Les relations entre la technologie numérique et les familles – donc les enfants – évoluent très rapidement, et le COVID a accéléré le mouvement. Les chiffres sont édifiants. Un exemple ? 63% des adolescents passent plus de temps devant leurs écrans qu'avec leurs amis ! Et 43% des moins de huit ans préfèrent leurs écrans aux bons vieux jouets physiques…

Un sondage récent vient mettre la lumière sur l'évolution rapide des rapports entre les enfants et l'univers numérique. Je vous en fais une rapide et édifiante présentation.

Il y a trois ans, je vous avais présenté les résultats d'un sondage effectué pour la “Fairparterie” – passionnant – portant sur les liens existant entre les familles et l'univers numérique.

Nous y apprenions par exemple que, à l'époque, 30% des enfants avaient une “identité numérique” avant même de naître !

Pourquoi ? Parce que les parents postaient des photos de l'échographie sur les réseaux sociaux… Et à 8 ans, 80% des enfants avaient au moins une photo d'eux postée en ligne, toujours sur les réseaux sociaux.

Je vous encourage vraiment à relire cet article, parce qu'il était vraiment complet (je trouve) et qu'il donnait une bonne image de la notion d'identité numérique et de ses conséquences.

Certes, on peut se dire que ce genre de questionnement n'intéresse que des esprits chagrins, que la société numérique est là et qu'on a juste à plonger dedans la tête la première.

Peut-être…

La révolution numérique a des conséquences immenses sur nos vies, et grâces à des études comme celle dont je vais vous parler, on peut constater qu'il y a une évolution. La “photographie” des relations familles/numérique n'est plus la même qu'il y a trois ans.

Hier, j'ai reçu un email émanant de la même société qui avait réalisé le premier sondage.

Il disait ceci :

Je vous écris aujourd’hui car vous avez publié en 2018 un article relatant les résultats d’une étude de la faireparterie sur la digitalisation de la vie familiale. J’aimerais vous présenter la deuxième édition de cette étude, qui vient d’être publiée !

La société faireparterie a de nouveau mené l’enquête avec l’institut de sondage GECE. Nous avons interrogé 1 000 parents d’enfants de moins de 18 ans pour connaître leur rapport aux écrans, particulièrement pendant les confinements successifs. Pour rappel, la première étude portait uniquement sur les enfants de moins de huit ans.

Le sondage offre des résultats inédits sur la pratique du sharenting, la vie numérique des enfants et ados, les impacts de la surconsommation digitale en confinement, et plus encore !

Un aperçu :

• 39 % des bébés ont une empreinte numérique avant même de naître (+9 points par rapport à 2018)
• 46 % des moins de huit ans préfèrent les écrans aux jouets
• 63 % des ados passent plus de temps sur les écrans qu’avec leurs amis
• 45 % des enfants sont devenus accros aux écrans en confinement

L’étude contient également des conseils d’experts pour les parents déboussolés et souhaitant encadrer au mieux la vie numérique de leurs enfants, tels que le psychanalyste Serge Tisseron et le psychologue clinicien Olivier Duris.

Cliquez sur ce lien pour découvrir la totalité de l’étude : https://www.faireparterie.fr/etude-enfants-rapport-digital/

Les quatre résultats chiffrés donnés dans ce message m'ont quand même fait sursauter.

Je me suis dit qu'il fallait quand même que je vous présente ce sondage.

39% des enfants ont une empreinte numérique avant même leur naissance

Ils étaient 30% il y a trois ans.

La progression est spectaculaire !

Comme l'explique l'article présentant le sondage, “les Millenials, dont la génération est désormais âgée de 21 à 39 ans, deviennent progressivement parents. Ce sont des digital natives, qui ont grandi avec Internet et apprennent à gérer la parentalité dans un monde surconnecté. Leurs habitudes face aux écrans façonnent le rapport au numérique de leurs enfants.”

17% des parents annoncent leur grossesse sur Facebook.

46% des moins de 13 ans préfèrent les écrans aux jouets

Voyez ce graphique (il est interactif, vous pouvez cliquer) :

Ce qui me frappe dans ce graphique, c'est que les écrans sont systématiquement associés aux jeux.

Peut-être est-ce la manière dont ont été posées les questions...

Parce que désigner "les écrans" est à mon avis bien trop vague.

Et ne parler que de jeu est bien trop réducteur.

Relisez l'article que j'avais écrit à propos de la "fabrique de crétins digitaux".

Mais quand même... progressivement et implacablement, le monde virtuel vient recouvrir le monde réel, et nous n'en sommes qu'aux débuts. L'arrivée - l'irruption - des "métavers" promis entre autre par Facebook va amplifier le phénomène. Je vous reparlerai de ces métavers un de ces jours, parce qu'ils risquent bien de nous avaler tout crus dans peu de temps.

Mais il y a une donnée dans le sondage qui est encore plus impressionnante à mon avis :

Pour 63 % des adolescents, l’utilisation du smartphone ou l’ordinateur prédomine sur les activités dans la vie réelle.

Et je trouve ça problématique.

Et encore une fois, les métavers vont amplifier le phénomène.

C'est problématique, parce que lorsque les relations ne se font pas d'humain à humain, en direct, en live, en vrai, progressivement l'habitude d'interagir socialement se perd.

Et c'est là que les relations peuvent devenir brusques, voire violentes, par manque de connaissance et de pratique des codes sociaux permettant de vivre en harmonie.

Et ce n'est pas le COVID et le cortège de restrictions sociales qui l'accompagnent qui vont arranger les choses...

D'ailleurs, on peut voir que 22% des adolescents SOUFFRENT de leur consommation digitale...

Et que 63% préfèrent les écrans à la vie réelle !

Cela rappelle fortement les relations entre les "junkies" et les drogues dures.

La consommation numérique des enfants a augmenté de 58% !

Je n'ai fait ici que survoler l'étude de la Fairtarterie.

Je vous encourage à vous plonger dans ses résultats, ses graphiques et ses conseils d'experts : cliquez ici

...Et bien entendu, je vous encourage à vous exprimer en commentaires : avez-vous remarqué, pour vous et vos proches, un changement dans votre rapport à l'environnement numérique ?