Voici une rapide présentation d'une tablette à écran e-Ink, c'est-à-dire un écran qui, comme celui des liseuses n'est pas agressif pour les yeux. Il est en noir et blanc et permet la prise de notes et l'annotation de PDF grâce à un stylet, fourni.

Caractéristique : à l'inverse d'autres appareils de ce type, cette tablette tient ses promesses !

Une tablette, c'est un objet fantastique.

Quelques millimètres d'épaisseur, un écran de belle qualité, et une myriade d'applications permettant, entre autres, de parcourir Internet, de visionner des photos, des films, de lire des livres numériques au format ePub ou PDF (sans oublier d'autres formats comme celui des Kindle d'Amazon).

Bien entendu, ce n'est pas tout : il y a des tonnes d'applications, ce qui conduit pour de nombreuses personnes à privilégier la tablette à l'ordinateur, ou même à le remplacer purement et simplement.

Et aussi, très important, avec cet écran tactile et un stylet, on peut prendre des notes manuscrites, les classer, les gérer, les synchroniser avec l'ordi, etc…

J'adore l'iPad, étant dans l'environnement Apple.

Ecrans traditionnels : de la lumière dans les yeux, tout le temps

Cet appareil me comble, cependant depuis un bon moment déjà, je trouve de plus en plus désagréable d'avoir (trop) souvent le nez collé à un écran. Smartphone, tablette, ordinateur, et même montre : toutes ces fenêtres éclairées devant les yeux, finissent par me faire saturer.

Non pas que je ressente la moindre addiction “aux écrans”, selon la phrase générique qui accable de mille maux ce pauvre dispositif électronique en oubliant de faire le tri dans les diverses utilisations possibles : heureusement que les écrans sont là, ils sont pour moi un extraordinaire outil d'apprentissage et m'ont permis d'explorer tant de domaines qui m'étaient inaccessibles, avant la révolution numérique.

Photo de cottonbro provenant de Pexels

Non, ce qui me dérange, me fatigue, me gêne, c'est que ces écrans sont éclairés comme des ampoules électriques, et cette lumière qui vient frapper mes rétines finit par m'agresser sérieusement.

Je règle pourtant la luminosité au minimum, mais rien n'y fait, je sature rapidement.

Vous, les jeunes, n'allez pas me traiter de boomer dépassé en rigolant : il y a quasiment 40 ans que je suis un geek et que mon regard se porte sur des écrans informatiques, j'ai tout connu, depuis le ZX81, bien avant Internet, que j'ai vu naître et exploser.

40 ans de lumière dans les yeux, ça finit par vous marquer, vous verrez 🙂

Ceci dit, j'ai toujours été curieux, et j'adore tester les nouveaux concepts qui sortent à intervalles réguliers, parce qu'ils contiennent souvent les germes de l'avenir.

Nouveau concept : le papier électronique

En avril dernier, je vous avais présenté plusieurs appareils fonctionnant à l'aide d'écran “e-ink”, c'est-à-dire d'écrans qui ne sont pas éclairés “de l'intérieur”, mais qui ressemblent à des feuilles de papier et donc n'agressent absolument pas les yeux.

C'est le concept des écrans de liseuses (avec donc pour certains une illumination venant du dessus pour lire/écrire/travailler en faible lumière ou même dans le noir) avec un fond légèrement gris et une impression en noir ou en niveaux de gris (il existe même des versions en couleur).

C'est le “papier électronique”, et c'est un domaine qui se développe particulièrement en ce moment.

Ce qui est génial, c'est que comme pour le vrai papier, on peut écrire dessus, annoter des documents, et sauvegarder tous ces “manuscrits électroniques”.

Prendre des notes, tenir un journal ou un Bullet-Journal, tenir un agenda, gribouiller, surligner des textes, le tout sans avoir cette satanée lumière qui vient percuter les yeux.

La Notéa m'avait déçu…

En juin dernier, je vous avais présenté tout particulièrement un appareil conçu par une entreprise française : la “Bookeen Notéa”.

Et j'avais été déçu. Mais déçu de chez déçu ! Je l'avais renvoyé au vendeur en pestant parce que j'avais dû payer deux fois les frais d'envoi, plus des droits de douanes particulièrement élevés. Et pourtant, j'y croyais !

Cette Notéa était, à mes yeux, un appareil quasiment inutilisable, d'une lenteur abominable (quasiment impossible de surfer sur le web) et souffrant de lacunes flagrantes (pas possible de sélectionner, copier ou déplacer des éléments d'une note manuscrite, ou simplement intercaler des pages vierges !)

Je ne sais pas si depuis les choses se sont améliorées, je l'espère.

Toujours est-il que cette mauvaise expérience ne m'a pas fait baisser les bras, parce que, quand même, dès les premières secondes d'utilisation, j'ai su de manière inébranlable que ce type d'écran allait faire partie de ma vie à l'avenir : les sensations de lecture et même d'écriture sont vraiment géniales.

Seulement voilà, habitant la Réunion, il m'est très difficile de faire venir ce type de gadgets : soit les fournisseurs ne les expédient pas, soit les frais de port et les droits de douane sont prohibitifs, soit… les trois à la fois.

Pourtant, je n'ai pas baissé les bras.

La Boox Note Air : excellente

Un jour, sans trop y croire, j'ai tapé dans LeBonCoin “Boox Note Air” (appareil qui était dans mon viseur) avec comme territoire “La Réunion” et, miracle, il y avait un résultat !

Le lendemain, j'avais en ma possession cette tablette e-Ink, et là, contrairement à la Notéa, je n'ai pas été déçu, oh non !

La Boox Note Air 2, la nouvelle version de ma tablette. Image : Boox

• Lire des PDF et les annoter au stylet ? Pas de problème.
• Lire – et annoter – des livres au format ePub ? Pas de problème !
• Prendre des notes manuscrites, les organiser en carnets, en dossiers ? Pas de problème !
• Sélectionner des extraits de notes, les copier, les déplacer, les coller ? Pas de problèmes !
• Parcourir le web ? Pas de problème !
• … Voir des vidéos (Youtube par exemple) ? Pas de problème ! sachant qu'elles seront en noir-et-blanc et que la qualité visuelle ne sera pas géniale, mais qu'on pourra en écouter le son grâce aux haut-parleurs…
• Ajouter des applications ? Pas de problème, la tablette tournant sur Android, on a accès au PlayStore.
• Et tout ceci fonctionne, et fonctionne bien.

Certes, il ne faut pas s'attendre à la vitesse d'une tablette classique, mais cela est dû en grande partie à la technologie des écrans e-ink, qui sont formés d'une multitude de minuscules billes activées par des impulsions électroniques : il y a donc une petite latence.

La Boox Note Air en quelques mots

Boox est la marque, Note Air est le modèle.

La marque est très active et propose toute une gamme de modèles, à grand, moyen ou petit écran, et même plusieurs modèles par taille d'écran.

Par exemple, pour les écrans A5, dans la gamme Note, on trouve la Note Air (celle que j'ai, donc), la Note Air 2 (nouveau modèle plus performant), la Note 5 (écran d'une autre technologie et quelques différences en matière de puissance et d'ergonomie générale).

Ce sont des tablettes fonctionnant avec le système Android, dans une version récente (contrairement à la Notéa), avec donc accès au Play Store, mais l'interface générale est personnelle et bien adaptée à l'objet.

Les fonctionnalités sont très nombreuses (par exemple, on peut choisir la vitesse de rafraîchissement de l'écran : un rafraîchissement rapide permettra la lecture de vidéos mais procurera des images fantômes (qu'on peut bien évidemment éliminer par l'appui sur l'icône dédiée).

Les menus sont riches, parfois un peu trop riches : je suis encore loin d'avoir fait le tour de tous les réglages et possibilités, la découverte est très amusante, on n'appréhende pas tout en quelques minutes, il faut partir à la recherche des fonctionnalités et de la manière de les activer. Personnellement, j'adore ce jeu de piste.

En mettant l'interface en français, on s'aperçoit que certains éléments sont traduits, d'autres non : la compréhension basique de l'anglais est recommandée.

Mais le principal, c'est que ça fonctionne.

Mon utilisation

J'ai trois grandes utilisations de Mon Book Note Air :

La prise de notes : flexibilité totale. Vous écrivez, vous effacez, vous sélectionnez et déplacez du texte, vous ajoutez et intercalez des pages, vous faites des classeurs… Cette flexibilité permet par exemple de faire un “Bullet Journal” sans les contraintes habituelles du Bullet Journal.

La lecture et l'annotation de PDF : vraiment très pratique. On les envoie sur l'appareil et on récupère sans souci les PDF annotés sur l'ordi. J'utilise l'application Android File Transfer sur mon Mac.

La navigation sur Internet : efficace. Le navigateur NeoBrowser, qui est installé d'origine, permet de modifier la taille des caractères, ce qui est bien pratique.

Lire des livres électroniques ? Oui, aussi, mais pour cet usage je préfère quand même ma Kindle Oasis, plus petite et plus légère et hyper-pratique avec ses deux boutons. Pour les allergiques à l'écosystème Amazon, la Kobo Libra me semble avoir les mêmes caractéristiques.

Des défauts ?

A mes yeux, il n'y a pas de défauts redhibitoires.

J'aurais apprécié que le stylet tienne mieux sur la tranche de l'appareil (il est aimanté), mais il paraît que c'est corrigé avec la version 2 de la Note Air.

On trouve également des stylets compatibles, avec ou sans gomme et avec ou sans capuchon.

Néanmoins, il faut être clair : si vous voulez un appareil puissant, rapide, avec un écran de super-qualité pour prendre des notes manuscrites, et que la luminosité du rétro-éclairage ne vous gêne pas, un iPad sera bien meilleur.

Mais si vous aimez l'idée d'un écran non agressif, cette “bestiole” est parfaite !