Ah les amis, je vous le dis : la retraite, ça a du bon.
D’une part, parce que désormais mes journées m’appartiennent.
Mais aussi, parce que vis-à-vis du métier d’enseignant, et de mes petits articles sur ce blog, comment dire… je me sens plus libre. Libre de partager ce qui me chante, mais aussi libre d’assumer certains petits détails que je n’aurais jamais avoués auparavant.Tenez, par exemple :
Je n’ai jamais fait de fiche de prep’ de ma vie !
Attention, attention, n’en tirez pas de conclusions hâtives :
- Bien sûr que je préparais mes cours.
- Bien sûr que je planifiais ma journée, ma semaine, ma période, mon année.
- Bien sûr que j’avais un cahier-journal, bien épais, en plusieurs tomes (ce n’était d’ailleurs pas un cahier mais un porte-vues, je vous en parlerai un de ces jours.)
- Bien sûr que je savais où j’allais, que je savais ce que mes élèves devaient apprendre et comment ils allaient y parvenir. Encore heureux.
Mais je vous avoue : passer des heures à transpirer sur des tableaux interminables, formatés, techniques, ennuyeux, pénibles et surtout inutiles, ça n’a jamais été mon truc. Remplir pour remplir, non merci.
Voici les mots que je n’ai jamais (ou si peu) employé dans mes préparations : objectif opérationnel, objectif spécifique, objectif intermédiaire, croisement inter-domaines, capacité, attitude, et tant d'autres qui font pourtant partie de la trousse du prof-modèle.
Je ne me suis jamais creusé la tête à remplir ces tableaux Word, avec toutes les rubriques « obligatoires » que tout bon enseignant doit renseigner avant de mettre le pied dans sa classe.
Je ne parle pas du fond mais de la forme : ces fiches de prep’ sont une punition, une purge que les enseignants s’infligent (ou se font infliger) avant même de commencer leur séance.
Mais alors… Suis-je un révolté, un révolutionnaire, un feignant, un jamais-content, un empêcheur d’enseigner en rond ?
Pas du tout.
…Je n’ai fait qu’obéir scrupuleusement à mes inspecteurs !
Et dans toute ma carrière, j’ai été inspecté en tout et pour tout trois fois.
Arrivé à ce moment de l’exposé, j’imagine votre tête, vous qui lisez ces lignes.
Vous devez vous dire : « ça y est, le soleil réunionnais a trop tapé sur la tête de Michel, il perd la boule ».
C’est vrai que le soleil tape, surtout en ce moment, mais tout va bien « dans mon coco », comme on dit ici.
Vous méritez des explications.
Les voici :
Commençons par retourner dans l’antiquité : 1982
C’est cette année-là qu’en sortant de la fac de droit d’Aix-Marseille, j’ai passé le concours pour devenir instit (et non pas PE, la nuance est importante, c’est le mot « instit » qui m’a permis justement de me retirer de la vie professionnelle à 57 ans).
C’était un concours où on demandait juste aux candidats d’avoir un DEUG, et ensuite on en éliminait épreuve après épreuve jusqu’à obtenir la quantité demandée. Un peu comme dans « The Voice ». C’était très rigolo.
Il était prévu une année de formation à l’Ecole Normale (on appelle ça aujourd’hui « ESPE »).
Pas de bol, aussitôt reçu, je suis parti faire mon service militaire dans la bonne ville de Toul, Meurthe-et-Moselle.
De retour de mon séjour « sous les drapeaux » – j’aime bien cette expression – ma formation était terminée. Sans moi. On ne m’en a pas proposé d’autre. J’ai quand même eu droit à quelques « stages » fort sympathiques, mais pas de formation de fond.
Directement ZIL dans les quartiers un peu chauds de Marseille (que je ne nommerai pas ici par respect pour leurs habitants. Je salue néanmoins les courageux enseignants qui s’y trouvent).
Ma foi, je ne peux pas dire que cette formation m’ait manquée.
Au bout de quelques mois, j’ai été inspecté. Par Monsieur Pau, dont je vous parlais justement la semaine dernière.
Il m’a dit ceci : la chose la plus importante, c’est votre objectif de séance. Et pour déterminer un objectif, demandez-vous simplement ce que l’élève doit être « capable de … ». Quand vous préparez votre cours, écrivez-le noir sur blanc. Et vous verrez, le reste suivra.
Simplicité, efficacité !
Il m’a aussi dit ceci : si vous passez trop de temps dans vos préparations, c’est que vous faites fausse route.
Ah le bon conseil.
Donc, depuis, je préparais mes cours en précisant bien pour chaque séance : « l’élève doit être capable de xxx » (bien entendu, je n’écrivais pas xxx, j’inscrivais ce que l’élève devait être capable de faire mais vous aviez compris, je vous taquine.)
Puis j’ai obtenu ma mutation à l’île de la Réunion, en 1985
En 1988, j’ai été inspecté pour la deuxième fois de ma vie.
Quelques jours auparavant, j’avais eu un échange un peu vif avec l’IEN sur un sujet que je trouvais futile (pas lui). Il avait donc décidé de s’occuper de mon cas et s’était pointé à l’improviste dans ma classe de CM2. A cette époque, ça se faisait très souvent. Il s'appelait Monsieur Soutric et n'avait pas la réputation d'être commode, mais il était franc et droit.
Il en était ressorti une heure plus tard avec un grand sourire, enchanté de ce qu’il avait vu.
Extrait de son rapport d’inspection :
« Préparation : programmations annuelles. Cahier-journal régulièrement tenu, intéressant, objectifs indiqués ».
« Objectifs indiqués ». C’était le plus important. Simplicité, efficacité.
Puis a démarré une période où, dans ma circonscription, les IEN se sont succédé assez rapidement. Ils passaient du temps à comprendre comment fonctionnaient les écoles, la mairie, le département, et nettement moins de temps à inspecter.
De 1988 à 1996, je n’ai pas été inspecté.
Dispo
En 1996, je me suis mis en disponibilité. Hasard de la vie, je me suis retrouvé à faire tourner un gros atelier d’impression de T-shirts. Parenthèse dans ma carrière d’enseignant…
…Parenthèse qui a duré une bonne décennie. Quand même.
Pendant cette période, j’ai été totalement coupé du monde de l’enseignement, de l’Education Nationale, de ses ministres, de ses réformes. C’est comme si j’avais été un voyageur spatio-temporel placé dans une capsule hors du temps.
Me revoilà enseignant
Puis, un beau jour, hasard de la vie de nouveau, j’ai repris le chemin de l’école. En l’occurrence, de l’école maternelle. Me revoilà enseignant.
Dans les classes, j’ai trouvé que rien n’avait changé : le bon vieux parfum de gouache était toujours là, ainsi que celui de la pâte à modeler, ainsi que la sonnerie de la récré.
Les élèves étaient tout aussi joyeux, infatigables, affamés de vivre, de jouer, d’apprendre, de découvrir le monde qui les entourait.
Par contre, il m’a fallu un bon moment pour comprendre l’étendue des changements qui s’étaient opérés du côté des instructions officielles, des inspections, du vocabulaire jargon pédagogique, des priorités nouvelles, des subdivisions improbables dans les concepts pédagogiques abscons.
Quand je découvrais certaines publications officielles, j’avais l’impression de lire des poèmes surréalistes à tendance masochiste. Mais qu’est-ce que c’est que ce verbiage incompréhensible ?
J’ai très vite décidé que j’avais tout le temps de découvrir tout ça, et qu’en attendant, je revenais aux fondamentaux : programmation, objectifs.
Et ça s’est bien passé.
En 2009, j’ai été inspecté pour la troisième et dernière fois de ma vie. L’inspecteur était satisfait de ce qu’il voyait, il ne m’a même pas demandé mon cahier-journal.
Vous comprenez un peu mieux maintenant que ce que j’expliquais en début d’article n’était pas de la provocation.
Mais quand même… Vous ne m’empêcherez pas de penser que ces fiches de prep’ « officielles » sont bien futiles et constituent une perte de temps et d’énergie qui pourraient être mieux employés.
Et le principal, là-dedans ?
Et surtout qui détournent certains enseignants, surtout les nouveaux, du principal.
Il y a quelques jours, mon ami Marc, qui donne en ce moment quelques cours à l’ESPE, me disait ceci :
« J’ai fait une éval à l' ESPE ils sont restés vingt minutes à définir ce qu'était un objectif opérationnel par rapport à une compétence, alors que je demandais simplement ce que les enfants avaient appris… »
Lorsqu’un enseignant n’est pas capable de déterminer ce qu’un enfant doit apprendre et ce qu’il a appris, c’est qu’il a oublié un détail en route…
Mais dites-moi : ce ne serait pas un peu de la faute de ces fiches de prep' ?
Coucou Michel
22 ans de carrière en maternelle et 5 inspections (jamais la même personne)
Les fiches de prép’ ont rythmé ma vie de prof les premières années, disons les 3/4 premières et encore pas de façon assidue ?.
Mes seuls outils: cahier journal et programmation de chaque période refaite chaque fois car cela me permet de poser les idées et clarifier ce que je veux travailler. Je m’appuie sur divers ouvrages qui ont leur propre progression et cela me convient.
Voilà pour ma part. Bonne journée
Bonjour,
C’est tellement vrai. A ma sortie d’iufm, un jeune inspecteur (qui ne l’est pas resté) demandait tous ces objectifs que moi je ne comprenais pas, je faisais des fiche de prep (uniquement pour l’administration). Arrivée en Bretagne, mon inspecteur m’a dit c’est de trop, le cahier journal c’est suffisant et un objectif que vous voulez que les enfants atteignent en fin de séance. J’ai suivis son conseil, résultat plus de temps pour l’essentiel et pour moi. J’ai eu un entretien de carrière il y a 15 jours, l’ien n’a demandé ni fiche de prep ni cahier journal.
Je continue mon cahier journal que je supprime chaque année et pour moi les fiche de prep aucun intérêt.
Bonjour Ast
J’ai l’impression que les modèles ces fiches de prep’ insupportables sont pondues par certaines personnes que je ne nommerai pas, qui n’ont jamais mis les pieds dans une classe ou si peu, et qui s’accrochent à des concepts théoriques pour se construire une légitimité vis-à-vis des nouveaux enseignants.
La réalité du terrain ? Pas leur problème…
Lire fiches et non fiche et suivi et non suivi merci l’ecriture Intuitive des tablettes
Ne t’inquiète pas : la lecture intuitive a occulté ces détails 🙂
Bonjour Michel,
je suis 100% d’accord avec cet article. J’ajouterai que le danger d’être hyperproducteur de paperasse (parce que c’est exactement comme cela que je perçois l’exercice) est d’oublier de tenir compte des élèves, de leurs réactions, de leur progression. Bref : tout écrire peut enfermer. Coller à tout prix à ce que l’on a élaboré empêche, si l’on n’y prend garde, d’adapter ses actions à son auditoire.
Et notre hiérarchie a une vraie responsabilité là-dedans.
Bonne journée !
Isabelle
Bonjour Isabelle
Je ne saurais dire mieux !
Bonjour Michel,
Entièrement d’accord. Les fiches de prep ça rassure la première année, mais ça ne sert à rien pour les élèves et ça prend trop d’énergie. L’essentiel : qu’est-ce que tu veux que tes élèves aient appris à la fin de ta séance. Pour mon expérience (17 ans déjà), les ien ne demandent jamais les fiches de préparation, ça n’intéresse que les conseillers pédagogiques.
Préparons notre classe comme Michel et gardons de l’énergie face à nos élèves !
Sonia
Merci pour cet article michel.
C’est clair et enrichissant comme d’habitude
Merci Clochette !
Imaginez une autre profession soumise aux fiches de preps. Un docteur, déjà submergé par la tâche et qui devrait préparer sur papier avant chaque patient : consulter son dossier, prévoir ce qui lui arrive, avant d’ouvrir la porte de son cabinet et d’appeler le patient… Je ne parle pas des députés…ça leur permettrait peut-être d’être plus efficaces…
Bref, l’essentiel est bien dit par Michel. Mais, Monsieur le Ministre, ce n’est pas une raison pour remplacer les préparations par des évaluations aussi peu productives que mangeuses de temps. On sait qu’après expérimentation on a constaté que les instits connaissaient aussi bien le niveau de leurs élèves que les tests ! L’essentiel est bien : comment j’aide chacun à progresser et maîtriser lecture, calcul, géo et histoire, sans compter les arts, les sports, la prévention routière, l’anglais, l’informatique, etc. (j’arrête là, on finirait par comprendre que notre mérite est loin d’être reconnu ! (au moins en paroles si ce n’est enespèces…)
Bonjour Monsieur Delacour !
Heureux de vous voir ici.
Concernant les évaluations, je mettrai un petit bémol, parce que ce terme englobe des choses bien différentes.
Disons que pour moi, garder une trace de ce que les élèves savent ou ne savent pas faire est un élément primordial de la conduite de sa classe, à tel point que j’ai créé le petit fichier Excel qui est à l’origine même de ce site web et du présent blog.
On peut appeler ceci “évaluation” ou, comme je le faisais, “observation dynamique”, mais dans les deux cas c’est le tableau de bord qui me permettait d’avancer les yeux ouverts.
L’évaluation pour “rendre des comptes” : non.
L’évaluation pour “se rendre compte” : oui.
Maître formatrice, j’explique souvent aux stagiaires que l’important est de :
– savoir où l’on va conformément aux programmes
– de se construire un outil personnel et efficace permettant d’avoir sa journée/semaine de classe bien au clair
J’entends qu’il est normal de pouvoir attester d’une préparation de classe mais la forme appartient à chacun : il y a ceux qui écrivent beaucoup, ceux qui écrivent moins, ceux pour qui un tableau est plus clair, etc…
Un grand nombre d’entre nous n’en fait pas (souvent plus) mais prépare pour autant consciencieusement sa classe. Stop à l’hypocrisie…
Merci Michel pour cet article concis dont j’adhère à 100% ! Après 25 ans de carrière, c’est bon, l’essentiel c’est la façon dont on presente la tâche à réaliser à l’élève : ce que nous allons apprendre et ce qu’il a retenu. Pour ça, il faut souvent rester simple, avoir du bon sens et nul besoin d’objectifs divers et variés et de se torturer des heures. Je n’en ai pas fait bcp, c’est sûr, mais je pense que mes élèves ont appris malgré tout !
Merci de nous l’ avoir avoué, ça fait du bien de savoir qu’on n’est pas la seule brebis galeuse ! ?
L’important est de savoir où on va .
Exactement : l’important est de savoir où on va, comment on y va et quand on y va…Et d’y arriver 🙂
Je suis malheureusement tombée il y a quelques années sur une Inspectrice très à cheval sur les “écrits professionnels” (c’est elle qui les a appelés comme ça). Sur une heure d’entretien, quelques secondes pour parler de ma pratique (oh joie, elle a aimé ce que j’ai fait en classe ) et 55 minutes à me dire que je manque de professionnalisme car mon cahier journal ne comporte pas de fiches de prep’ (oh désespoir, je suis à ses yeux une tire au flanc).
Ton article, Michel met les mots sur ce que j’aurais dû lui dire, sur ce que je ressentais à l’époque et que je pense encore aujourd’hui.
Gardons notre énergie et notre enthousiasme pour des choses utiles à nos élèves et à notre pratique. Soyons efficace !
Et gardons une vie personnelle (parce que à part entre minuit et 3 h du mat’, je ne vois pas quand je pourrais les écrire ces fiches de prep où l’on détaille le nombre d’élèves assis autour de vous et les mots que vous utilisez pour passer la consigne !)
Ah ma pauvre Virega…
Ta mésaventure me rappelle une anecdote : lorsque j’ai repris l’enseignement après ma très longue dispo, j’ai eu droit à un cadeau : un “stage filé” sur plusieurs mois, du style un jour par semaine ou tous les 15 jours, je ne me souviens plus très bien.
Il y avait beaucoup de choses à noter pendant ce stage, et je voyais avec étonnement tous les stagiaires passer plus de temps à écrire la même chose plutôt qu’à écouter.
En rentrant chez moi, j’ai monté un petit blog, où j’ai simplement reporté mes notes.
Puis j’ai envoyé un mail à tous les participants (y compris les formateurs), leur disant que j’avais créé ce petit blog pour nous éviter de “gratter inutilement du papier”.
Lors de la séance suivante du stage, la conseillère pédagogique, furieuse, m’a reproché d’avoir monté ce blog. Pourquoi ? PARCE QUE NOTRE TRAVAIL CONSISTAIT JUSTEMENT À GRATTER DU PAPIER.
Belle conception du travail d’enseignant et du fonctionnement en équipe !
Et dire que ce sont ces personnes-là qui “forment” les jeunes. Au secours.
Bonjour Michel,
pour ma part, bientôt 8 ans de carrière et déjà 3 inspections… Mais j’avoue que j’apprécie ces inspections car mon IEN aime échanger sur la position de l’enseignant dans sa classe. Il ne regarde ni fiches de prep, à peine mon cahier-journal, et ça tombe bien car, pour ma part, même mon cahier-journal est très succinct. J’ai fait le choix de bien développer mes progressions, et je note où j’en suis dans mon cahier-journal. Chaque enfant peut même se trouver à un point différent de ma progression. Avec mes GS, je note où en est chacun dans un tableau de suivi et mon cahier-journal est assez peu utile…
Bref, tout faire pour connaître au mieux ses élèves et répondre à leurs besoins, ça ne se fait pas avec des fiches de prep’!!!
Bonjour Michel,
Comme beaucoup, j’ai passé les premières années de ma carrière à remplir ces fameuses fiches de prep : combien d’heures passées à me torturer l’esprit pour…remplir des cases!!! Ah elles étaient belles mes fiches mais entre le papier et la pratique, quel fossé! C’était loin de se passer chaque fois comme je l’avais écrit!
J’ai 18 ans d’ancienneté et cela fait bien longtemps que je ne fais plus de fiches de prep : le plus important comme tu dis Michel : savoir où l’on va en tenant compte de chacun des élèves!
Quel dommage que tous les inspecteurs ne soient pas formés à la même école!
Comme tu me fais plaisir !!!!
Chez moi pas de prep ni de cahier journal (qui n’est d’ailleurs pas obligatoire http://www.abasleschefs.org/cahier-journal.html) Après 17 ans de maternelle, j’avoue ne pas en avoir l’utilité.
Dans ma circonscription, les inspecteurs ne jurent que par ça. Il faut dire que nous avons de nombreux jeunes collèges et que pour la plupart des inspecteurs, conseillers péda et autres personnes qui viennent les visiter, c’est un moyen facile de voir s’ils ont travaillé ou pas.
Je suis d’accord avec toi pour dire que ça ne devrait pas être le cas.
Lors de ma dernière inspection, j’ai assumé ma manière de travailler sans “paperasses” et l’inspecteur a bien évidemment essayé de me convaincre du contraire… Je n’ai pas eu de sanctions pour cela mais une de mes collègues il y a quelques années a tout de même eu 7 points en moins sur sa note pour défaut de cahier journal.
Il est évident que pour mes jeunes collègues, c’est difficile de s’opposer à une hiérarchie très exigeante sur ce point mais je t’avoue que ça m’a libérée et que j’en avais aussi assez d’être infantilisée sur ce point et que je préfère passer mon temps à préparer des choses utiles à mes élèves.
MERCI, MERCI pour cet article !!!!
Moi non plus je n’ai jamais compris l’utilité de toute cette paperasse, je me suis toujours basée sur ce que savaient les élèves et je trouvais comment faire progresser chacun. Pour moi, les mots comme progration et progression n’ont jamais eu de sens. Par contre mes élèves s’en tiraient bien et c’est tout ce qui compte. Je suis toujours partie du principe que le mot abstrait n’est pas un adjectif, mais un participe passé
Eh ben tout est dit !!! Pas grand chose à rajouter… sinon que je rectifierai une broutille : moi je suis rentrée à l’Ecole Normale en 1984 et qu’on pouvait encore passer le concours après le Bac … c’était la dernière année d’ailleurs et je tenais tellement à l’avoir à ce moment là … voilà c’est tout !!! ah ah j’ai fait ma “vieille instit” !!!
rectifierais !!!
Si tu prépares par exemple un cours et l’oublie a la maison, qu’elles seront t stratégies pour sauver la situation?
J’écouterai mon instinct pédagogique, qui analysera la situation et m’apportera la solution, chaque situation étant différente.
Bonjour Michel,
Je vais être professeur des écoles remplaçante cette année, pour l’année scolaire entière. J’aimerais connaître vos secrets d’organisation sans fiche de prep (je m’en passerai bien…) Pouvons nous échanger par email ?
D’avance merci. Et merci pour cet article qui résonne assez avec ma conception du métier. 🙂
Bonjour Camille,
Avant de répondre à ta question j’ai relu l’article.
Et franchement, il contient tout ce que j’ai à dire d’important sur le sujet !
Je complète néanmoins :
Lorsque tu pars en voyage, tu sais où tu vas aller, quelle route tu vas prendre et quand ton arrivée est prévue.
Dans ta classe, c’est exactement la même chose : tu dois savoir très exactement ce que chaque élève doit savoir, quand il doit l’avoir appris et comment tu vas faire pour y arriver.
Pour cela, mon petit outil pédagogique (le tableur) te sera très utile, parce qu’il te permettra de savoir constamment ce que chacun de tes élèves sait faire et en quoi il devra être aidé.
Quant aux “fiches de prep'” à proprement parler, je te conseille quand même de les faire, parce qu’elles t’aideront grandement à faire tes premiers pas.
Mais n’oublie jamais ce que m’avais dit mon premier inspecteur, Monsieur Pau, à l’époque, et que j’ai indiqué en caractères gras dans l’article, je fais un copier-coller :
“La chose la plus importante, c’est votre objectif de séance. Et pour déterminer un objectif, demandez-vous simplement ce que l’élève doit être « capable de … ». Quand vous préparez votre cours, écrivez-le noir sur blanc. Et vous verrez, le reste suivra.”