Continuons notre exploration du “Trouble Déficit de l’attention, avec ou sans hyperactivité”, le TDA/H. Et gardons-nous de jugements à l'emporte-pièce. Les causes possibles sont multiples, les manifestations sont diverses, la vigilance est de mise. Avant d'agir, il faut commencer par cerner la question.
Une chose est sûre : le sujet est passionnant.
Ceci est la deuxième partie d'une série d'articles commencée ici (cliquez)
Entrons tout de suite dans le vif du sujet.
Tout d'abord, un détail qui a son importance : le TDA/H (Trouble Déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité) était autrefois appelé THADA (Trouble de l'Hyperactivité avec Déficit de l'Attention). Comme vous le constatez, le point d'observation a changé, et l'hyperactivité n'est plus la condition première.
Le radar
Il n'y a pas deux individus semblables sur notre planète. Nous avons tous nos caractéristiques physiques, mais aussi mentales.
Quelques-unes de ces caractéristiques :
- Nous sommes plus ou moins actifs
- Nous sommes plus ou moins rêveurs
- Nous sommes plus ou moins expansifs
- Nous sommes plus ou moins à l'aise au contact des autres humains (en face-à-face, en petit groupe, en grand groupe)
- Nous sommes plus ou moins adroits
- Nous sommes plus ou moins agressifs
- Nous sommes plus ou moins leaders
- Nous sommes plus ou moins émotifs
- Nous avons un QI plus ou moins élevé
- Etc…
A chacune de ces caractéristiques, un petit curseur est associé. En fonction de la position de tous ces curseurs, nous avons en quelque sorte une « schéma mental” qui va nous définir.
On peut lui donner un peu l’aspect d’un radar. Ce sera l’observation du « faisceau d’indices » qui aidera à qualifier le TDA/H ou non.
J'ai fait deux petits schémas. A prendre avec des pincettes : je le répète, c'est important, ceci n'est pas une publication scientifique mais une simple réflexion personnelle.
Par exemple, observons le « radar » ci-dessous. Que constatons-nous ?
Des valeurs moyennes :
- Attention : 3 sur 5
- Concentration : 3 sur 5
- Ecoute : 4 sur 5
- Activité motrice : 3 sur 5
- Agressivité : 2 sur 5
- Impulsivité : 1 sur 5
Visiblement, cet enfant n’est pas touché par le TDA/H.
Mais penchons-nous sur le radar suivant :
Qu’observons-nous ?
- Une hyper-activité : 5 sur 5
- Une agressivité élevée : 4 sur 5
- Une forte impulsivité : 5 sur 5
- Une faculté de concentration très faible : 1 sur 5
- Un niveau d’attention très bas : 1 sur 5
- Une capacité d’écoute réduite : 1 sur 5
Visiblement, cet enfant a certains curseurs « à fond » et d’autres « au minimum ». C’est un candidat au statut de porteur de TDA/H, avec l’option « H » comme « hyperactivité ».
Mais n’allons pas trop vite en besogne, il y a d’autres critères très importants qui entrent en scène.
Le contexte
Nous ne réagissons pas de la même manière, et parfois, il faut bien le dire, nous ne sommes pas “la même personne” selon notre environnement. Un père de famille tranquille et timide va se transformer en supporter déchaîné et hurleur lorsqu'il va voir le match de foot de son équipe préférée.
De même, un élève fortement perturbateur (et perturbé) va parfois totalement changer de comportement en changeant de classe et d'enseignant, et devenir doux comme un agneau.
Les enseignants connaissent bien ce phénomène.
La notion de « trouble »
C’est quand même là que se situe le point crucial.
Le trouble implique un malaise, voire une détresse. Un décalage dans les relations avec les autres, que ce soit au niveau social, scolaire ou « occupationnel ».
C’est là que le rôle du psychologue scolaire est très important. Parce qu’en diagnostiquant le TDA/H, il va rassurer tout le monde, et en particulier la famille : mon enfant est reconnu, il va être suivi, nous allons être aidés.
Comme me le disait Louise, lectrice, dans le mail qu'elle m'a envoyé, “il s'agit de troubles, non de caprices ou d'éducation ratée, mauvaise ou insuffisante.”
Les causes du TDA/H
Là, j’ai fait des découvertes. Parce que selon la perspective dans laquelle on se place, on se rend bien compte que nous avons affaire à un sujet délicat et que nous devons garder l'esprit ouvert.
L’explication médicale
Bien entendu, les médecins et chercheurs ont déterminé des causes objectives possible au TDA/H. Par exemple, des lésions au niveau du cerveau, un dysfonctionnement de réseaux neuronaux, ou un héritage génétique particulier.
L’explication nutritionnelle
- Une pharmacienne allemande, Herta Hafer, aurait guéri son propre enfant de tous les symptômes du TDA/H en QUATRE jours, simplement en supprimant les phosphates de son alimentation. Elle a même publié un livre sur le sujet, intitulé « La drogue cachée : les phosphates alimentaires, cause de troubles du comportement, de difficultés scolaires et de délinquance juvénile ». Pour elle, les phosphates ont envahi notre alimentation et sont un poison, une drogue, qui est la cause de nombreux troubles du comportement. Je n’ai pas lu son livre, qui est semble-t-il assez difficile à se procurer.
- Le manque d’Oméga-3 est également une cause possible.
- Le déficit en magnesium est également une piste sérieuse, avancée par certains médecins (voir ce livre.)
Mise à jour du 22 octobre 2015 : Voici une vidéo édifiante qui m'a été signalée sur la page facebook de Tilékol. Dans une école australienne, les élèves ont été nourris sans aucun additif pendant deux semaines. Le résultat est incroyable.
Le lien avec le haut potentiel
Les EIP (élèves intellectuellement précoces), qualifiés d’enfants « à haut potentiel » ont souvent des problèmes pour s’adapter à la société, donc au cadre scolaire.
Ils pensent différemment, ont des émotions particulières.
…Et donc, ils peuvent très bien présenter tous les symptômes du TDA/H. Et s’ils en présentent les symptômes et éprouvent le « trouble », c’est qu’ils sont des porteurs de TDA/H.
Là, il faut quand même faire attention et se méfier d’une forme d’hypocondrie. Certaines personnes (Pas toutes ! Ne m'incendiez pas dans les commentaires !) ont vite tendance à s’auto-qualifier de « zèbres autistes porteurs de TDA/H ». C'est certainement vrai (repensez aux curseurs) mais connaissent-elles un vrai trouble ?
« Mon enfant est agité, c’est parce qu’il est surdoué » est une phrase qui revient de manière régulière dans les conversations parents-enseignants. Une phrase à laquelle il convient d’accorder néanmoins de l’attention : c'est parfois un appel à l'aide déguisé.
Bien entendu, le lien entre certains EIP et TDA/H est évident. Bien entendu, nombre de personnes à haut potentiel ont des difficultés à s’intégrer dans la société, et l’appellation de « zèbre », inventée par Jeanne Siaud-Facchin dans son livre « Trop intelligent pour être heureux ? L'adulte surdoué » est particulièrement pertinente. Un de ces jours, je vous parlerai des “zèbres”, vous verrez, là aussi c'est passionnant.
L’approche « psy »
Bien entendu, impossible de ne pas la citer. Elle existe aussi, et c'est souvent la première qui vient à l'esprit. Les approches sont différentes, mais les effets du trouble sont les mêmes.
Aborder le TDA/H
Quelle est la conclusion ? On peut aborder le TDA/H de bien des manières. Ce n’est pas un sujet simple, et il faut le prendre au sérieux. Il n’y a pas de réponses toutes faites.
Donc, nous, les enseignants, nous ne devons pas nous résigner à avoir un élève particulièrement déconnecté, ou perturbé-perturbant dans notre classe.
Nous devons prendre conscience que ce trouble est bien réel, qu’il est défini, documenté, pris en compte par l’ASH. Et que nous pouvons nous aussi être aidés lorsque nous avons un de ces « enfants à besoins particuliers » dans notre classe.
Je vois trois grands niveaux d’action, mais les lecteurs spécialisés dans le domaine pourront certainement apporter des précisions supplémentaires. Les commentaires sont là pour ça, ne soyez pas timides, participez 🙂
- Le signalement. Signalons systématiquement. C’est dans l’intérêt de tout le monde !
- Le Plan d’Action Personnalisé (PAP). Il a été introduit dans la circulaire 2015-016 du 22 janvier 2015. Vous trouverez un article très bien fait à son sujet ici.
- L’action individuelle, quotidienne, de l’enseignant, dans sa classe. Parce que oui, on peut agir, et oui, on peut obtenir des résultats, y compris pour les élèves qui ne sont pas des porteurs de TDA/H déclarés mais dont certains « curseurs » sont quand même à des niveaux élevés.
Comment agir en classe ?
C’est ce que nous verrons dans la troisième partie de cette série d’articles. Je vous ai parlé d’un livre très intéressant et très concret. Je suis actuellement en train d’entrer en contact avec son auteur, et j’aimerais l’interviewer, un peu comme je l’avais fait avec Eline Snel.
Un peu de patience, un peu de suspense, vous saurez tout très bientôt !
Je voudrais remercier Arlène, psychologue scolaire fraîchement retraitée, avec laquelle j'ai eu une conversation téléphonique très intéressante au sujet du TDA/H, ce qui m'a grandement aidé à rédiger cet article.
Je suis TRÈS contente que tu t’intéresses bientôt aux zèbres. C’est l’un de mes sujets de prédilection.
Isabelle Filliozat parle aussi de l’excès de sucre dans la nourriture. Et aussi de certaines substances comme les colorants, je ne sais pas si c’est en lien avec les phosphates, je vais aller voir. Tu as vu quelque chose à ce sujet?
Qu’est-ce qu’on fait avec un enfant dont TOUS les curseurs sont à 5?? (Si si c’est possible!)
J’attends avec impatience la troisième partie. Pour ma part, les deux premières semaines, j’ai essayé de différencier, de lui occuper les mains, de faire prendre conscience à la classe que ce n’était pas de l’injustice (pourquoi il a de la pâte à modeler et pas moiiiiiii?), de raconter des histoires en ce sens… Résultat, aux bout de deux semaines: il était dangereux (littéralement, le sang coulait), il me pompait toute mon énergie, je perdais les autres (31!!) parce qu’ils n’étaient focalisés que sur lui et j’en passe…
J’ai fini par exploser. Je lui ai clairement signifié qu’à partir de maintenant, je dis la chose UNE fois, et dès la deuxième fois il y a une conséquence. Les conséquences se sont mises à pleuvoir comme la grêle. Je me sentais mal de faire ça mais il en allait de la survie du groupe. Eh bien, en quelques jours j’avais récupéré le groupe, déjà. Ils se sont remis au travail et ont cessé de le surveiller toute la journée. Ensuite j’ai à peu près réussi à travailler avec l’enfant concerné. Ca l’a rassuré d’avoir des limites claires et il est moins agressif en classe. Ca me demande une attention de tous les instants mais ça roule… Mais, mais, mais… Je n’ai quasiment aucun plaisir à aller travailler cette année.
Je reste vigilante tout de même, il a un potentiel extraordinaire et je ne veux pas tuer le talent dans l’œuf. La coercition est une étape transitoire mais j’aimerais tout de même arriver à une relation plus détendue, connaître les méthodes qui marchent, ne pas l’abîmer, ne pas léser les autres… A l’américaine, oui, je cherche des recettes pragmatiques.
Rhaaa, ces vacances sont les bienvenues!
Hello Léa
Surtout, surtout, ne culpabilise pas ! Les enfants ont BESOIN qu’on leur montre les limites.
Cela me fait penser à la vidéo de Christel Petitcollin qui s’appelle “comprendre et communiquer pour bien éduquer”.
Régulièrement, pendant l’accueil, j’invite un parent à s’asseoir devant l’ordi, je lui mets un casque sur la tête et je lui passe la troisième partie de la vidéo, celle qui explique justement la notion de limites et de la nécessité de frustration. En général, j’ai droit à un sourire de la part de la personne qui comprends désormais un peu mieux son “enfant-roi”.
Cette série de vidéos se trouve ici.
Il ne s’agit pas de coercition, il s’agit d’aider l’enfant en lui faisant prendre conscience des limites pour qu’il appréhende mieux le monde qui l’entoure…
Hello Michel,
Merci pour le lien, je vais aller voir.
Les limites, c’est ce que je pose normalement aux 30 autres enfants de la classe. Dans son cas précis, il s’agit bien de coercition. J’ai mis le seuil de tolérance beaucoup plus bas que pour les autres. Si j’essaie de le remonter au même niveau que le reste de la classe, il disjoncte et repart en vrille.
Ce que j’apprécie particulièrement dans ton article est ce passage : “Parce que oui, on peut agir, et oui, on peut obtenir des résultats, y compris pour les élèves qui ne sont pas des porteurs de TDA/H déclarés mais dont certains « curseurs » sont quand même à des niveaux élevés.” Merci pour ces phrases pleines d’enthousiasmes. Je t’assure que cet enthousiasme tend à décroître chez les enseignants. Au fur et à mesure que j’avance dans ma carrière, je vois de plus en plus d’enseignants blasés, contents de voir le temps avancer si vite, peu enclins à revoir leurs façons d’enseigner… Je ne vois pas tout noir, mais franchement, je ne sais pas si tu es d’accord mais il y a un certain ras le bol chez les enseignants, une baisse de régime. Ce que j’écris est une grosse généralité mais je le ressens ainsi. Alors oui, il faut “repulser” de l’énergie, oui les enfants ont changé et nous sommes confrontés de plus en plus à des problèmes qui nous dépassent, oui nous faisons un métier difficile, oui on a des épaules très larges pour tout encaisser, tout entendre. Oui il y a des solutions. oui il faut en parler. Et aujourd’hui internet nous offre tellement de pistes, d’approches, de débats, de discussions. C’est une mine d’or.
Un enfant reste un enfant, ce ne sera jamais une machine où il faudrait juste appuyer sur un bouton pour qu’elle fonctionne mieux. Eh non, un enfant c’est compliqué. Et c’est pour ça que nous faisons un beau métier, jamais le même de jours en jours, d’année en année.
Merci Michel de partager tes expériences, tes lectures et d’ouvrir un espace de commentaires, de partages. C’est important pour nous tous.
Il me tarde de lire le 3ème volet!
Je viens de terminer la lecture de “Le voleur de Brosses à dents” de Eglantine Eméyé, témoignage d’une maman d’un enfant poly handicapé. C’est très prenant comme ouvrage. Je conseille la lecture à tous les enseignants qui s’intéressent aux enfants différents. Elle aussi, a essayé de changer l’alimentation de son enfant pour obtenir des résultats sur plusieurs années. Comme quoi, l’alimentation peut être au coeur de pas mal de troubles ou d’améliorations.
A bientôt. Bonnes continuation de vacances si tu y es.
Tu sais, Chris, je suis moi-même un “vétéran” 🙂
Et la chose la plus importante que j’ai pu apprendre dans ma vie, c’est que lorsqu’on agit, on obtient des résultats, et bien plus facilement, bien plus rapidement que prévu.
En ce moment, beaucoup d’enseignants sont démoralisés, pour plein de raisons différentes.
Mais il ne faut jamais oublier que dans nos classes, nous sommes “chez nous” et que c’est à nous de décider comment nous allons agir. Lorsqu’on cherche, qu’on se remet en question, qu’on bouge, qu’on va vers les élèves, on observe forcément des changements.
Je plains les immobiles et les blasés, non pas parce qu’ils sont immobiles et blasés, mais parce qu’ils ne se donnent pas les moyens de s’épanouir eux-mêmes et, au final, d’être heureux.
J’espère ne pas être dans les “blasés” ou “immobiles”, mais j’avoue des moments de découragement intense devant la lourdeur des services divers.
Signaler ? oui bien sûr, mais avec quoi derrière ?
quand le rased de mon école ne veut pas prendre mon “zozo-probablement-tdah” parceque ce n’est pas de son ressort et que les places seront mieux utilisées avec des plus jeunes (il est arrivé en cm1 sans aucun bilan),
quand le cmpp met plus de 18 mois pour une rencontre avec le pedopsy et ensuite met mon zozo en liste d’attente pour la prise en charge,
quand le papa est tellement en délicatesse avec l’école qu’il n’y vient jamais, même pour une équipe éduc,
alors oui,
j’avoue que je ne trouve pas chaque jour l’énergie d’être innovante, en recherche pédagogique, cadrante mais à l’écoute, etc… avec cet enfant qui a des capacités et un coeur d’or, mais qui peut me mettre la classe en vrac et les nerfs en pelote en moins d’une demie-heure…
donc s’il y a des blasés chez les collègues, essayons de comprendre d’où cela peut venir avant de jeter la pierre…
comme nous essayons de comprendre les enfants en difficulté avant de les traiter de bons à rien !
Bonjour Legacloma
Loin de moi l’idée de jeter la pierre à quiconque…
Je voulais simplement dire que baisser les bras n’améliore aucune situation. Au contraire, le plus souvent, elle ne fait qu’empirer.
Si les intervenants n’interviennent pas, il reste une personne qui peut faire bouger les choses. cette personne, c’est l’enseignant.
En matière de pédagogie, les miracles sont courants. Il faut aller les chercher !
Ceci dit, je comprends très bien ton épuisement. Pour le cas où certains ne l’auraient pas remarqué, ce métier n’est pas tous les jours facile. Courage, ne perd pas espoir !
Eline Snel…Son livre est très très très intéressant. J’ai commencé à l’utiliser il y a 2 ans avec mes 27 MS GS. Au bout d’un trimestre, ils n’y avaient toujours pas adhéré (et peut-être est-ce un peu de ma faute, je crois que je n’ai pas assez persévéré, et certainement que le choix du moment et de l’organisation n’était pas adapté.): ils ricanaient, se retournaient sans cesse, n’écoutaient pas. Pourtant j’étais zen!
Alors j’ai laissé tomber.
Si certains l’ont utilisé avec succès, j’aimerais bien avoir leur témoignage: à quel moment de la journée? Classe entière? Groupes? Assis sur une chaise? Allongés en salle de motricité? Dites moi que ça peut marcher!!!
Concernant les TDAH, au niveau de notre circonscription, nous ne faisons plus de synthèses avec le RASED en maternelle…. Nous devons remplir des fiches de signalement. Dur, dur… Expliquer les troubles d’un enfant sans exprimer le contexte et coucher tout celà sur le papier, c’est TRES compliqué et nous paraît illusoire… On a l’impression d’être lâchés par l’institution, et on essaie de faire face avec ce que l’on sait et ce que l’on est…Mais personne n’est là pour nous aiguiller et nous ne sommes pas là pour poser des diagnostics, alors on tatônne…mais on essaie! On ne laisse pas tomber!
Bonjour Sebaldemar
Le secret de “la grenouille” ne réside pas dans des enregistrements qu’on va passer à la chaîne, mais dans l’engagement de l’enseignant qui va montrer l’exemple, encourager les élèves à prendre conscience d’eux-mêmes, leur faire découvrir des notions nouvelles comme le silence, le calme, la détente.
C’est un peu comme un cours de yoga : le prof ne va pas simplement passer une vidéo à ses élèves, il va créer une ambiance sereine, parler d’une voix posée, montrer les postures, encourager ceux qui réussissent, aider ceux qui ont du mal à y arriver.
Il est évident que l’on ne doit pas se contenter de passer les enregistrements de la grenouille et d’attendre que qqchose se passe. Il faut créer un climat propice à celà, créer une ambiance et s’y investir soi même. Et c’est justement là qu’est mon questionnement: comment font ceux qui l’utilisent? Arrivent-ils à créer une ambiance propice à la pleine conscience dans une école maternelle?
Pour ma part, je n’ai pas réussi. J’ai fait 1 essai, 1 trimestre, avec 1 classe, dans 1 école. Mais je n’abandonne pas!
Oui, je m’en sers dans ma classe et c’est très efficace.
Nous nous “mettons la grenouille” pour nous calmer, soit après les rituels et avant la première séance, soit entre deux séances.
J’utilise le coin regroupement, trois bancs avec dossier pour avoir le dos droit. Au début, sur les conseils d’Eline Snel, je reprends les élèves qui n’écoutent pas. Heureusement, d’autres jouent le jeu, se mettent en position de yogi, ferment les yeux. La voix est apaisante.
Bien entendu, pour mes GS, certaines pistes sonores sont trop difficiles, mais ils adorent par exemple le “secret de la chambre du coeur”.
Bonjour à tous,
Personnellement, j’utilise uniquement les plages courtes avec mes MS ou mes GS (j’ai toujours un demi-groupe, c’est plus facile, ils sont entre 11 et 15 élèves maxi), au moment du “temps calme” de début d’après-midi.
C’est très court, mais ça pourrait durer plus longtemps certains jours.
Ils s’allongent par terre dans la classe, ou se tiennent assis le dos bien droit. Je leur dis que c’est un moment où chacun se met dans sa bulle, il n’y a plus personne autour d’eux. Bien sûr, les premières fois, ils essayent de bouger, parler ou toucher le copain… Je leur demande de bien écouter la jolie voix de Sara Giraudeau.
Et je m’aperçois, au bout de quelques jours, que je n’ai plus grand chose à dire. Ils aiment bien ce moment, ils écoutent et mettent tout seuls leurs mains sur le ventre pour écouter leur respiration. J’alterne “La petite grenouille” et “le spaghetti”.
Certains élèves ont toujours du mal à rester tranquilles, d’autres y arrivent rapidement, et puis ça change aussi suivant les jours… Mais globalement, c’est un moment qu’ils aiment bien. Certains préfère la grenouille, d’autre le spaghetti, alors on change selon les envies…
Je n’ai pas essayé les plages plus longues qui s’adressent aux plus grands, mais j’essayerai peut-être plus tard dans l’année.
Pour ma part, j’utilise ” la grenouille” régulièrement depuis 4 ans.
Je la présente aux élèves en début d’année, nous nous mettons en situation et écoutons (expliquer et commenter au fur et à mesure pour que les enfants s’approprient bien le texte).
Les exercices sur la respiration sont très importants pour retrouver son calme.
Au départ: exercice quotidien (il faut savoir perdre un peu de temps pour pouvoir en gagner ensuite).
Puis seulement quand la situation le demande (classe agitée après la visite du photographe, moment de relaxation en fin de semaine…)
Parfois, un élève très agité peut être invité à s’isoler (coin bibliothèque) pour faire ” la grenouille” avant de rejoindre son atelier.
Pour le moment, je n’ai pas à me plaindre, ça fonctionne bien.
Courage…
Léa, je souhaitais te dire que surtout il ne fallait pas culpabiliser. Je comprends tout à fait ton manque de motivation et malgré tout l’envie de trouver une solution pour cet élève en souffrance et pour les autres qui sont là pour apprendre et grandir dans un milieu qui devrait être rassurant. Trouver une solution pour toi aussi car ce n’est pas normal d’aller travailler la peur au ventre.
Ce manque d’envie d’aller travailler, je l’ai ressenti moi aussi, une année en 23 ans de carrière.
cette année là, j’avais 30 élèves, beaucoup de garçons turbulents, plusieurs enfants en grande difficulté et un enfant “diagnostiqué” TDAH. Les parents étaient à la fois excédés et désemparés. Toute la famille en souffrait. L’enfant n’arrêtait pas du matin au soir, il se réveillait la nuit, dormait très peu, agressait les autres et refusait parfois de travailler. J’ai donné moi aussi beaucoup d’énergie pour cet enfant, ses parents et pour les autres qu’il ne fallait surtout pas lâcher !
En fin d’année scolaire, après les vacances d’avril, après divers axamens, la mère de l’enfant m’a confié qu’elle avait changé son alimentation sur les conseils d’un médecin. Il ne s’ agissait pas des phosphates, colorants ou autres “poisons” mais du gluten !! En moins d’un mois, ce garçon a changé d’attitude. Il est devenu un peu plus attentif et réceptif à ce qu’on lui disait et surtout moins agressif envers les autres. Il commençait à apprendre ce que frustration veut dire et surtout à avoir de vrais échanges avec son entourage. Les nuits n’étaient pas encore réglées mais un peu plus calmes. Arrivé au Cp, il a pu apprendre à lire et la maîtresse qui l’avait m’a dit qu’il y avait des hauts et des bas mais qu’il était bien suivi et que, dans l’ensemble, il avait enfin trouvé un équilibre et sa place d’élève.
Aujourd’hui, il doit être en CE2, la famille a déménagé et je n’ai plus de contact mais j’espère vraiment qu’il a trouvé sa place d’enfant et d’élève car malgré tout, il était particulièrement attachant, probablement parcequ’il avait besoin qu’on l’aide…
J’aimerais te dire de ne pas perdre espoir Léa, surtout en début d’année ou tout est encore possible.
Qu’il s’ agisse de problèmes neurologiques et /ou d’alimentation. ..si les difficultés sont décelées assez tôt par des professionnels, il faut garder espoir et surtout ne pas couper la communication avec l’entourage : l’enfant (en lui mettant des limites comme tu l’as fait), la famille,les collègues, le Rased, le médecin scolaire …
je te souhaite courage et motivation pour poursuivre cette année avec plus de sérénité.
Petite question :
Lorsque tu parles de méthodes à l’américaine, as quoi penses tu en particulier ?
Bonjour Kanou, merci pour ta réponse.
Les deux premières semaines, j’allais effectivement travailler tous les matins avec la peur de devoir appeler les pompiers pour un oeil crevé ou un traumatisme crânien.
Depuis que je lui ai mis des limites en béton armé, ça va mieux. Je n’aurais pas culpabilisé pour des limites normales et une frustration normale. Je le “serre” beaucoup plus que les autres.
Je crois que dans son cas, il y a à la fois un problème d’autorité, du haut potentiel et une suspicion de TDA/H. Les trois se télescopent dans un mélange explosif. Les tests n’ont rien donné parce que chacun de ces aspects a déteint sur l’autre.
Je vais parler aux parents de ces problèmes d’alimentation. Il faut explorer toutes les pistes.
Je ne parle pas de méthode à l’américaine pour le TDAH en particulier. Je cherche des réponses “à l’américaine”, c’est-à-dire concrètes et pratiques. En France, chaque formateur disait à un moment où à un autre “je ne vais pas vous donner de recettes”, ou donnait un truc concret en s’excusant presque!! Mais quand tu ne sais pas cuisiner, tu commences par une recette, puis avec l’expérience, tu fais à ta sauce. J’ai énormément appris sur des sites américains et québécois quand j’ai débuté. Pour cet enfant, j’aimerais trouver des pistes applicables parce que c’est urgent, puis affiner et réfléchir au fur et à mesure.
Bonjour à tous,
j’ai lu avec attention vos commentaires très intéressants! J’ai un enfant dans ma classe avec un gros déficit d’attention et de concentration mais il a déjà beaucoup progressé depuis 1 mois et je garde le cap! je ne crois pas que ce soit un TDAH, l’avenir me le dira… je m’intéresse très souvent à l’alimentation des enfants (ma fille est cœliaque) et avec le temps je me rends compte de l’impact énorme de ce qu’ils mangent sur leur comportement! j’ai déjà reçu de nombreux parents a qui il fallait expliquer a quel point leur enfant était nerveux et agressif avec les autres. et chaque fois, je dis bien, a chaque fois, l’enfant avait un régime alimentaire assez particulier: du coca au petit déjeuner, beaucoup de bonbons, peu de légumes, beaucoup de gluten!
j’ai testé sur moi: je mange sans gluten et …. essayez pour voir, vous pourriez être surpris!
Merci Pépé.
Il est vrai que l’alimentation est un élément très important de notre vie. Et que forcément, elle a des répercussion sur notre corps, mais aussi sur notre comportement.
C’est certainement une piste à suivre avec attention.
bonjour ,
C’est effectivement un sujet passionnant , l’institution n’en prend pas encore la mesure et nous offre peu de moyens de nous former pour répondre aux besoins spécifiques de ces enfants , sans toutefois abandonner le reste du groupe ! Car c’est vrai , un enfant souffrant de TDA/H monopolise une grande partie de l’attention de l’enseignant … et parfois on se rend compte que l’on passe à coté des autres !
Une piste que l’on m’a soumis et l’ostéopathie. Mon ostéo m’a effectivement parlé des troubles alimentaires , mais aussi de problèmes liés à la respiration pendant le sommeil qui pouvaient être améliorés par des séances. Et j’en ai fait l’expérience en classe avec l’un de mes élèves. Un jour,j’ai trouvé ce petit garçon plus calme , plus
concentré et je ne comprenais pas ce qui avait changé. Le papa m’a dit qu’il avait fait une séance d’ostéopathie !
Bon courage à tous les enseignants qui ont des élèves TDA/H dans leur classe . JE sais à quel point c’est épuisant mais quand on arrive enfin à mettre un nom sur ce qui ne va pas à poser un diagnostic c’est déjà un grand pas : pour l’enfant, ses parents , et l’enseignant !
Voici deux pistes sur la dyslexie, une pour en soigner les causes, l’autre pour en soigner les effets. La première est ce que j’ai compris des travaux du Dr Campbell-McBride (lien ci dessous), la seconde, ce que j’ai compris du livre “le don de dyslexie” de Ron Davis
http://www.vitaliseurdemarion.fr/officiel/les-maladies-neurologiques-depression-se-fabriquaient-intestin/
J’écris ici ce que j’ai compris, sous toute réserve, n’étant pas médecin…
Le Dr Natasha Campbell-McBride est une neurologue russe qui vit à Cambridge. Elle a eu un fils autiste et a donc cherché comment le guérir. Elle a fait un lien entre la qualité de la flore intestinale et certains troubles comme toutes les “dys”, hyperactivité et autisme mais aussi les maladies auto immunes.
Selon elle, les enfants prennent la flore intestinale de la mère lors de l’accouchement. Si cette flore est de mauvaise qualité, avec la mauvaise nourriture actuelle, riche en pesticides et métaux lourds, alors la flore de l’enfant se dégrade et les parois de l’intestin deviennent poreuses. Des toxines passent dans le sang et créent des désordres de toutes sortes.
Le Dr propose un régime alimentaire strict sur 2 ans permettant dans un premier temps de refaire une flore intestinale de qualité puis de la stabiliser dans un deuxième temps.
Le médecin aurait complètement guéri son fils de l’autisme et soignerait des centaines d’enfants atteints de troubles divers dont les “dys”lexies, praxies…
L’article est en deux parties et très intéressant à lire.
Une autre référence très intéressante sur la dyslexie est le livre de Ron Davis “le don de dyslexie”. J’ai travaillé 10 ans avec des enfants dyslexiques et n’ai jamais lu de livre me semblant correspondre autant à ces enfants. Il propose deux protocoles de soins et certains exercices.
Selon lui, et selon ce que j’ai compris (donc sous réserve) les enfants dyslexiques sont des enfants qui perçoivent le monde en trois D et qui ont l’habitude depuis petit de se “décentrer” pour tourner en pensée autour des objets qu’ils découvrent, d’où un problème pour percevoir ce qui est plat (la lecture), pour comprendre ce qui n’a pas d’image (tous les petits mots de la langue comme, et, jamais, toujours….) mais aussi pour rester tranquille (comme les marins sur un bateau, les enfants bougent pour stabiliser un monde instable).
Si l’on perçoit de plus le monde en tournant autour, il est difficile de concevoir la ligne du temps (qui est linéaire et va de gauche à droite) et donc les conjugaisons, la file numérique…
Enfin, ces enfants auraient une vitesse de pensée en dessous du seuil subliminal car ils pensent en image et donc n’auraient pas conscience du chemin parcouru pour résoudre un problème, ce qui expliquerait pourquoi ils peuvent résoudre un problème un jour mais pas le suivant.
Une de mes élèves a fait une semaine chez un facilitateur Davis et est revenue transformée : toujours des problèmes d’orthographe mais autonome sur la lecture et ses résultats ont fait un bond, elle est devenue une des meilleures de la classe. Je l’ai eue au CM1 et au CM2. Seul hic, le prix d’une semaine ! Mais le livre est abordable et il y en a un second que je n’ai pas encore lu.
Voilà, j’espère que cela donnera des pistes à tous les enseignants qui te lisent, cordialement
Bonjour Sandrine
Le livre de Ron Davis a l’air très intéressant…
Merci d’avoir pris le temps d’avoir écrit ce témoignage.
Je trouve que les commentaires de cet article sont d’un niveau remarquable. Merci à vous !
MERCI Michel pour cet article encore très intéressant !!
Le sujet m’intéresse depuis plusieurs année déjà pour avoir été confrontée personnellement au problème avec ma fille. Elle est précoce et présente des troubles de l’attention. J’avais déjà cette vidéo sur les additifs alimentaires. Et j’avais lu des articles sur les carences en magnésium. Nous avons testé tout cela, mais pas de changement radical. Il faut dire que nous avons déjà une alimentation relativement saine et naturelle. Ma fille a surtout été aidée avec un suivi neuro-psychologique qui lui a permis (et lui permet encore) de surmonter ou de canaliser ses angoisses et d’accepter et de comprendre ses sentiments parfois excessifs. Elle a maintenant 12 ans et je trouve qu’elle va mieux, même si elle aborde une partie pas facile de sa vie… Elle présente aussi des troubles des apprentissages (dyslexie et dysgraphie), elle est reconnue par la MDPH, mais il faut bien voir que rien ne s’acquiert facilement. On parle de parcours du combattant, mais c’est vrai ! Lorsqu’enfin, au bout d’environ 6 mois/1 an de rendez-vous pour ficeler le dossier, on le dépose à la MDPH, il faut attendre encore 4 mois pour avoir une réponse, qui sera bien souvent négative dans un premier temps… Dans le cas de ma fille, elle était reconnue suffisamment handicapée pour obtenir du matériel informatique pour compenser son handicap, mais pas assez pour avoir le financement des séances d’ergothérapie. En gros, elle est assez grande et intelligente pour se débrouiller toute seule ! Ce qui est bien sûr totalement faux. Du coup, nouveaux rdv pour compléter le dossier, et dépôt de recours grâcieux. Même résultat. Nous revoilà à devoir refaire tout un dossier pour faire une nouvelle demande et éventuellement faire un recours au tribunal… En attendant, cela fait 8 mois que nous avons la notification pour la matériel, et toujours rien n’est arrivé au collège !… Ils doivent être en train d’assembler les touches du clavier à l’IA !… Evidemment, on ne va pas attendre en se croisant les bras, donc on nous a prêté un ordi en attendant, et on a commencé un suivi en ergothérapie à nos propres frais… 50€/séance, tous les 15 jours. C’est un scandale que ce ne soit pris en charge par personne… j’ai monté un dossier pour avoir une aide auprès de la MGEN, ce n’est toujours pas passé en commission.
Franchement, vous savez quoi ? On dirait que tout est fait pour nous décourager.
D’un point de vue professionnelle, je suis d’accord avec le fait qu’il est important de signaler les élèves qui semblent présenter un trouble de l’attention, mais malheureusement, on ne peut pas compter uniquement sur les ressources publiques. Pour avoir testé et comparé les analyses et les approches, il est bien plus pertinent de faire faire un test de WISC par un neuropsy privé que par un psychologue scolaire. Car le test est une chose mais son analyse en est une autre et les psy scolaires ne sont pas bien formés pour cela je pense. J’aimerais avoir d’autres avis sur la question. Mais c’est ce que j’ai pu constater autour de moi.
Enfin, j’ai cette année une élève dans ma classe qui semble présenter de réels troubles de l’attention (élève de MS qui aura 4 ans en fin d’année). La médecin scolaire l’a vue et elle se pose les mêmes questions que moi… A savoir : est-ce juste un problème de maturité, ou y a-t-il un vrai problème d’attention ? Difficile de savoir. C’est une élève qui semble plutôt bien intégrée, elle a deux copains avec qui elle aime chahuter et rigoler. Elle veut jouer tout le temps n’est absolument pas intéressée par toutes les taches scolaires. Ca ne l’intéresse pas de savoir écrire ou reconnaître son prénom, ça ne l’intéresse pas de connaître les couleurs ou les formes, les jours ou les chiffres… Rien n’a de prise sur elle. Lorsqu’on lui explique quelque chose elle est toujours attirée par ce qui se passe à côté… Et je n’arrive pas à savoir s’il s’agit d’un trouble ou d’un simple manque d’intérêt… Compliqué…
Bonjour,
Merci pour vos articles passionnants!
Je voulais mettre ma pierre à l’édifice et vous demandez conseil… ma fille de 7 ans et demi en classe de CE2 a été détectée EIP à 4 ans et demi et depuis c’est l’enfer à l’école (au fond ça l’était déjà mais j’avais l’impression d’avoir les profs avec moi!). J’ai du la changer 3 fois d’école car ça devenait problématique avec les enseignants. On m’a fait comprendre que les tests (fait par un psy un WISC IV) étaient de la foutaise et que si ma fille était précoce tous les enfants l’était! je ne vous raconte pas ma colère… 1er changement d’école avec saut de classe. Une année tranquille et puis le CP avec une enseignante qui me convoque la première semaine pour me dire que ma fille n’y arriverait pas, qu’elle était petite trop petite! Je lui demande ce qu’on doit faire et elle ne me dit rien. Tout le reste de l’année, elle l’a laissé en lui disant de ne pas réaliser le travail, qu’elle ne pourrait pas… %a fille n’en avait pas grand chose à faire de ce qu’elle lui disait; au fond, heureusement! 2ème changement d’école! Avec cours particuliers pendant les vacances d’été pour rattraper le retard. Une prof retraitée super qui nous a beaucoup calmé et réconforté et qui a su voir tout le potentiel de ma fille. On finissait pas en douter et il n’y a rien de plus horrible que de se demander si elle ne serait pas idiote en fait…! Nouvelle école, nouvelle enseignante et moi, terrifiée à l’idée de l’image qu’elle aura de ma fille. Je n’avais pas parlé de sa précocité à la nouvelle école en me disant que ce serait bien que personne n’ait d’a priori. Convocation le 1er mois, je suis terrifiée et là la prof me dit qu’elle a de grosses difficultés, me demande si elle n’est pas EIP (pour le saut de classe). je lui apporte le dossier du psy. L’année s’est merveilleusement passée… Bons résultats, elle a su s’adapter à ma fille: à augmenter le niveau sur certains cours, descendu sur d’autres! Trop bien… Cette année, même école, nouvelle enseignante: rien le 1er trimestre, des notes qui alternent entre excellence et banane. Et là, je suis convoquée semaine prochaine… Je vous avoue que je suis terrifiée de ce rendez-vous: je sais que je ne devrais pas, son travail est correct, elle est bien intégrée (même si parfois c’est dur pour elle et qu’elle est hyper sensible), elle a toujours des problèmes de concentration,mais j’avais tellement l’impression que le pire était derrière nous… J’ai peur de passer pour une mère poule auprès de l’enseignante si je la défends et peur de me retrouver sous des jugements trop lourds pour ma puce. Pour les parents, c’est assez difficile de dialoguer avec les enseignants sans paraître “subjectifs” par rapport aux capacités de notre enfant et sans engendrer des mauvaises impressions qui peuvent nuire à l’enfant. Cela fait 3 ans que lorsque je parle d’EIP les gens imaginent le 1er de classe très attentif très scolaire et quand ils découvrent ma fille hyper active, inattentive, hyper sensible et impulsive,…. Alors qu’elle a aussi une mémoire incroyable, des intérêts très poussés pour les volcans, la science, la poésie, l’histoire, des notes excellentes dans certains domaines et des moments où elles ne veut juste pas faire et un désintérêt total pour la compétition et la notation!
Si vous avez un conseil pour mon entretien , je suis preneuse parce que ma fille a l’air épanouie, on vit plutôt bien son TDA/H et à chaque fois j’ai l’impression que je ne devrais pas!
Merci pour tout
Bonjour Delphine
Merci pour ce témoignage qui montre bien la difficulté pour les parents ET pour les enseignants d’appréhender les élèves de type EIP.
Mon conseil ? Travaillez sans relâche la communication tous azimuts : avec votre enfant, avec son enseignant, avec la psy… Une communication attentive et positive.
Bonjour,
Que votre article donne espoir! Merci
Quand vous parlez de signalement, vous parlez d’une IP? Merci de m éclairer sur ce point.