J'ai acheté tout récemment un livre dont le titre et le thème m'ont interpellés. Il s'appelle “La civilisation du poisson rouge” et c'est un ouvrage tout-à-fait sérieux. Je n'ai pas encore eu le temps de le lire, et pourtant, je vous en parle aujourd'hui !
Pourquoi ? Pour deux raisons :
D'une part, parce que le sujet du livre m'interpelle et que, même sans l'avoir (encore) lu, je me suis dit qu'il serait intéressant de partager quelques réflexions avec vous, le titre du livre n'étant que le déclencheur de cette réflexion.
D'autre part, parce que si j'avais attendu d'avoir lu le livre, je n'aurais pas pu publier d'article aujourd'hui, étant donné que je n'en avais pas en réserve d'avance…
“La civilisation du poisson rouge”
“La civilisation du poisson rouge”, livre de Bruno Patino est sorti en 2019 aux éditions Grasset.
Voici l'accroche, celle qui m'a fait cliquer sur le bouton “acheter” :
“Le poisson rouge qui tourne dans son bocal serait incapable de fixer son attention au-delà de 8 secondes. Et le temps de concentration de la génération des Millenials, celle qui a grandi avec les écrans connectés, serait de 9 secondes. Serions-nous devenus des poissons rouges, vidés de notre être, incapables d’attendre ou de réfléchir, reclus dans la transparence, noyés dans un océan de messages, de sollicitations, d’informations, sous le contrôle des algorithmes et des robots ?”
Avouez que ça donne envie de le lire…
Je vous propose de nous contenter de tirer de ce petit paragraphe les éléments qui vont alimenter notre réflexion :
- “Le temps de concentration de la génération (…) qui a grandi avec les écrans connectés serait de 9 secondes”
“Serions-nous (…) incapables d'attendre ou de réfléchir”(?)
“Noyés dans un océan de messages, de sollicitations, d'informations”
“Sous le contrôle des algorithmes et des robots”
J'ai bien demandé aux deux intelligences artificielles que je garde à portée de clavier (ChatGPT et Bard) de me faire un résumé du livre. Ce qu'ils ont fait en deux secondes. Mais je ne vais pas les copier/coller ici, parce que ça allongerait et alourdirait l'article, et je risquerais de perdre… votre attention !
Reprenons un par un les quatre points ci-dessus :
“Le temps de concentration de la génération (…) qui a grandi avec les écrans connectés serait de 9 secondes”
J'ai quand même ouvert le bouquin pour avoir plus de précisions sur cette affirmation.
Elle est tirée d'une conférence d'un employé de Google portant sur l'économie de l'attention.
Perce que vous pensez bien que Google s'intéresse de près à notre attention, comment la capter, la conserver, la monétiser, nous transformer en machine à cash…
A propos donc de la génération des Millennials, ceux qui sont nés avec une connexion permanente, il explique ceci :
“Le temps d'attention, la capacité de concentration de cette génération (…) est de 9 secondes. Au-delà, son cerveau, notre cerveau, décroche. Il lui faut un nouveau stimulus, un nouveau signal, une nouvelle alerte, une autre recommandation. Dès la dixième seconde. Soit à peine une seconde de plus que le poisson rouge.”
Mais ce n'est pas tout. Un peu plus loin :
“Une étude du Journal of Social and Clinical Psychology évalue à 30 minutes le temps maximum d'exposition aux réseaux sociaux et aux écrans d'Internet au-delà duquel apparaît une menace pour la santé mentale”.
Vade Retro, Instagram, Snapchat, TikTok et autres usines à dopamine !
La capacité de concentration est comme un muscle qu'il faut entraîner pour le renforcer.
Mais si vous changez de sport toutes les 10 secondes, vos muscles ne vont pas augmenter de volume !
Nous sommes passés des films de plusieurs heures (Autant en emporte le vent : 3h58 minutes) à des films de 1h30, puis à des séries Netflix de 40 minutes, puis à des vidéos Youtube de 10 minutes, puis à des “reels” d'Instagram ou TikTok de 10 secondes…
Et croyez bien que si la durée d'attention continue de diminuer, bientôt nous n'aurons plus que des flashs lumineux devant les yeux qui vont nous hypnotiser comme le troupeau de zombies que nous serons devenus…
Restons positifs.
Nous avons devant les yeux (c'est le cas de le dire) la description d'un réel désastre.
C'est une conséquence extrêmement négative de l'univers numérique dans lequel nous vivons.
MAIS n'oublions pas non plus les conséquences extrêmement positives de la révolution numérique en cours, parce qu'il y en a !
Que faire ? J'en parle en fin d'article.
“Serions-nous incapables d'attendre ou de réfléchir ?”
Le simple fait de se poser la question démontre que nous pouvons quand même réfléchir un petit peu !
Un drogué peut-il réfléchir et se concentrer ?
Non, parce qu'il est soit dans les brumes que la substance a diffusées dans son cerveau, soit à la recherche frénétique de sa prochaine dose.
La drogue numérique s'appelle dopamine, et elle peut être aussi addictive que l'héroïne.
Impossible d'attendre, les nerfs sont à vif, l'adrénaline provoque la colère automatique à la moindre contrariété, et quant à la réflexion…
Comment réfléchir lorsqu'on ne peut pas se concentrer ?
Comment se concentrer lorsque l'habitude a été prise d'être sollicité toutes les 10 secondes ?
La sollicitation n'est plus une interruption, mais un désir.
Restons positifs.
Une habitude se prend mais elle peut aussi se supprimer.
Les excès finissent souvent par se réguler d'eux-mêmes.
Des prises de conscience individuelles apparaissent : oui, de nombreuses personnes, jeunes, décident d'entamer des “digital detox”… Il suffirait que le mouvement prenne de l'ampleur pour qu'une prise de conscience collective se fasse jour. Rêvons un peu !
Des régulations de la part des autorités commencent à se mettre en place également.
Pour les sceptiques, peut-être n'avez-vous pas connu l'époque ou la loi n'interdisait pas de fumer un peu partout ?
On fumait dans les salles de classes, dans les cours de récréation de maternelle, dans les autobus, dans les taxis, dans les avions ! J'ai connu cette époque. Il a suffi d'une loi pour que les habitudes changent drastiquement et que l'air redevienne à peu près pur…
“Noyés dans un océan de messages, de sollicitations, d'informations”
Ça ne s'arrête pas.
Notre cerveau est victime de “micro-agressions informatives” à longueur de journée.
Depuis samedi dernier, je m'amuse (façon de parler) à commencer mes journées en supprimant 100 emails de ma boîte de réception. Tous les matins.
Et je ne suis même pas encore remonté jusqu'au début octobre !
Alors que bien entendu, chaque jour je fais de manière habituelle un petit tri dans ma boîte de réception et que je balance pas mal de messages à la corbeille. Mais les 100 messages quotidiens que je supprime, ils sont en plus !
Le pire, c'est que bien entendu, je n'ai même pas ouvert ni lu la moitié de ces messages émanant de listes de diffusions diverses et variées.
Et pourtant, je me suis abonné à ces newsletters parce que leur contenu m'intéresse vraiment.
Mais trop c'est trop, et le pire, c'est qu'en effectuant ce nettoyage je me suis rendu compte que j'étais passé à côté de deux messages importants envoyés par des vraies personnes et qui attendaient une réponse de ma part…
(Je sais pourquoi : parce que le 26 octobre, je n'ai pas consulté mes mails, et que l'avalanche incontrôlée qui s'en est suivie a recouvert d'une épaisse couche de messages en gras ces deux messages).
Ça, ce ne sont que les mails.
Mais il y a toutes les autres notifications (que je coupe pour la plupart) qui viennent hacher nos journées,…
Sans compter, et c'est le plus important, toutes les informations que nous recherchons volontairement sur Internet parce que nous nous intéressons à tel ou te sujet, futile ou pas… Hier, par exemple, j'ai cherché à savoir comment changer la courroie d'une machine à laver et j'ai visionné une bonne dizaine de vidéos sur le sujet sur Youtube, alors qu'une seule, de deux minutes, aurait suffi…
Sans parler des réseaux sociaux…
Nous sommes submergés par un tsunami continuel d'information.
Nos ancêtres savaient peut-être moins de choses que nous, mais au moins ils maîtrisaient pour la plupart l'orthographe et prenaient plaisir à lire de bons gros livres écrits petit et sans images… Leur cerveau était au repos, parfaitement adapté à des périodes de concentration longue.
Restons positifs.
Pour prendre une image, nous sommes comme plongés dans une piscine pleine de petits blocs de Lego.
Certains se noient à l'intérieur, mais à force de nager, d'autres arrivent à assembler ces blocs et à construire des bateaux, puis des maisons, des châteaux, des monuments, des villes…
Et ils enseignent aux autres comment faire…
Ces blocs de Lego sont toutes ces bribes d'information, et les édifices sont les résultat de l'utilisation de l'information pour nous faire progresser, faire progresser notre intelligence et faire avancer l'humanité toute entière.
Mais, dites-moi, comment s'appellent ceux qui enseignent aux autres comment faire ? Hmmm ?
On en reparle au dernier chapitre, un peu plus bas.
“Sous le contrôle des algorithmes et des robots”
Il y a quelques années (et certainement encore aujourd'hui), de nombreuses personnes ne comprenaient pas comment Google (ou Facebook) pouvait être gratuit.
C'est parce que Google (et les autres) vend un produit, et ce produit, c'est nous.
Il connaît les intitulés de nos recherches sur Internet, les sites que nous visitons (grâce aux recherches mais aussi grâce aux cookies publicitaires déposés par certains sites web), notre localisation, et bien d'autres informations, ce qui lui permet de nous proposer des publicités “ciblées” mettant en avant des produits ou des services correspondant à nos propres goûts.
Pour Facebook, c'est encore pire, parce que les gens qui s'inscrivent sont censés indiquer leur sexe, leur âge, leur profession etc… Ce qui permet de les cibler de manière encore plus précise.
Au fil des années, le traitement de toutes nos données a fait d'énormes progrès, par l'analyse poussée d'immenses “gisements” de données (le “Big Data”) et l'intelligence artificielle… La puissance des géants du numérique est gigantesque, autant que leur compte en banque…
Est-ce un mal ?
Pas forcément. En ce qui me concerne, je préfère avoir des publicités ciblées qui financent le service que j'utilise plutôt que des réclames qui n'ont rien à voir avec mes centres d'intérêt ou un abonnement payant…
Mais la régulation se met en place… Tenez, ce matin, en ouvrant Instagram, j'ai reçu un message me demandant de faire un choix : soit j'accepte les publicités ciblées, soit je paye un abonnement mensuel pour être débarrassé des publicités…
Pourquoi ? Parce que l'U.E. intervient de plus en plus énergiquement dans le domaine, en infligeant des milliards d'euros d'amendes aux entreprises qui ne respectent pas les règles qu'elle édicte.
En Chine, ce sont les citoyens “qui ne pensent pas correctement” qui sont pénalisés, souvent lourdement.
Est-ce un bien ?
Je n'en sais rien ! Par exemple, je ne supporte plus les pavés avertissant qu'il y a des cookies publicitaires sur les sites que je visite. Et le RGPD apporte des contraintes quasiment insurmontables aux “petits” acteurs du numérique qui sont bien loin d'être des ogres multi-milliardaires…
Restons positifs !
Entre l'Empire Romain d'occident et la Renaissance, il y a eu le Moyen-Âge.
Le Moyen-Âge n'était pas forcément une période maudite, mais une longue charnière entre deux autres époques bien particulières. Une période de gestation, en quelque sorte. Un entre-deux. Avec des famines, des épidémies de peste noire, les grandes invasions guerrières, une misère effroyable dans les campagnes à certaines époques, mais pas uniquement. Il y a eu de grandes innovations techniques, une réorganisation de la société, une vie intellectuelle, philosophique, artistique, poétique, architecturale.
Nous vivons peut-être dans un genre de Moyen-Âge du numérique, avec la fin d'une époque, une révolution technologique qui a d'énormes répercussions humaines, qui provoque des progrès fantastiques et aussi des problèmes gigantesques.
Tout ceci accouchera d'une nouvelle période heureuse de l'histoire de l'humanité. Ou nous sombrerons dans le chaos absolu (ce qui est une possibilité non négligeable en observant ce qui se passe à TOUS les niveaux actuellement !)
La solution ?
Pour en revenir aux poissons rouges, aux déficits d'attention, à l'impossibilité de se concentrer sur la durée, à l'impatience, aux réactions épidermiques et immédiates sans se donner le temps de la réflexion, à la baisse générale du niveau…
Où est la solution ?
Ça paraît évident, non ?
Dans la prise de conscience, le traitement du problème, dans l'éducation.
Et qui est en charge de l'éducation ?
- Les parents.
- Les enseignants.
Un pourcentage que je me garderai bien d'évaluer, parmi les parents, n'a pas conscience du problème, et en est même victime.
Quant au enseignants…
Ne pensez-vous pas que ce devrait être une priorité?
Que 100% des enseignants soient mobilisés autour de la cause de l'attention, de la concentration, de la mémorisation ? Préalables à tous les autres apprentissages ?
Que ce soit une priorité éducative ? Identifiée, prise en compte, mise en pratique tous les jours, dès la maternelle ?
J'ai cherché le mot “attention” dans les instructions officielles du cycle 3.
Il est répété un grand nombre de fois, dans des phrases du style : “Comme au cycle 2, le professeur porte une attention soutenue à la qualité et à la justesse des échanges”.
Mais pour les élèves ?
“Les élèves apprennent à maîtriser les codes des langages artistiques étudiés et développent ainsi une capacité accrue d’attention et de sensibilité aux productions.”
…Mais encore ?
“Porter attention aux éléments vocaux et gestuels lors de l’audition d’un texte ou d'un message (segmentation, accentuation, intonation, discrimination entre des sonorités proches…) et repérer leurs effets.”
“Mobiliser son attention en fonction d’un but.”
…Mouais. C'est pas gagné…
Je pose la question aux enseignants qui lisent cet article : avez-vous pris conscience de la problématique ?
Que faites-vous, dans vos classes, dès la maternelle, pour entraîner le “muscle de l'attention et de la concentration” de vos élèves ?
Exprimez-vous, partagez votre expérience, expliquez les obstacles que vous rencontrez et la manière dont vous les surmontez…
Voilà, ce n'était que le fruit d'une petite réflexion provoquée par la phase de présentation d'un livre.
Est-ce que je vais le lire ? Bien sûr !
Est-ce que vous voulez que je vous en (re)parle après l'avoir lu ?
Au fait… Vous êtes toujours là ? Vous avez lu ce texte jusqu'au bout ?
Merci Michel !!!!!
Je prends le temps de lire tout ceci, qui est fort alléchant, dès que ma cervelle est un peu plus “fraîche” qu’au terme de cette journée.
Je reviens vers toi pour des commentaires aussitôt !
Amitiés
En tant qu’enseignant, c’est un constat que je vérifie chaque jour dans ma classe. C’est vrai, il est de plus en plus difficile de garder l’attention des élèves. Le seul moment où ils sont attentifs, c’est lorsque je leur lis des histoires. Ils en sont friands. Mais comment faire pour adapter à d’autres situations ?
Bonjour Darius,
Je pense que ta prise de conscience est une première étape indispensable.
La suite ? Je dirais en tant qu’enseignant retraité qui a été confronté au problème qu’une chose très simple consiste à expliquer simplement la problématique aux élèves. Ils comprennent très bien !
J’avais mis au point la technique de “la petite ampoule allumée dans la tête”, qui fonctionnait très bien, j’en ai parlé ici : https://www.tilekol.org/la-pedagogie-de-lenthousiasme
Les élèves sont réceptifs à ce genre de discussion. Si à leur tour ils ont une grosse prise de conscience, tous les espoirs sont permis !
Bonjour Michel,
Je m’intéresse beaucoup au sujet, surtout depuis 1 an, lorsque je me suis trouvée confrontée à une classe de CM2 tellement abreuvée de jeux vidéos et réseaux sociaux que la plupart d’entre eux avait effectivement une attention de quelques minutes, voire quelques secondes max.
Un des grands spécialistes de l’attention en France s’appelle Jean-Philippe Lachaux. Il a mis en place un programme pour travailler l’attention à l’école : le programme ATOLE. Il y a un parcours sur m@gistère pour s’en emparer. C’est très bien fait.
Je suis ce programme pour la deuxième année, et cela passionne mes élèves. En ce moment, nous découvrons le fonctionnement des neurones, et je dois arrêter la séance sans répondre à toutes les questions de mes élèves tellement cela les rend curieux. Il y a des explications, mais aussi des outils à mettre en place en classe. Je n’ai pas testé avec des maternelles (je pense que cela serait trop difficile), mais même pour nous, enseignants, c’est très instructif.
Bref, il existe des outils, mais cela reste très laborieux pour certains. Sans cure de désintoxication des écrans, cela parait même impossible. Dommage pour ces pauvres élèves qui ne parviennent pas à apprendre ce qui, pourtant, est à leur portée…
Bonjour Delphine
Bravo pour t’être attelée au problème.
Dans tous les cas, il ne faut pas baisser les bras ! La prise de conscience est comme un petit feu de brindilles qui s’allume… Bien entretenu, il peut prendre de l’ampleur et faire jaillir des étincelles !
Tu es sur la bonne voie, continue !
comme d’habitude Michel ton message à eu toute mon attention !!! c’est un sujet fort intéressant et sûrement primordial et je serais bien intéressée par le programme Atole dont parlé Delphine ! J’ai hâte de te lire quand tu auras lu le bouquin entier !
Bonjour Claude,
Bien entendu je vos parlerai du livre. Pourquoi ne le lirais-tu pas toi aussi ? Nous pourrions comparer nos ressentis et ce que nous en avons tiré comme enseignements…
Merci encore et encore Michel pour tes analyses captivantes !
J’ai un rapport hebdomadaire de mon temps journalier passé devant les écrans, euh…. ça fait froid dans le dos !
Tes trois dernières lignes avant “la solution ?” laissent à bien cogiter, aussi.
Je fais partie des futures enchantées de ton rapport de lecture du bouquin concerné !
Hello Nanetska,
Promis, je ferai ce rapport de lecture !
Tout est tellement vrai dans ce qui est écrit.
Je ne suis enseignante que depuis 10 ans, et ai ma classe depuis 5 ans, mais je note une attention très courte même chez mes élèves de CM2. Qui plus est, ils n’aiment pas chercher, se creuser les méninges sur un problème à résoudre, aller jusqu’au bout des choses.
Oui, le constat est édifiant.
Je vais regarder ce qu’est ce programme Atole, je ne connais pas.
Bonjour Nadia,
S’intéresser au programme Atole est certainement une excellente idée, d’ailleurs il faudrait que j’aille le découvrir, mais en attendant si tu veux une solution simple, rapide et efficace, et qui te sera peut-être utile pendant toute ta carrière, je te suggère de lire l’article suivant : https://www.tilekol.org/la-pedagogie-de-lenthousiasme