour Muriel, bonjour Michel, bonjour à tous,
et merci…
Une question Muriel : mis à part de faire repasser d’un geste souple vif sur la nouvelle lettre à “apprendre ” au CP pour “attraper le geste” et se le remettre le geste en tête avant de commencer les exercices d’écriture proprement dite (après les vacances on peut avoir besoin de ce petit coup de pouce), mes cahiers de maternelle et de CP à destination des écoles ne proposent pas de repasser sur des lettres ni sur des tracés.
Repasser sur un tracé est aux antipodes de ma démarche d’enseignement de l’écriture cursive (cf. tout mon matériel pédagogique).
De quels cahiers parlez-vous ?
J’ai découvert le livre il y a deux ans et j’ai commencé à le mettre en place cette année car contrairement à vous je n’ai pas trouvé la lecture si facile bien que tout à fait passionnante! Une fois qu’on a lu ce livre on ne peut plus faire marche arrière … Tout semble tellement évident . J’ai lu plusieurs fois le livre et je relis régulièrement les passages qui me posent problème en classe. La principale difficulté est le fait de démarrer la méthode en GS, du coup j’ai passé un trimestre entier à revoir la tenue de crayon… Mais ce sera du temps gagné pour la suite;-). J’ai commencé le cahier 2 avant les vacances et c’est que du bonheur!!!!!
Hello Steff
La lecture n’est pas à proprement parler difficile, mais le livre est tellement complet qu’il y a effectivement une grande quantité de petits “points” à appréhender.
C’est bien pour cela d’ailleurs qu’il ne me quitte pas: je l’ouvre, je picore, je referme (après l’avoir lu une fois en entier). Ceci n’est pas superficiel, mais ça permet petit à petit de voir se dessiner le puzzle.
C’est ce qu’on appelle une “bible”…
Je ne connaissais pas du tout… Ma bibliothèque pédagogique déborde, et pourtant, pas une seule référence à Danièle Dumont.
Cet article, les échanges qui en découlent, le site que je suis évidemment allée visiter… me donnent envie de découvrir la série au grand complet.
Demain, c’est mon anniversaire. Quel beau cadeau pour cette occasion 🙂 Je viens de passer ma commande !
Je repasserai par ici pour vous donner des nouvelles de mes lectures.
Merciiiiiii…
Bonjour Sacha
Tu vas voir, tu ne vas pas être déçue. Prends le temps de le lire, tranquillement.
Et, au fait… Joyeux anniversaire !
Bonjour,
je ne connaissais pas Danièle Dumont, et son travail a l’air très intéressant. Pour ma part j’ai découvert Mme Zerbato-Poudou en conférence pédagogique. J’ai acheté son livre et j’ai essayé sa méthode l’année dernière et cette année en MS et GS. Les résultats sont impressionnants et les enfants adorent car les résultats sont rapides.
Merci pour toutes tes infos passionnantes
Bonjour Brigitte
Je connais également le bouquin de Marie-Thérèse Zerbato-Poudou. Son approche est différente, avec des fiches pour les trois niveaux (PS-MS-GS).
Mais il a quand même un point commun avec “le geste d’écriture”: la couleur de la couverture 🙂
Je connais , et j’essaie de mettre en pratique comme je le peux car quand ils arrivent en GS les mauvaises habitudes sont tellement ancrées pour certains que c’est parfois très décourageant 🙁
Pour ceux qui voudraient connaître des avis d’enseignants qui utilisent la méthode il faut se rendre ici : http://forums-enseignants-du-primaire.com/topic/134266-pour-ceux-qui-suivent-la-methode-dumont/page__hl__pour%20ceux%20qui%20suivent%20la%20m%C3%A9thode%20dumont
c’est un post d’EDP qui fait 92 pages et sur lequel Danièle Dumont n’hésite pas à répondre aux questions des uns et des autres. Bonne lecture !
92 pages 🙂
Phénoménal !
Après avoir monopolisé “le geste d’écriture” emprunté au CDDP (honte sur moi: rendu régulièrement en retard, et prolongé l’emprunt moult fois) , je me suis aperçue que je n’avais pas d’autre solution que de l’acheter parce que j’avais besoin de m’y plonger presque tous les jours! C’est vrai qu’il faut y revenir souvent pour bien tout assimiler et, comme tu dis, voir se dessiner le puzzle…et c’est passionnant.
Et comme j’ai découvert (et dévoré) les articles sur la gestion du temps et sur les cartes mentales, mon ambition du moment sera de “traduire” ces progressions en cartes mentales pour la période qui vient…qui sait, je vais peut-être réussir à devenir quelqu’un d’organisé?:)
Bonjour Arielle
Les cartes mentales aident énormément à la perception globale et à la visualisation des différents aspects d’une situation, d’un concept, d’un problème, etc…
Cependant, pour une “progression”, j’ai remarqué qu’une simple feuille Excel est bien pratique.
Concernant la mise en carte mentale du “geste d’écriture”, voilà un sacré projet !
Bonjour Michel,
merci pour ce temps passé à fouiller, rechercher, approfondir, créer, partager… des sujets qui m’intéressent et pour lesquels j’aimerais pouvoir consacrer plus de mon temps. Heureusement, des collègues sympas aiment partager leurs découvertes et me font gagner de ce temps qui me manque!
Pour rester dans le sujet “geste d’écriture”, j’ai découvert ce livre il y a 4 ans lorsque mon congé parental m’a permis des réflexions plus pédagogiques en vue de combler les lacunes de formation… comme comment apprendre à écrire à mes élèves??? J’avoue que le titre “geste d’écriture” m’a de suite attirée puisque c’est cela qui me préoccupe, comment apprendre ce geste de l’écriture, quels mots utiliser ou ne pas utiliser pour en parler aux élèves, que mettre en place… Bref, tout ce qui est fort bien expliqué, détaillé par Danièle Dumont dans ce livre. Mais, je suis d’accord avec vous, pour le mettre en pratique, cela demande des retours fréquents au livre (et aussi d’avoir SA classe plus qu’1 jours par semaine… 🙁 ça viendra!). Ainsi, les précieux échanges avec D. Dumont, auxquels nous avons accès grâce à toi, sont une chance!
Encore merci!
Je viens de recevoir votre livre.
Après 30 ans de maternelle….25 ans de section des grands je continue à chercher comment améliorer mon enseignement de l’écriture.
Ma pratique est assez proche de ce que vous conseillez .Mais je suis toujours…..et de plus en plus en échec quant à la tenue du crayon.
Rien n’y fait!!!!Durant une séance d’écriture en atelier dirigé il m’arrive de demander 4 ou 5 fois au même élève de corriger sa tenue du crayon.
En activité autonome aucun des élèves que j’ai repéré comme tenant mal leur crayon ne tient correctement son crayon!!!
Que faire?
Merci
Que faire en maternelle pour que les enfants tiennent correctement leur crayon ? Ce serait long à expliquer ici. J’explique cela sur plusieurs pages dans le livre et je le fais mettre en application avec le cahier 1 de maternelle (chez Hatier). Pour les parents il y a aussi Le Petit Plus (chez Belin). Vous pouvez vous en inspirer en classe, surtout qu’on voit bien que les activités de tenue et de maniement du crayon peuvent déboucher sur l’acquisition de l’écriture cursive.
Vous trouverez aussi des informations sur mon site.
Une des premières choses à faire serait peut être d’arrêter de donner des fiches, et encore des fiches… dès la petite section ! Surtout des coloriages ! Il y a tellement d’autres choses à faire en PS ! Qu’on les fasse coller, découper, modeler, enfiler, peindre avec les mains, des rouleaux, des bouchons ou autres objets, qu’on leur apprenne à se repérer dans leur corps, dans l’espace, sur une feuille… Quand on fait out ça en petite section AVANT de passer à des activités papier/crayon on a peu de problèmes avec la tenue du crayon.
Je suis en GS maintenant après plusieurs années passées en PS/MS, et moi non plus je n’arrive pas à corriger certains enfants qui ont des mauvaises habitudes trop ancrées…
Tout espoir n’est pas perdu, Nadine, n’oublions pas que nous parlons d’apprentissages et qu’en matière d’apprentissages TOUT est possible !
Quant aux fiches, tu as parfaitement raison. Internet n’est peut-être pas étranger à ce phénomène…
Comme promis, je viens vous donner des nouvelles de ma lecture.
Je ne connaissais pas du tout « Le geste d’écriture », et c’est bien dommage !
Je trouve que nous ne sommes plus très attentifs au maintien de l’outil d’écriture ni même à la « jolie » écriture (qu’il s’agisse d’ailleurs de la forme comme du fond du texte).
Les cahiers d’écriture (pas toujours adaptés il faut dire) ont progressivement déserté nos classes. Enfin, je ne voudrais pas non plus faire de généralités, je rencontre des enseignants désireux d’améliorer la technique avec leurs élèves, en particulier dans l’enseignement spécialisé. Je suis heureuse de pouvoir leur proposer cet ouvrage. Il se lit avec aisance, même s’il demande sans cesse des retours en arrière. Je l’ai pris sous mon bras en vacances, une drôle d’idée me direz-vous, je l’ai dévoré ! Il est maintenant “fluoté”, annoté, “post-ité”,… C’est dit, il ne quittera plus mon cartable.
La méthode est intuitive et fait appel au bon sens, il est tout le temps question de logique, et pourtant… Le nombre de fois que je me dis « Mais évidemment ! C’est horrible, je m’y suis prise à l’envers !» et puis, il y a les « Waw ! C’est génial, comment n’ai-je pas pensé à ça ? » et les, très heureusement, « Ouf ! Je faisais ça correctement ! ».
Désormais, je vais pouvoir parler de cette méthode dans mes écoles et conseiller vivement l’achat (très accessible) de cette série d’ouvrages.
Merci Michel de m’avoir fait découvrir (encore une fois) une merveille pédagogique.
Merci Danièle Dumont pour cet éclairage, pour cet outil sensationnel et pour le partage sur Tilékol.
Bonjour Sacha
Tu as vu ? ce bouquin est une pépite !
Et très bientôt, nous aurons une nouvelle rencontre avec Danièle Dumont, sur le thème précis de la tenue du scripteur.
Un trésor à partager ! C’est sur les bancs de l’école normale que j’aurais dû découvrir ces bouquins.
Une nouvelle rencontre… chouette alors ! Je l’attends avec impatience.
Tu ne vas attendre longtemps 🙂
En effet ! 😉
Bonjour,
J’ai pour ma part découvert ce livre il y a 4 ans, il m’a immédiatement paru génial mais étant TS en complément de postes à mi-temps je n’ai pas pu me lancer. Mais voilà après lecture, relecture, digestion, relecture, maturation, recherches explications, re-re-relecture , ça y est je me lance à la rentrée avec mes PS/MS et j’essaye de convaincre ma collègue des GS de faire de même…..
Mais j’avoue que j’ai un peu la trouille de louper des choses 🙁
A suivre…:)
Bonjour,
Les vacances en métropole se terminent par un superbe soleil, n’est-ce pas ?
Je n’ai pas oublié Tilekol. Ce n’est pas un site qu’on oublie…
Quelques nouvelles avant la rentrée pour limiter les risques de louper quelque chose
– Un nouveau cahier « remédiation » est sorti chez Hatier ce mois
– La nouvelle édition du Geste d’écriture sort très bientôt – Pour la rentrée m’a-t-on dit…
– Mon site a changé : présentation, contenu et adresse : legestedecriture.fr Je le finalise. L’ancien est toujours accessible.
A très bientôt donc et bons derniers jours de vacances.
Bonsoir Danièle,
Je vois que c’est la rentrée pour tout le monde…
Ton nouveau site est visuellement très réussi et son contenu est toujours aussi riche…
A bientôt dans les colonnes de Tilékol !
Bonsoir,
J’ai découvert cette pépite grâce à vous, et je souhaite la mettre en pratique dès la rentrée. Mais pas moyen de trouver le livre-CD…
Bonjour Valérie,
C’est un livre, pas un CD…
Clique sur le lien qui est en bas de l’article et tu pourras le commander…
Bravo Michel pour cet article et un grand merci à Danièle Dumont pour ses travaux!!! Je voulais connaître votre point de vue sur un autre sujet mais relatif à l’écriture. En France, on s’attache à enseigner l’écriture cursive alors que dans la plupart des autres pays cette écriture n’est pas enseignée. Personnellement, j’aime l’écriture cursive: fluidité, rapidité, lisibilité sont ses qualités. Pourquoi les autres pays n’adoptent-ils pas cette écriture? Avec une mondialisation à tous les niveaux, cette écriture n’est-elle pas amenée à disparaître?
Bonjour,
un témoignage: je suis prof de français et j’ai une enfant précoce (2 ans d’avance en 6ème) qui lisait couramment vers 3 ans et demi.
Quand s’est posé le pb de l’écriture vu le décalage avec l’hyperlexie, je ne me sentais pas capable d’ apprendre à écrire à ma fillette; j’ ai un peu réfléchi à ce que je ne voulais pas: l’apprentissage du dessin des lettres en maternelle conduit les enfants puis les ados à produire une écriture sans fluidité, souvent “cassée”.
Ma poulette avait 4 ans et demi et j’ai, suite à mes recherches sur internet, fait la rencontre d’une rééducatrice en écriture sur Lille; en 3/4 mois ma fillette a acquis une jolie écriture! Que Mme Lemarchand soit ici encore remerciée! Au collège, 5 ans plus tard, les professeurs de ma fillette louent son écriture! Et quelle différence nous faisons, nous, enseignants du secondaire quand nous abordons une copie bien écrite!!
J’ai découvert les livres de Danièle Dumont en cherchant comment aider mon fils à mieux écrire.
Je prépare actuellement le concours de professeur des écoles et je me demande, concernant la différence à faire entre graphisme et écriture, à quoi sert alors le graphisme ? n’allons nous pas donner de mauvaises habitudes en proposant des graphismes avant d’avoir appris le geste d’écriture ?
Excellente question !
Elle mériterait d’ailleurs largement un article.
En deux mots : graphisme et écriture sont deux choses différentes.
Le point commun, c’est la MAIN.
Le graphisme va entraîner la main, la “rendre habile”, et donc la préparer à l’écriture…
Cette année, j’ai vraiment progressé quant à l’enseignement de l’écriture dans ma classe de GS. Tout d’abord, j’ai dévoré le livre de Danièle Dumont. Et bien digéré ! Là, j’avais une bonne base pour enseigner l’écriture.
Et puis un de mes fils (en CE1)a eu un besoin urgent de rééducation en écriture. Dyslexique, dysorthographique et certainement TDAH (à confirmer mais ma conviction est faite) il avait une écriture illisible qui le décourageait et s’ajoutait à tout le reste. L’échec scolaire démarrait sa spirale, mon fils était démotivé et commençait à baisser les bras.
Quand nous avons pris conscience des problèmes, nous avons démarré une prise en charge à différents niveaux (CMPP, RASED)et de notre côté, nous avons contacté une réducatrice en écriture formée selon la méthode Dumont.
Il a commencé début mars…aujourd’hui, c’est le mois de mai ou les fleurs volent au vent ainsi que les belles lettres bien formées !!! Non seulement les progrès sont spectaculaires mais ils ont eu des répercutions sur tout le reste. Mon fils a retrouvé l’envie d’apprendre, de progresser ,l’écriture n’est plus un frein. Et l’estime de soi retrouvée est d’une valeur inestimable.
Tout cela pour en arriver au fait que j’ai appliqué dans ma classe quelques uns des conseils (techniques, précis mais vraiment tout simples)donnés à mon fils : pour la première fois de ma carrière j’ai réussi à corriger durablement la tenue du crayon (et/ou la position du bras et du poignet)chez plusieurs enfants qui avaient pris de (très) mauvaises habitudes. Pas tous, hélas, car je ne suis pas rééducatrice et il y a certainement encore des détails qui m’échappent. En tout cas, cela donne envie de me former plus avant.
Ce genre de chose devrait se trouver dans notre formation initiale car chez certains enfants, écrire est une souffrance. Chez d’autres on “fait avec” la difficulté d’écrire, tant bien que mal.
En tout cas, je ne sais pas si on mesure vraiment l’aisance que donne une écriture fluide, “indolore “…
Ni à quel point les bonnes habitudes ne sont pas très difficiles à prendre (quand on nous les enseigne, c’est bien le problème…)
Bonjour,
Je viens de découvrir ce forum et suis très intéressée.
je suis actuellement la formation de Danièle Dumont de rééducatrice en écriture.
J’aimerais bien avoir l’avis de collègues sur les conséquences de l’amélioration du geste d’écriture dans la scolarité des enfants.
Pour faire plus simple et plus clair : des collègues ou des parents ont-ils remarqué que des enfants en difficulté d’apprentissage progressaient car on leur avait permis d’améliorer leur geste d’écriture?
Merci de vos réponses.
Bonjour Mireille.
C’est une question à laquelle il n’est pas facile de répondre.
je constate simplement que depuis que je conjugue la “logique du geste” de Danièle Dumont avec la “logique de l’apprentissage de la lecture” de Thierry Venot, mes élèves sont bien plus nombreux à être réellement entrés dans l’écriture et la lecture en fin de GS.
Ils ont confiance en eux et n’ont pas le sentiment de se trouver devant un mur infranchissable. Donc les progrès leur sont plus facilement accessibles…
Bonjour,
Je découvre votre article en même temps que le livre de Danièle Dumont. Une vraie bible sur l’apprentissage de l’écriture.
Mais je suis bien ennuyée car impossible de trouver le site sur lequel il devrait y avoir les comptines dont parle le livre… auriez vous une idée ?
Merci beaucoup !
Je suppose qu’il faudrait aller voir sur le site de Danièle Dumont (legestedecrituredanieledumont.fr), mais il est actuellement en maintenance.
Patience…
bonjour,
je suis persuadée de l”efficacité de cette méthode et voudrais confier mon fils de 8 ans qui n’ecrit qu’en batons”à une reeducatrice diplomée par Madame Dumont; je n’ai pas trouvé d’annuaire sur son site; savez vous comment je peux trouver quelqu’un sur bordeaux ou les environs?
MERCI BEAUCOUP POUR LA MINE DE TR2SORS DE VOTRE SITE
tres cordialement
Nicole Degert
Bonjour,
J’aimerai savoir si il existe dans la SOMME (80000), un ou une rééducatrice de l’écriture s’inspirant de la méthode Danièle Dumont ?
Merci pour votre réponse et pour votre aide.
Meilleurs sentiments.
Madame Picot
Bonjour,
voila donc la réponse aux deux questions précédentes :
http://legestedecriture.fr/a-votre-service/
Attention ”une rééducatrice qui ”s’inspire de la méthode Dumont” ne peut s’en réclamer. La méthode a été soigneusement élaborée pour être efficace. Un forum dédié et un colloque annuel permettent aux rééducatrices et rééducateurs formés à la méthode, n’en faisant pas une adaptation approximative à but commercial et respectant la déontologie de s’enrichir de leur réflexion et de leur pratique.
A l’issue de la session 2014/2015 de nouveaux rééducateurs/rééducatrices seront ajouté-e-s en fin d’année
Bien cordialement
Danièle Dumont, docteur en sciences du langage
A l’époque de l’apprentissage de l’écriture avec comme seul outil le porte plume
et la plume Sergent Major, les enseignants nous montraient comment tenir celui-ci et cela se faisait sans trop de problèmes. La raison essentielle était qu’il
ne pouvait y avoir qu’une seule position du porte plume permettant de tracer les
pleins et les déliés. Cet apprentissage effectué dès l’entrée à l’école nous aura marqué à vie et nous n’avons jamais changé de méthode même après l’arrivée
du stylo bille. Le stylo bille ou le crayon pouvant se manier dans tous les sens
pour écrire, les enseignants ont délaissé cet apprentissage pourtant simple !