Lire à la fin de l’année, en GS ?
Cela m’a paru intéressant et pas tout-à-fait dans les instructions officielles.
Il se trouve :
1/ Que j’ai une classe de grande section
2/ Que je suis curieux.
Donc, dans un réflexe quasi-automatique, j’ai commandé cet ouvrage à la promesse étonnante, je l’ai reçu, je l’ai feuilleté, j’ai levé la tête et je me suis écrié : « bravo ! »
Sans rire, ce livre est réellement exceptionnel selon moi. Un concentré d’efficacité.
Il figure dans mon panthéon personnel à côté de celui de Danièle Dumont.
Et je vais vous en parler.
Mais tout d’abord, évacuons la question délicate : les enfants de GS sauront-ils lire à la fin de l’année ? Je ne sais pas et cette question est bien trop réductrice.
Structuré et structurant
Ce livre est avant tout un ouvrage structuré, écrit par un enseignant qui sait parfaitement ce qu’il fait, où il va, par quel chemin il y va et pourquoi il y va.
Ce livre est avant tout un ouvrage structurant, qui va passionner élèves et enseignants parce qu’il leur trace une voie limpide que tous comprendront immédiatement.
Ce livre est d’une efficacité redoutable parce qu’il utilise pleinement les possibilités des élèves, qu’il leur prouve qu’ils sont capables de bien plus que ce qu’ils pourraient imaginer.
Pour eux, la découverte de la lecture va être une révélation – je pèse mes mots – et tous, absolument tous, vont avoir des étincelles dans les yeux au moment de la séance de lecture.
Séance qui d’ailleurs ne se résume pas à la simple lecture. Le ton est donné sur la couverture : « écouter, dire, écrire, lire ». Et d’ailleurs son titre est sans équivoque : « de l’écoute des sons à la lecture ».
Lisons ensemble ce paragraphe tiré de la quatrième de couverture :
« Strictement alphabétique, sans aucune concession aux approches idéovisuelles, multipliant les entrées sensorielles (auditives, visuelles, gestuelles), cette méthode s’appuie sur le développement de la conscience phonologique et syntaxique et sur l’enseignement simultané de l’écriture et de la lecture ».
Vous avez bien lu : « strictement alphabétique ». Certains vont bondir, certains vont sourire, d’autres vont hausser les épaules … et d’autres vont commander ce livre.
Ne comptez pas sur moi pour entrer dans la querelle des anciens et des modernes, d’opposer les approches et de fustiger ceux qui ne pensent pas pareil. Comptez sur moi pour partager les approches concrètes et efficaces, ce que je fais aujourd’hui.
Comment vous décrire la « méthode Venot » ?
Elle commence avec des instruments de musique, pour des séances basées sur des suites de sons, permettant de cimenter des notions telles que « d’abord, ensuite, avant, après, premier, dernier », etc…
Elle amène à la création de partitions qui seront lues et jouées, en commençant par le début et en terminant par la fin.
Vous comprenez tout de suite l’intérêt de ces premiers jeux pour la suite des événements…
Elle continue par la manipulation des images de la comptine « une souris verte », qui sera par la suite triturée dans tous les sens, avec des remplacements d’animaux, de couleurs, mais toujours avec cette idée de sens de la lecture, et de lien entre les différentes sollicitations (écouter, dire, écrire, lire).
Je ne vais pas ici vous décrire tout l’ouvrage. Vous y trouverez une séquence époustouflante basée sur la lecture d’une image d’une richesse incroyable.
Vous y croiserez des sorcières. Vous ferez un détour par la méthode Borel-Maisonny. Vous irez à la pêche aux voyelles. Vous jouerez aux cartes, et à « Monsieur Mélange-Tout ». Vous imiterez le cri des animaux. Vous vous amuserez avec les mots. Le maître-mot est là : « vous vous amuserez ». Les enfants aussi.
Et à la fin de l’année scolaire… Eh bien oui, à la fin de l’année scolaire, les enfants liront. Après tout, ils sont à l’école, non ?
[Mise à jour du 15 décembre 2012]
Cet article a déchaîné quelques passions dans les commentaires ci-dessous 🙂
Je trouve cela très bien, les échanges d'idées étant toujours instructifs.
Il est vrai qu'on peut envisager sa pratique de classe de bien des manières possibles, et qu'on peut aussi mélanger, métisser, multiplier les approches des apprentissages.
Cependant, je confirme que je trouve ce livre réellement excellent, que je l'utilise dans ma propre classe et je n'hésite pas à le conseiller à vous, qui lisez peut-être ces lignes, qui n'avez pas d'a priori, qui vous trouvez parfois un peu seul(e) au moment de la préparation de vos cours, et qui sentez que vous pouvez faire des progrès, si seulement on vous montrait quelques pistes concrètes…
Vous pourrez facilement adapter le contenu du livre à vos élèves, à leur contexte, à la vie de votre classe, si vous le désirez. Vous pourrez également l'utiliser “tel quel” et vos élèves ne seront pas frustrés de jouer avec “la souris verte” ou la sorcière Maraba. Je vous promets que vos élèves vont adhérer et en redemander !
Quelques liens utiles en liaison avec cet article :
Cet ouvrage est édité par une association, le « Groupe Interdisciplinaire de Réflexion sur les programmes » (GRIP) dont nous aurons l’occasion de reparler.
Cette association possède un site web (à la navigation assez tortueuse) : http://www.slecc.fr/
« SLEC » comme « savoir lire, écrire, compter, calculer ». Tout un programme.
La page de présentation du livre est ici : http://instruire.fr/GRIP_1_WEB/FR/Ouvrage.awp?Ouvrage=ESL-V
Au moment de conclure cet article, je me rends compte qu’il est possible de se procurer gratuitement un PDF qui présente la méthode, avec le larges extraits de ce qui me paraît être une première version de l’ouvrage datant de 2007.
C’est ici : http://www.slecc.fr/sources-slecc/documents-peda/GS/methode_venot_2007.pdf
A la lecture de cet article, Clochette a posté ci-dessous un commentaire où elle se proposait de partager le fichier qu'elle a créé pour utiliser les principes du SLECC et du GRIP.
Elle me l'a envoyé, et vous pouvez le télécharger en cliquant ici.
Vous devrez le décompresser pour l'ouvrir.
Cela fait maintenant que j’utilise cette méthode.Elle est vraiment très bien et correspond très bien à la classe de grande section pù nous avons déjà des enfants avides d’apprendre à lire et d’autres beaucoup moins!!!Une méthode adaptée à tous!!!!A recommander
Je l’utilise aussi depuis quelques annéesmais je ” fais un petit détour” en utilisant ” la planète des alphas” puis j’ utilise les deux.
Bonjour Lulu2,
J’ai une classe de GS pour la première fois cette année et après quelques heures de recherche, je me trouve de plus en plus dans cette dynamique : utiliser cette méthode et faire un détour par la planète des alphas que j’aime beaucoup aussi. Ma crainte: comment articuler tout cela?
As-tu expérimenté ce doublon depuis 2012 (date de ton commentaire)?
Julie
Ah ben tiens je suis contente ! Pour une fois, un article de tilékol qui ne m’apprend rien ! Je m’explique…
Lorsque j’ai été nommée en CP, j’ai rencontré longuement un enseignant chevronné, adhérent du grip, du slecc, qui m’a convaincue de choisir d’enseigner la lecture avec une méthode alphabétique, enrichie avec la gestuelle borell-maisonny. Ce dont je voudrais témoigner ici, c’est que çA MARCHE ! C’est effectivement ainsi que les élèves apprennent à lire. Passionnée par l’apprentissage de la lecture, je pourrais en parler des heures, mais je vais faire court.
– Oui, un bon élève apprendra à lire avec toutes les méthodes… mais vous perdrez les plus fragiles.
– Oui, les méthodes idéovisuelles peuvent être dangeureuses : lire, ce n’est ni reconnaître, ni deviner.
– Oui, il faut proposer plusieurs entrées ‘sensorielles’ dans la lecture et ne surtout pas se contenter d’une approche visuelle. Exemple : Pour de nombreux élèves, l’apprentissage global des petits-mots ‘outils’ les amènent droit au casse-pipe. Ils vont par exemple confondre DES et DANS, UN et UNE, etc. Donc, le mot DANS chez moi est appris au moment de la leçon sur le son -an et pas avant… etc.
– Non, la méthode alphabétique n’est pas du tout incompatible avec la recherche de sens et d’acculturation des élèves qui peut-être menée en parallèle, avec notamment l’étude orale de contes, des séances de vocabulaires, etc. Mais pitié, arrêtons de vouloir faire lire à un élève de CP au mois d’octobre les mots ‘arbre généalogique’, dans un texte de 8 lignes. Soyons modestes au début pour aller plus loin ensuite ! Pour mes petits élèves en difficulté, c’est une grande fierté de lire d’abord des syllabes, puis de petits mots (cha, chat, chateau, chapiteau…!) Pour eux, je ne commencerai les phrases qu’au mois de janvier, et petit à petit, nous en arriverons aux textes !
– Quand j’ai été nommée sur mon poste, j’ai succédé à qq’1 qui avait enseigné 10 ans avec la méthode semi-globale. Pour les familles, le changement a été perçu tellement positivement que j’y ai gagné ma réputation à vie.
– Chez nous, c’est hyper mal vu d’enseigner avec ce genre de méthode. Mon IEN recommande de ne pas entamer l’année de CP avec une étude systématiques des sons. Sont recommandés les méthodes idéo-visuelles. Nous sommes assez souvent taxer de réacs par les conseillers péda… Ceci dit, ce qui est important, c’est la réussite de nos élèves !
Pour ceux qui ça intéresserait, je peux envoyer mes fiches-sons… Ce pourrait être ma contribution tilékolienne car étant nulle en loisirs créatifs, je vais avoir bcp de mal avec l’opération en cours…
Bonjour,
ton expérience me parle beaucoup.Comme tu le proposes,j’aurais bien aimé ton partage fiches-sons.
j’ai un cp avec 3 élèves qui n’arrivent pas à entrer dans la lecture et je m’arrache les cheveux.
Merci pour ton partage.
Vincentella
Bonjour Vincentella,
Quelle méthode/manuel utilises-tu ?
La méthode borell-maisonny aide ENORMEMENT, à condition de l’enseigner pour de vrai. Perso, j’ai changé certains gestes pour d’autres que je trouve plus parlant pr les élèves. ex : pour le son -ou, on agite les mains et les bras devant soi parce qu’on a peur du louuuuuup.
J’ai fait bcp de théâtre, et j’en fais tjrs en classe : parfois, ma classe se transforme en véritable basse-cour, lorsque nous faisons “chanter les alphas”. Je n’hésite pas à en faire des tonnes, chaque son devant être incarné.
Cependant, je ne prétends pas avoir résolu le problème de l’illétrisme. Cette année, j’ai 1 élève qui patauge : les causes peuvent être multiples : sociales, handicap ?, physique (mon gamin n’a plus de dents !!!)
J’envoie mes fichiers à michel.
Ah, voilà un commentaire intéressant !
“lire, ce n’est ni reconnaître ni deviner”.
Lire, c’est lire, un point c’est tout… De nombreux élèves d’élémentaire ne savent pas lire, ils “font semblant”, en apprenant par coeur des petits textes, et cela ne semble gêner personne…
Je ne fais partie d’aucune “école”, si ce n’est mon école maternelle 🙂
Je constate simplement deux choses :
-Mes élèves de GS s’éclatent littéralement avec ce livre et les séances qui sont proposées. Ca fait plaisir à voir.
-Tout le livre est construit selon une logique évidente et absolument implacable.
Balayer d’un revers de mains cette méthode, c’est quand même un peu se boucher les yeux.
On peut certainement apprendre à lire de plusieurs manières. Mais si vous êtes en GS ou au CP et que vous n’avez pas d’idéologie pédagogique particulière, que vous cherchez juste à être efficace, je vous conseille de vous procurer ce livre.
Je vous lis et je me souviens de mon fils qui, en CP depuis 2 semaines, me dit : “Maman, viens faut que je te récite ma lecture!” Mon coeur d’instit n’a fait qu’un bond…
Bonjour,
Je découvre pour la première fois le livre et la méthode de T Venot car c’est la première année que je vais faire de la GS. J’a voue qu’il est très complet et que je ne sait pas trop comment programmer tout ça? Existe t-il une progression par période qui pourrait m’aider à mieux m’approprier la méthode Par exemple faut-il faire un peu tout les jours dès le début de l’année, plusieurs fois par jour. Avec tout ce qu’il y a dedans j’ai l’impression que je n’aurai jamais le temps d’aller jsuqu’au bout. Sans compter les autres domaines d’apprentissage.
Merci pour votre réponse
Bonjour Constance
Tout est expliqué au début du livre, avec une programmation sur trois trimestres, dessinée avec de jolies couleurs 🙂
Il ne faut pas culpabiliser si on ne fait pas tout sur l’année, parce que cette méthode va bien au-delà de ce qui est prescrit dans les instructions officielles.
Il suffit de faire des petites séances régulières, au rythme des élèves, sans chercher à aller trop vite.
Le début de l’année (avec les instruments de musique) est phénoménal. C’est une entrée dans la lecture absolument remarquable. Ce bouquin devrait être fourni d’office à chaque enseignant de GS !
Vas-y, envoie-moi tes fiches-sons, le les mettrai en téléchargement 🙂
Ah ouiiii… Les conseillers pédagogiques, de bien drôles de bêtes 😉
Fichier en ligne !
Voir en bas de l’article, ou bien cliquez ici.
Bonjour je suis une maman qui cherche des livre pour aider mon garçon en cp qui en fin d année ne reconnaît toujours pas les lettres et qui donc ne comprend pas les codes de lecture. Faut il reprendre depuis le début ? Car sa maîtresse nous disait ça va venir il va y avoir un déclic et maintenant elle veut me voir car elle comprend pas pourquoi il n y arrive pas. Que faire pour aider mon garçon?en vous remerciant d avance
Bonjour, je suis intéressé par vos fiches car ma fille qui est en grande section à du mal de reconnaître les lettres comme pour sont prénom elle ne le sait pas encore l’écrire. Normalement elle devrait être en CP, mais la maîtresses à préféré la faire redoubler. La maîtresse crois qu’elle est soit dyslexie ou désolé je ne sais plus comment ça s’appelle. Merci d’avance pour votre réponse.
Bonjour clochette, ce matin la maîtresse de ma fille qui est en moyenne section dans une classe de moyen/grand m’a dit que ma fille est très volontaire et qu’elle réussi tous les exercices de moyens très vite. Du coup pour éviter qu’elle ne s’ennuie elle aimerai la faire travailler avec les grand pour notamment lui faire un passage anticipé en CP. Ma fille est très demandeuse d’exercice. …
seulement la maîtresse m’a dit que pr passer au CP il faut qu’elle sache lire les sons “gn” “ch” sans ca pa possible de la faire passer. J’aimerai donc si c possible recevoir vos fiches sons pour m’aider à la faire travailler à la maison car je ne sais pas qu’elle méthode appliquer. Merci d’avance pour votre réponse. Si vous accepter je vous donne mon adresse mail et vous me les envoyer dessus. Merci.
Hello Michel,
en complément de ton article qui est beaucoup plus simple et beaucoup plus agréable à lire que le mien, je me permets de citer celui que j’avais réalisé (assez fourre-tout mais contenant d’autres infos supplémentaires) : http://ecolereferences.blogspot.com/2011/07/thierry-venot-de-lecoute-des-sons-la.html
et pour les maths en GS, dans la même collection, tu as ce bouquin (livre du maître + fiches) : http://ecolereferences.blogspot.com/2012/08/se-reperer-compter-calculer-grande.html
Je l’ai juste parcouru mais, à vue d’oeil, c’est un vrai chef d’oeuvre.
Merci Spinoza-Julien !
(Oui, c’est lui, le Julien dont je parle au début de l’article :-))
C’est tout en imprimant les fiches E1 à E44 de cette méthode, pour la rentrée de janvier, que je vous écris.
Comme chaque année, depuis maintenant cinq ans, mes sept élèves de GS se passionnent tout autant que leurs aînés pour les jeux et les fiches créés par Thierry !
Et comme chaque année, sans surprise pour moi, ça fonctionne ! Même au niveau des fiches de graphisme qui n’ont pas la rigueur du Dumont mais entraînent néanmoins les élèves vers l’écriture liée dans la joie et la bonne humeur.
Et je dirais que ce sont cette joie et cette bonne humeur, ajoutées au va-et-vient régulier entre voir, entendre, écrire, agir, qui sont le petit plus qui permet que chaque enfant s’engage, ait envie et du coup réussisse…
Tout-à-fait d’accord avec toi.
Ce que j’aimerais réussir à faire (mais ce n’est pas évident), c’est d’arriver à coupler la progression de Danièle Dumont avec celle de Thierry Venot, de les faire fonctionner ensemble, en quelque sorte.
Je prends les “techniques” de Dumont, sans suivre sa progression.
Comme en novembre, quand nous commençons les voyelles, nous avons déjà vu les “ponts”, les “étrécies” et que nous commençons les “boucles” (progression Liliane Baron), je complète un peu en faisant un petit détour par les “rotations anti-horaires” de Dumont afin que les élèves soient capables d’écrire les lettres o et a en cursive.
Cela fait trois ans que je fais ça et, franchement, cela fonctionne très bien.
Quel bel article!
J’utilise cette méthode depuis 3 ans avec un plaisir partagé avec mes élèves. L’atout notoire de la méthode Venot est qu’elle permet d’emmener TOUS les élèves vers la lecture.
Je propose du matériel tout prêt sur mon blog:
http://zaubette.eklablog.com/de-l-ecoute-des-sons-a-la-lecture-gs-c612207
Merci Zaubette !
Je viens de faire un tour sur ton blog, je vais me faire un plaisir de télécharger tout ça, en particulier les images de la souris verte 🙂
Tout d’abord, merci à Michel de partager son enthousiasme pour cette méthode avec vous tous (et aussi merci de sa patience :-)). Quelque chose me dit que, d’ici peu, grâce à lui, vous devriez en savoir un peu plus sur l’auteur de cette méthode et sa pratique.
Merci aussi à Zaubette qui partage les documents qu’elle a créés pour cette méthode ici : http://zaubette.eklablog.com/de-l-ecoute-des-sons-a-la-lecture-gs-c612207
De plus elle nous offre de superbes aquarelles à présenter aux élèves:
http://www.slecc.fr/sources-slecc/images/venot/souris_verte.pdf
Des conseils aussi par Akwabon :
http://www.ruedesinstits.com/page_akwabon.htm
Merci aussi à elle.
Vous avez aussi créé des documents que vous voulez partager : une page spéciale Méthode Venot est en préparation sur Rue des Instits. Prenez contact avec moi à contact_nospam_ruedesinstits.com en remplaçant_nospam_ par arobase.
à bientôt.
Bonjour Muriel
Je lis ton commentaire entre les lignes et il m’apporte un peu d’espoir 🙂 🙂 🙂
J’utilise également cette méthode depuis trois ans avec beaucoup de plaisir. Effectivement ça marche super bien, et je fais un “mixe” avec les alphas, et Borel Maisonny (le livret 4). Pour le graphisme en revanche je ne suis pas cette méthode, je reste avec D Dumont.
Il faut quand même souligner que le livre va très loin et que même si on s’arrête au chapitre 5 (je ne peux pas aller plus loin avec la majorité de mes élèves…) on a couvert largement les objectifs de la GS !
Attention, avec Dumont, on ne fait pas de graphisme, mais de l’écriture.
Et la méthode Venot LIE lecture et écriture simultanée des lettres.
c’est vrai qu’il n’est pas évident de lier les deux, du fait des progressions forcément différentes…
Une idée me traverse l’esprit mais je ne sais si c’est une idée qui peut être bien ou mal accueillie: je vous laisse juge et attend vos conseils.
Et si j’achetais cette méthode en laquelle je crois, pour que mon fils l’offre à la maîtresse de sa fille, (donc ma petite fille) qui est en GS ?????
Hum, pas sûr que ce soit bien accueilli, en effet.
Il vaut mieux éviter… Par contre, lui en parler, simplement, et lui demander si elle connaît, pourquoi pas. Mais surtout sans lui donner le “conseil” de l’utiliser !
Diplomatie avant tout !
Je suis d’accord !
Mais c’est bien dommage !!!
Ce serait plus facile de proposer une marque de chaussures ou une nouvelle sorte de foie gras !!!
Mais proposer quelque chose de qualité et qui marche à coup sûr, ce n’est pas envisageable dans l’EN!!!
C’est pourtant en vente libre !!! ;-))
Il est parfaitement envisageable d’en discuter avec l’enseignante de ta petite fille. Tu peux lui indiquer cette page du site 🙂
Ce qui est déplacé, dans n’importe quelle profession d’ailleurs, c’est lorsqu’un non-professionnel vient “apprendre son boulot” à un professionnel. Et le fait de lui mettre le bouquin dans les mains pourrait signifier “vous faites mal votre boulot, voilà ce qu’il faut faire”.
Je ne sais pas si tu es toi-même enseignante, tu ne le dis pas dans ton commentaire.
Si c’est le cas, d’ailleurs, la question ne se pose même pas, bien sûr que tu peux discuter avec une collègue.
Ceci dit, je ne te donne là que mon avis personnel, et je te garantis que je ne suis pas quelqu’un de susceptible, mais alors pas du tout du tout du tout.
J’ai lu attentivement cet article. Je ne partage pas les idées qui y sont abordées.
Bien sûr, je ne pars en guerre, ni contre l’auteur du livre, ni contre Michel. A chacun ses convictions et son cheminement personnel.
Si je signale ici, dans le respect de tous, que je ne suis pas d’accord, c’est pour éviter d’éventuels amalgames qui seraient difficiles à débrouiller une fois installés.
Tilékol est cher à mon coeur, je partage autant que possible le lien qui pourra mener des collègues vers un outil précieux et bien pensé. Mais je ne cautionne pas forcément tout ce qui s’y publie. Ce dernier article ne cadre pas avec les démarches que je préconise. Mais il prouve en tous cas qu’en amitié, chacun garde sont indépendance et sa liberté.
Soucieux de précisions, vous pourrez prendre connaissance ici, en page 10, de ma manière de concevoir les apprentissages.
http://www.restode.cfwb.be/Azimuts/azimut%204.pdf
Hello Sacha
Bien sûr que tu as le droit de ne pas adhérer ! Heureusement, d’ailleurs !
A mon avis, il y a plusieurs sortes d’enseignants. Certains sont virtuoses d’une technique, d’une école, d’une pédagogie, la maitrisent parfaitement, quelle qu’elle soit, et arrivent à déplacer des montagnes, et les élèves par la même occasion.
D’autres sont constamment à la recherche d’une seule chose : des résultats.
Ils cherchent , ils trouvent parfois des impasses, des pistes ou des pépites, ils testent, ils n’ont pas d’idées préconçues, parfois ils trouvent quelque chose qui fonctionne, parfois non.
Ce sont les empiriques, et j’en fais partie.
Je profite de ton commentaire pour rajouter quelque chose.
Il m’est arrivé il y a peu de temps d’entrer en contacts avec les partisans d’une pédagogie bien définie. (ils vont certainement se reconnaître).
Je leur ai proposé d’exposer leurs principes sur Tilékol, ils ont refusé.
Pourquoi ? Parce qu’ils pensaient que cela allait provoquer un débat avec leurs détracteurs. Je pense que ce débat serait passionnant !
Donc, Sacha, je t’invite dans les colonnes de Tilékol. Je t’encourage à t’y exprimer. Je te donne carte blanche si tu le désires pour écrire un bel article, où tu pourras argumenter, défendre ta vision, dire pourquoi tu la penses plus efficace. Je suis prêt à apprendre, à progresser, et je ne suis pas le seul.
J’invite tous ceux qui ne sont pas d’accord à s’exprimer, tout en restant polis et corrects, bien entendu.
Ceci dit, je te pose quand même la question : as-tu déjà ouvert le livre dont je parle dans l’article, et as-tu assisté à des séances proposées, en situation réelle, dans une vraie classe avec de vrais élèves dedans ?
D’après moi, il ne faut pas s’arrêter au terme “méthode alphabétique”. Il faut voir la manière dont l’auteur s’y prend, et cette manière-là est vraiment chouette. Il y a un signe qui ne trompe pas : l’enthousiasme des élèves.
D’accord, je n’ai pas eu ce livre entre les mains, je n’ai pas vu fonctionner de classe avec cette méthode…
Je ne pense pas faire l’achat du livre, ne trouvant pas logique de rémunérer l’auteur pour une démarche que je n’approuve pas. Entendons-nous bien, je ne m’oppose pas à cette méthode en particulier, je milite contre l’idée même de méthode dans le cas des apprentissages, donc, en vrac, contre l’alphabétique, comme la globale, les Alphas et la gestuelle et toute une galaxie de trouvailles diverses…
Je vois bien que les enseignants sont en recherche constante, et c’est tout à leur honneur. Mais je déplore qu’en découlent tous ces ouvrages qui fixent les règles de méthodes variées, qui arrêtent un calendrier précis des étapes à suivre, étapes qu’on ne peut ni sauter, ni intervertir, qui mettent au point tout un matériel souvent couteux…
Inévitablement, tout ça me fait penser aux appareils compliqués qui ont été inventés, dans le passé, pour apprendre à nager, en un temps où on n’avait pas encore bien compris qu’il n’est rien de tel que de ce mettre à l’eau quand on veut apprivoiser l’élément liquide… la naïveté pédagogique a conçu des tabourets sophistiqués, des jeux de sangles compliquées, des étapes dans la décomposition des mouvements qu’on exécutait dans les airs avant de se mouiller, … On en est revenu, heureusement, et cette bizarre orthopédie est réservée, désormais, à la rééducation et à la revalidation.
Mais, dans les écoles, et tout particulièrement dans le domaine de l’apprentissage de la lecture, on reste à la traine et on s’évertue encore à inventer des tabourets de natation destinés au déchiffrement.
L’apprentissage de la lecture n’est pas un exercice moins naturel que l’apprentissage de la natation. Comme pour la parole, la marche, dans tous les cas de “normalité”, aucune méthode n’est requise.
Les moteurs sont la curiosité, la nécessité, la motivation. La démarche est fonctionnelle. On va droit à ses besoins, on se débrouille avec les moyens du bord, on affine la technique. A ce stade, en effet, la technique est, non seulement utile, mais nécessaire. Des exercices de fixation sont un passage obligé.
Ceci dit, je suis une enseignante. Je ne suis pas chargée de remédiation paramédicale. Je laisse au personnel spécialisé le soin de choisir ses méthodes ou techniques… tout en rappelant que, dans l’équipage que représente une équipe pédagogique, le spécialiste de la pédagogie, c’est l’instituteur, l’institutrice. L’équipe paramédicale intervient sur demande et conseil du titulaire de classe… si des techniques particulières sont nécessaires, il me parait indispensable qu’elles restent en accord avec la pédagogie prônée par l’école et suivie par les titulaires.
Détailler ici l’approche fonctionnelle des apprentissages serait long, fastidieux et toujours incomplet. Finalement, c’est en en disant le moins qu’on est le plus clair. Il s’agit d’apprendre par le sens, toujours par le sens, rien que par le sens… C’est ce qu’on appelle LE BON SENS 🙂
Entièrement d’accord avec toi.
C’est ce qui m’a marqué lorsque j’ai découvert ce bouquin : le bon sens, qui en transpirait de chaque page.
Mais comme il transpire également de ton commentaire, je conclus que pour aller à Rome, on peut emprunter plusieurs chemins différents…
“L’apprentissage de la lecture n’est pas un exercice moins naturel que l’apprentissage de la natation. Comme pour la parole, la marche, dans tous les cas de « normalité », aucune méthode n’est requise.”
J’hallucine quand je lis cela !
L’homme est programmé pour marcher depuis les origines de l’humanité, autour de 10 millions d’années, l’apparition de la parole reste un grand mystère, alors que les premiers dessins de Lascaux datent de 20.000 ans avant notre ère, et qu’il faudra attendre encore 16 millénaires pour que débute l’écriture !
C’est donc une aventure humaine très récente, qui fait l’objet d’un code très spécifique,différent dans toutes les langues et les cultures, et si on n’enseigne pas ce code, tout simplement on ne peut lire dans sa langue.
C’est seulement mille ans avant J.C. qu’est apparu l’alphabet.
Alors, mettre sur le même plan la marche, la parole, la natation, la lecture…????
Pas de quoi halluciner ! Ni sortir les phrases de leur contexte pour les brocarder.
Evidemment que la lecture est un phénomène d’apparition récente dans l’histoire de l’humanité…
Evidemment que nager et lire ne font pas appel aux mêmes démarches mentales
(par contre, la parole, elle, est constitutive de l’humanité).
Mais, ce qui ne fait aucun doute, c’est que l’apprentissage, lui, est une fonction non seulement naturelle, mais vitale pour l’être humain, et ce depuis toujours.
Or l’apprentissage préexiste largement à toute MÉTHODE de transmission des savoirs, preuve que la méthode n’est pas indispensable à l’apprentissage…
Je défends une approche fonctionnelle de TOUS les apprentissages, dont la lecture, c’est un tout.
Quant à l’acquisition des codes, elle est indispensable et a toute sa place dans la démarche fonctionnelle.
Afin de montrer que Tilékol est un endroit où l’ouverture d’esprit est de mise, je viens de rajouter un point d’interrogation au titre de l’article 😉
Mais pourquoi la méthode alphabétique est-elle toujours suspectée d’évacuer tout rapport au sens ? J’invite toutes les personnes pensant cela à visiter ma classe et ses 18 élèves investis (avec passion !) dans des projets à géométrie variable, et notamment littéraires…
Je voudrais faire une petite comparaison. J’ai commencé à apprendre le piano à l’âge où l’on apprend à lire. A aucun moment du début de mon apprentissage on ne m’a tendu une partition de la sonate appassionata de beethoven en me disant : “Regarde bien la première mesure et dis-moi si tu reconnais une note que tu as déjà croisée. Bien, cela te fait-il penser à un triolet que tu as déjà rencontré dans un autre morceau ?” Non. J’ai fait des gammes, des exercices, des montées chromatiques, peu à peu j’ai appris des petits morceaux… J’ai appris à jouer du piano parce que j’étais littéralement passionnée et transportée par la musique. Je n’ai pas attendu de savoir la jouer pour écouter la sonate de beethoven, elle a été, entre autres !,mon cadre, mon horizon, mon rêve pour chaque jour ouvrir le couvercle de mon piano. Ce qui a souvent fait la différence au cours de mon apprentissage, c’est la qualité (ou pas)de la relation avec mes professeurs.
Mes CP (que je suis depuis la petite section)possèdent chacun leur propre projet d’apprentissage de la lecture. Leur maîtresse étant passionnée de littérature jeunesse, forcément, ils sont fort investis dans ce domaine, et beaucoup rêvent du moment où ils pourront, à leur tour, lire pour tous les albums fétiches de la classe, ceux qui lorsqu’ils sont tirés de notre bibliothèque sont l’assurance de passer un grand moment de cohésion, de rires partagés, de complicité… En attendant, nous faisons nos gammes, et progressons un peu plus chaque jour du moment où Kilian pourra nous lire “Aboie Georges” et Marie la recette du pain au levain…
Je fais partie des empiristes. J’enseigne avec une méthode alphabétique parce que grâce à elle j’obtiens des résultats (reconnus par mes collègues, mes élèves, leurs parents). Cette méthode ne me coûte rien, je n’ai acheté aucun matériel. Je voudrais bien qu’on arrête de penser que la méthode alphabétique c’est n’enseigner qu’à lire “Lulu a un tutu de tulle” quand on fait le son -U. Je ne suis pas du tout une vieille maîtresse moustachue en jupe bleu marine !
Ah ! La comparaison avec la musique !!!
C’est un terrain où je n’entends rien, mais je sais qu’il est des virtuoses en musique qui n’ont jamais fait de solfège, preuve que cela n’est pas indispensable pour cheminer vers l’excellence. D’autres musiciens n’ont abordé le solfège qu’après en avoir ressenti le besoin pour progresser. D’autres encore ont fait du solfège avec bonne volonté et ne sont jamais devenus des musiciens…
J’imagine bien qu’être confronté brutalement avec une sonate de Beethoven n’est pas la démarche idéale, pas plus que d’être jeté tout vif dans un texte de Victor Hugo. Il faut raison garder.
Je pense pourtant, et c’est même une certitude, que le tout est bien plus compréhensible que l’ensemble de ses composants. Que la nature et la fonction d’une armoire en kit est bien plus évidente que l’étalage des pièces destinées à la construire. Non, il n’est pas nécessaire de reconnaitre et de savoir assembler une foultitude de petites pièces de tissu avant d’avoir le droit d’enfiler un vêtement… Je sais bien que je vais droit à l’extrême mais ce sont juste des images pour faire comprendre que les pièces détachées de quelque chose, jeu, puzzle, appareil quelconque ne signifient pas grand chose par elles-mêmes alors que le tout, lui, est connu et utilisé avec naturel.
Contrairement à bien des idées reçues et transmises, les lettres, et puis les syllabes qui composent un mot, ne sont pas le chemin le plus direct vers ce mot… et vers la phrase…
Toutefois, la décomposition alphabétique n’est pas diabolisée puisqu’elle fait partie de la phase de fixation incontournable dans les apprentissages fonctionnels. Mais ce n’est pas par là qu’on commence, parce que, au début de l’apprentissage, ça n’a pas de sens. Le sens ne vient à ces activités de décomposition-reconstruction que quand le besoin s’en fait sentir pour comprendre les similitudes et les différences entre les mots, les mécanismes des phrases, les règles d’orthographe, les subtilités du langage.
Je ne suis pas une vieille maitresse moustachue en jupe bleu marine, je suis plus vieille que ça, assez pour avoir appris à lire par la méthode alphabétique pure et dure, pour être devenue une bonne lectrice et pour m’être émerveillée, bien plus tard, devant la logique imparable de l’apprentissage fonctionnel. “Bon sang, mais c’est bien sûr !” Et surtout, c’est bien plus gai !
Il faut dire que mon appétit de lire était tel que, quelle que soit la méthode qu’on m’eût administrée, ou sans méthode du tout, j’aurais fini par lire.
C’est que je ne suis pas un bon exemple, dans le domaine de la lecture. Le bon exemple est l’enfant qui s’ennuie à faire de l’étrange mathématique de lettres en attendant d’accéder à la lecture, s’il est docile et patient.
Vos élèves ne s’ennuient pas ? Je l’ai bien compris, à vous lire. Il me semble que vous avez un enthousiasme qui suffit à tirer vos élèves vers la lecture par n’importe quel chemin. Toutefois, je reste persuadée qu’ils s’amuseraient davantage (et vous aussi) à plonger tout de suite dans la lecture d’une recette ou de “Aboie Georges”, avec un bon référentiel, pas besoin d’échauffements particuliers, le sens est là, tout de suite. Les gammes viendront plus tard et leur éventuelle aridité sera bien plus légère à des enfants pleinement conscients de leur utilité.
Ce qui est amusant, c’est que Marianne et Clochette ont raison toutes les deux.
C’est également rassurant.
Juste un détail Marianne :
Tu dis : “Toutefois, la décomposition alphabétique n’est pas diabolisée puisqu’elle fait partie de la phase de fixation incontournable dans les apprentissages fonctionnels. Mais ce n’est pas par là qu’on commence, parce que, au début de l’apprentissage, ça n’a pas de sens.”
Exactement. Et d’ailleurs, dans le livre de Thierry Venot, on ne commence pas par ça. Mais alors, pas du tout.
Tu dis aussi : “Les gammes viendront plus tard et leur éventuelle aridité sera bien plus légère à des enfants pleinement conscients de leur utilité.”
C’est exactement l’approche du livre.
Pourquoi se braquer sur les deux mots “méthode” et “alphabétique” ? Oublions-les !
Pourquoi ne pas partir à la découverte d’une approche intéressante, originale, moderne, logique et surtout que les enfants adorent et qui fonctionne ?
Je suis très irritée par le mot méthode, et je ne lâche pas prise, parce que ce n’est pas qu’un mot, c’est tout un esprit.
Une méthode, c’est une marche à suivre, une piste toute tracée, une progression précise, un manuel avec une pagination impérieuse.
Une méthode ne se met pas au rythme des enfants, ne respecte ni leur fantaisie, ni les surprises du calendrier, ni les mille opportunités imprévisibles qu’offre le quotidien et auxquelles il serait bien dommage de renoncer. Une méthode met tout le monde au pas. Certains aiment bien les synchronisations rigoureuses…
Avec un manuel – manuel et méthode vont bien ensemble – chaque année, à la même date ou presque, le peloton est à la page 40, ainsi qu’il est prescrit, page qui correspond miraculeusement à la saison en cours et presque à l’évènement du jour.
Avec une approche fonctionnelle, chaque année est différente, les projets développés se suivent et ne se ressemblent pas, ils imposent des documents différents, sans cesse recommencés (et ça, c’est bien ce qui dérange beaucoup d’enseignants qui ont du métier et qui disposent d’un stock de documents tout prêts, longuement éprouvés et qui épargnent bien du travail)… avec une approche fonctionnelle, à peu de chose près, les manuels ne servent à rien, mais les documents de référence subissent une usure accélérée.
Je ne prétends pas que les enseignants adeptes d’une méthode sont des têtus sclérosés, non, il en est qui sont en recherche permanente, très ouverts aux nouveautés, mais ils sont demandeurs de METHODES nouvelles et prometteuses. Ils sont bien rarement disposés à renoncer à cette idée qu’il faut une méthode pour apprendre. Leur en a-t-il fallu une pour apprendre à parler, à marcher, … ? Non, pourtant !
Il n’est pas possible d’oublier le mot méthode parce que tout est là.
Je veux bien, par contre, laisser tomber tous les qualificatifs tels que alphabétique, global (souvent confondu avec fonctionnel), et autres, ils ne sont que fioritures, le fond est commun : c’est la voie tracée, rassurante à suivre, pratique.
Ceci dit, il n’est sans doute pas utile de débattre plus avant. C’est un choc des mondes.
Ne gardons que le positif de tout ceci : il est des enseignants motivés, convaincus, dynamiques, pleins de savoir-faire et qui aiment leur métier… Ça, c’est une vraie bonne nouvelle !
Hello Marianne,
Je n’ai pas de certitude, que ce soit dans ma vie professionnelle ou dans ma vie tout court.
Je n’ai pas parlé de ce bouquin parce que c’est une méthode, ou qu’il est alphabétique, ou qu’il a une couverture verte. J’en ai parlé parce qu’il m’est utile et que je considère que c’est un très bon bouquin. J’aime profiter de l’expérience de M. Venot.
Il m’évite de réinventer la roue chaque matin et il m’offre des raccourcis très utiles, des choses auxquelles je n’aurais jamais pensé, en deux mots de l’efficacité pédagogique.
Je suis quelqu’un de structuré et j’aime me trouver dans un univers structuré. J’aime les programmations, je n’envisage pas d’enseigner sans progressions. Je ne suis pas assez virtuose pour m’en passer. Je suis assez réactif pour les modifier au fur et à mesure de l’avancée de l’année scolaire en fonction des réalités de ma classe.
Et bien sûr que je ne le suis pas au mot près, ce bouquin, que j’y rajoute de vrais morceaux de la vie de mes élèves (surtout ici à la Réunion, où les enfants ont un environnement qui a des spécificités qu’il serait stupide d’ignorer)
Je ferais deux citations en guise de conclusion provisoire, parce que bien entendu cette discussion que je trouve très enrichissante demandera à être prolongée dans d’autres articles à venir :
-Celle attribuée (paraît-il à tort) à Voltaire :
“Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire. “
-Celle, par contre, qui est parfaitement authentifiée et qui est de Homer Simpson :
“No problemo !”
bonjour à tous, juste qq lignes pour témoigner que j’utilise moi aussi cette méthode depuis des années. Mes élèves (j’ai un triple niveau mater) ont hate d’être en GS pour enfin faire connaissance avec les copines sorcières dont les GS font tant de mystère…de mèche avec moi, pour que les MS aient trop envie ! Tout le matériel que j’ai fabriqué autour, y compris les petits chaudrons nous permettent de jouer…et apprendre ! Les résultats sont au rendez-vous, et les élèves super fiers. Je recommande à tous les collègues avec lesquels j’ai l’occasion d’en parler en tant que Maître d’Accueil.
Perso, je couple aussi avec des détour chez retz avec les phonalbum (celui chabadababa mon chat transforme toi est tb pour travailler en conscience phonologique avant d’attaquer la methode de Thierry Venot.
Je guête les sorties du GRIP…
Pédagogiquement vôtre.
Véro
Tiens, tout-à-l’heure, à la radio, il y avait une interview d’Alain Bentolila, qui a dit une phrase que je me suis empressé de retenir.
Elle disait à peu près ceci :
“Qu’importe la méthode de lecture utilisée, qu’elle soit alphabétique ou globale. Si les enfants n’ont pas assez de mots dans leur tête, ils n’apprendront pas à lire”.
J’ai dans ma classe un élève qui a deux ans de retard en GS.
Peu de vocabulaire : lors de son arrivée en MS, il connaissait trois sortes d’animaux : les ‘ouah ouah’, les ‘cui-cui’ et les ‘meuh’.
Quelle que soit la ‘méthode’ utilisée, il n’est pas question de le faire entrer dans la réflexion sur ce qu’on entend lorsqu’on dit tel ou tel mot, pas question d’aller à la pêche aux sons, aux syllabes…
Une seule solution, lui faire acquérir du vocabulaire, encore du vocabulaire , le mettre en situation de communication.
Et quand cela arrive si tard, ce n’est pas facile…
Pour avoir eu les ‘grands’ de la famille, l’apprentissage de la lecture n’est pas gagné ; une grande soeur a très vite su déchiffrer mais juste déchiffrer car elle n’avait pas le vocabulaire pour comprendre ce qu’elle déchiffrait.
Bonjour à tous,
Je suis ce débat avec intérêt. Je suis retournée en haut de page étudier la couverture de ce livre qui propose une technique si efficace.
Dès la première de couverture, je tique. “Avec 140 exercices progressifs”. C’est bien ce que je dis. C’est une progression, et qu’on ait mis la phase alphabétique au début ou plus loin dans le parcours ne change pas grand chose à l’affaire.
Qu’est-ce que vous voulez, j’aimais ça, moi, de refaire des documents toujours recommencés en fonction de ce qui tombait sur la tapis et alimentait la dynamique de ma classe selon un cours capricieux et infiniment plus logique que le cheminement de l’année précédente.
J’aimais ça, de réinventer la roue, comme dit Michel, tous les soirs devant mon ordinateur. C’était bien motivant et efficace. Je saisissais des étincelles au vol, je soufflais dessus, je tisonnais ailleurs, je récoltais des feux d’artifices. C’était du cirque, je faisais tourner les assiettes en courant de l’un à l’autre. Au diable les manuels et vive le travail à la carte !
Attention, je n’avançais pas sans boussole et je suivais une étoile précise. MAIS je surfais sur des vagues qui me menaient bien plus loin que n’auraient pu le faire les cent coups de rame laborieux prescrits à la page du jour dans le livre du maitre. Je faisais feu de tout bois, j’étais une opportuniste.
Je ne suis pas “un enseignant qui sait parfaitement ce qu’il fait, où il va, par quel chemin il y va et pourquoi il y va”, je suis une enseignante qui sait où elle va mais qui décide du meilleur chemin au coup par coup, en fonction du terrain toujours mouvant, de la “météo” particulière de la classe, des surprises de la vie.
Bien sûr, des échantillons de mes documents s’en allaient dans des classeurs, réserve précieuse pour l’avenir parce que j’y retrouvais des ossatures bien utiles à la création de d’outils neufs. Je n’aurais jamais eu l’idée d’en tirer une progression à proposer à d’autres, un modèle à suivre, une méthode à publier.
Maintenant que je n’ai plus de classe, je prêche pour une pédagogie du plaisir, inventive et réactive. C’est vivant. Ça ne se trouve pas, séché, entre les pages d’un livre, au rayon du prêt-à-porter pédagogique.
Voilà, Michel ! Et je suis toute guillerette de constater que je viens de pondre une page sans taper une seule fois le mot “méthode” sur lequel nous nous entrechoquons. C’est pas beau, ça ? 😉
Bonjour Sacha
J’ai bien compris que tu pratiquais une pédagogie qui t’apporte beaucoup de joie et qui est bénéfique aux élèves.
Et je te répète que tu es la bienvenue pour pouvoir en parler dans un ou plusieurs articles de Tilékol.
Cependant, il existe d’autres formes de pédagogie, qui donnent aussi d’excellents résultats et qui sont aussi bienvenues dans les colonnes de Tilékol.
Freinet, Montessori, Explicites, adeptes de la pédagogie du projet, de l’objectif, de la progression systématique, de la résolution de problèmes, consommateurs de méthodes et de fiches ou bien ennemis jurés du photocopieur, admirateurs de Piaget, de Kergomard ou de Meirieu, membres du GRIP ou de l’OCCE, et j’en passe bien entendu, vous êtes TOUS chez vous à Tilékol.
Venons partager ce qui FONCTIONNE et oublions les querelles de clocher.
On raconte qu’un jour, des militants pacifistes sont allés trouver Mère Teresa.
Ils lui ont dit “vous qui êtes universellement connue, voulez-vous vous joindre à nous lors de la manifestation contre la guerre que nous allons organiser ?”
Mère Teresa leur a répondu : “Vous ne me trouverez jamais à aucune manifestation CONTRE la guerre. Par contre, je serai toujours présente pour toutes les manifestations qui seraient organisées POUR la paix”.
Je ne suis pas Mère Teresa, un simple coup d’oeil dans un miroir me le confirme.
Je ne suis pas CONTRE une forme de pédagogie, je suis POUR des solutions, concrètes, palpables, qui fonctionnent, et je les partage ici. C’est tout simple !
“Je ne suis pas CONTRE une forme de pédagogie, je suis POUR des solutions, concrètes, palpables, qui fonctionnent, et je les partage ici. C’est tout simple !”
Je l’entends bien, Michel… et je ne m’oppose pas à ça. Moi aussi, je suis pour des solutions qui fonctionnent. Mais qui dit solution, dit problème en amont, si quelque chose a coincé, si l’enfant est victime de troubles, de blocages, …
Dans ces cas-là, on tombe dans le domaine de la remédiation, c’est là qu’on a besoin de solutions. Alors, qu’on ait recours à des stratagèmes pour réparer des “séquences” endommagées, pour dégripper la machine, pour pallier des manques, pour relancer un processus, c’est logique.
Mais dans la plupart des cas, et même avec des enfants en difficulté d’apprentissage pour qui la progression sera plus longue, le cheminement vers la lecture se fait sans poser de vrai problème qui réclame des solutions.
De même un enfant dont la motricité pose problème aura besoin du soutien d’un kinésithérapeute, celui qui aura des difficultés d’élocution sera confié à un(e) logopède, ou orthophoniste chez vous… Ces spécialistes auront sans doute des solutions, ou en chercheront qui conviennent mieux à son cas.
Nous ne sommes pas des spécialistes de la rééducation, nous sommes des généralistes de la pédagogie.
je l’utilise de puis le début de l’année avec la méthode des alphas et les élèves adorent et adhèrent !!!!! et surtout, ça marche !!!
Hello Cathy
Comme tu le dis : ça marche . Ca marche même très bien. Merci pour ton témoignage !
“Et ça marche !” est un argument qui me sidère toujours quand on parle d’apprentissages et d’apprentissage de la lecture en particulier, pour défendre une méthode…
Sur le même ton, je peux affirmer que la technique de la gommette rouge (ou du ruban bleu, ou de la plume verte) marche aussi très bien.
Pour ceux qui ne connaissent pas cette technique révolutionnaire, il suffit de coller une gommette rouge sur le front de tous les élèves de la classe chaque fois qu’on aborde une activité de lecture. Pour le reste, chaque enseignant fait comme il l’entend, méthode syllabique, globale, gestuelle, alphas, Venot ou approche fonctionnelle, peu importe. ET ÇA MARCHE ! Les enfants progressent en lecture et tout ça dans la bonne humeur, la gommette rouge donnant à chacun un petit air guilleret !
Evidemment, que ça marche (la gommette, les gesticulations, les ânonnements, …) puisqu’on intervient à un moment du développement de l’enfant où l’apprentissage n’est pas une seconde nature, mais la première. Evidemment, que les enfants de cet âge, confrontés à la lecture, entourés, stimulés, … vont lire.
Je ne promets d’ailleurs pas que les enfants qui aborderont la lecture dans le cadre d’une approche fonctionnelle liront plus vite que les autres (c’est même plutôt le contraire, mais la différence tient surtout au sens donné au mot lecture, “fonctionnellement”, lire c’est comprendre, donner du sens, rien à voir avec le déchiffrement).
Par contre, il est évident que des enfants qui ont baigné, à l’école, dans un environnement “fonctionnel”, bénéficient, par capillarité, de bonnes chances de développer, dans toutes les circonstances de la vie, un solide bon sens, de la logique, de mettre spontanément sur pied des démarches scientifiques devant les questionnements, d’aborder les problèmes de façon originale, loin des formatages méthodiques, d’être capables d’esprit critique, de savoir sortir des sentiers battus, d’être réactifs, créatifs, inventifs.
Au risque de me répéter, je crois que le BON SENS est une force tranquille et que ceux qui l’auront cultivé dans leur cartable sauront en faire usage dans la vie.
Sacha, je te propose une trève.
Tu es une grande amie de Tilékol, ainsi que ta maman Marianne, et c’est toujours un plaisir de lire tes commentaires.
Nous avons bien compris, et nous respectons totalement, ta vision de la pédagogie et, au-delà, de la vie.
Nous aurons d’ailleurs l’occasion de la présenter plus en détail à l’avenir, avec ton aide si tu le veux bien.
Arrêtons cette partie de ping-pong, nous aurons certainement l’occasion de faire valoir nos arguments respectifs dans l’avenir, dans un respect mutuel et sans vouloir imposer qui que ce soit aux lecteurs de Tilékol, qui sont adultes et aptes à se faire une opinion.
Noël approche, c’est aussi la fête de la tolérance. Tu me diras, c’est aussi la période où on s’envoie des boules de neige, mais ici à la Réunion sous le soleil de l’été tropical j’aurais bien du mal à en trouver.
En tous cas, cet échange prouve que nous autres enseignants nous bénéficions d’un avantage gigantesque : la liberté pédagogique, et cela n’a pas de prix !
Oh oui Michel, j’étais partie sur ma lancée et dans ces cas là, il n’est si simple de m’arrêter… C’est que le sujet me passionne 🙂
Je reprends la parole parce que, juste maintenant, là, je suis en colère.
J’ai reçu des mails de personnes qui ont des problèmes parce qu’ils utilisent ce type de méthode.
Quelques exemples tirés de ces mails :
“Ce qui vous semble si évident avec la méthode Venot, était largement conspué, voire « satanisé » en 2006-2007. Des collègues se sont vus traités de « nazis ». Moi, j’ai vécu une « engueulade » par mon inspectrice devant tous mes jeunes collègues, c’est très dur à supporter…”
“ Les relations quotidiennes avec nos propres collègues qui nous rejettent parce que classés dans les « vieux réacs », tout cela épuise“.
“Je ne cesse pas d’être surprise par la violence du débat concernant les méthode de lecture. M’est avis qu’il doit y avoir autre chose la dessous, je n’ai pas encore trouvé quoi. Chez nous en métropole, et particulièrement par chez moi, terre dans laquelle des inspecteurs généraux ont assez violemment pourfendu les méthodes syllabiques, il s’en trouve toujours, dès que certains s’avisent d’affirmer leur engagement pour ce type de méthode, d’autres pour venir s’outrager qu’on puisse enseigner ainsi… ”
Autant vous le dire carrément : je trouve cela scandaleux.
Les enseignants sont là pour enseigner la tolérance et ne sont pas capable de l’appliquer à leurs propres collègues !!!
Le refus de vouloir simplement parler d’une manière d’enseigner qui donne des résultats ???
Le harcèlement systématique dès que quelqu’un dit du bien de cette manière d’enseigner ???
Mais qu’est-ce que ça veut dire ?
La pédagogie serait une science exacte ?
Chaque enseignant serait coulé dans le même moule ?
Si on veut juger, OK, jugeons sur les RÉSULTATS.
Je suis désolé, il n’y a PAS que “le vécu” qui suscite l’intérêt des enfants. Il y a aussi le conte, le merveilleux et LA DÉCOUVERTE de l’inconnu.
S’il vous plaît, ouvrez vos esprits !
Excusez-moi, vous ne me verrez pas souvent en colère, mais là je trouve que la situation n’est pas acceptable.
Je continuerai de parler du GRIP et aussi des “explicites” (voir leur site ici), et je parlerai aussi de Freinet et des constructivistes. A Tilékol, il n’y a pas d’exclusive, on a l’esprit ouvert, et on aime la découverte, les raccourcis pédagogiques et les pépites d’efficacité. Et ce bouquin est une sacré pépite.
Merci Michel pour l’intérêt que tu manifestes pour la Pédagogie Explicite et pour avoir signalé le site Form@PEx qui sert de référence sur la question.
Les réactions, parfois violentes, que suscitent les questions pédagogiques résultent en fait de conceptions différentes sur le rôle attribué à l’École. Les philosophies éducatives sur lesquelles reposent le constructivisme et l’instructionnisme sont parfaitement antinomiques. Les uns veulent l’épanouissement de l’enfant et la construction des savoirs grâce à des situations-problèmes et à une pédagogie de découverte. Les autres veulent la transmission des connaissances et des habiletés, du simple vers le complexe, la compréhension et le maintien en mémoire longue. Les uns ont le projet de changer à terme la société grâce à l’école, les autres se contentent de former des citoyens éclairés dont notre démocratie a besoin.
La discussion que tu appelles de tes vœux risque donc de très vite tourner au vinaigre tant les conceptions éducatives et les pratiques pédagogiques des uns et des autres sont éloignées. On peut le regretter, comme toi, ou en prendre acte, comme moi. D’où mes rares apparitions sur les blogs et forums (je me suis reconnu dans ton allusion plus haut !). Je discute volontiers avec celles et ceux qui sont intéressés par la Pédagogie Explicite et les pratiques d’enseignement efficace. Quant aux autres, puisqu’ils ont fait d’autres choix, qu’ils se débrouillent avec. Sans que je perde mon temps à leur apporter une contradiction bien inutile…
Bien cordialement.
Je n’ai jamais donné dans la provoc’ gratuite.
Sur Tilékol, je pense entre autres aux jeunes enseignants lâchés dans la nature, avec quelques données théoriques pour seul bagage.
Si je peux les aider en leur ouvrant une fenêtre sur différentes manières d’enseigner, je le ferai.
Si je peux enfin leur mettre du CONCRET sous la dent, je le ferai !
Si ça tourne au vinaigre, je rajouterai un peu d’huile d’olive.
Les conceptions et les pratiques sont différentes et éloignées ? Chouette, on va apprendre plein de choses.
Cher Tilekol,
Ces témoignages pourraient nous être précieux. Si les collègues qui les ont écrits souhaitent nous les transmettre, nous saurons en faire bon usage.
Cordialement,
Pascal Dupré
Instituteur, membre du GRIP
Pourquoi ne pas se focaliser plutôt sur les témoignages positifs et les résultats concrets ? C’est quand même plus important que tout le reste…
Bien sûr, mais un homme averti en vaut deux 😉
Bonjour,
Je profite du coup de gueule de michel pour témoigner que lors de ma formation à l’iufm il y a 5 ans, mon tuteur, juste parce que j’avais osé dire que je donnais des devoirs à mes élèves de CM2 pour qu’ils puissent se préparer à une évaluation , m’a dit que j’étais “élitiste, inégalitaire et que je faisais l’apologie de la droite”… Je peux témoigner que si 99% des personnes que j’ai rencontrée dans ce métier sont des personnes ouvertes et tolérantes, il existe une toute petite minorité de personnes effectivement réactionnaires à toute idée pédagogique n’allant pas dans leur sens, et que ces personnes, à tout bout de champ, confondent pédagogie et idéologie politique.
A l’époque, j’ai vécu mes entretiens avec cette personne comme un véritable lavage de cerveau, mais je ne me suis jamais laissée démonter.
Cependant, il est vrai que de telles types de personnes sévissent particulièrement dans les IUFM, terrain où elles n’ont pas trop à se confronter à la réalité d’une classe.
En abordant la question des méthodes de lecture, michel a mis le doigt sur un sujet très, très sensible…
Décidément, ces commentaires ne veulent plus finir…
J’étais loin de m’imaginer toutes ces réactions, effectivement.
Si ça a pu donner un coup de projecteur sur ce livre, tant mieux 🙂
Eh, les jeunes qui démarrez, essayer de l’emprunter ou de l’acheter, vous allez avoir le plaisir de mener des séances vivantes, avec des élèves heureux, qui participent, et qui seront tout excités d’apprendre à lire. Ce bouquin va vous mettre en confiance et vous ne l’oublierez jamais.
Je lance un appel :
Je cherche un spécialiste de l’enseignement, une personne qui pourrait nous écrire un article de référence sur Tilékol, dans lequel il nous brosserait le paysage des différences tendances pédagogiques.
Un peu comme l’a fait Anthéron dans un commentaire ci-dessus, mais en entrant dans les détails des différentes écoles, conceptions, mouvements.
Sans porter de jugement, sans mettre en avant une forme de pédagogie plutôt qu’une autre. Juste une présentation la plus claire et la plus complète possible, éventuellement en plusieurs parties.
Si vous vous sentez capable, contactez-moi, merci.
Je pense que cet article, s’il est bien fait, sera réellement passionnant, et utile à de nombreux enseignants qui -oui, ça existe – ne se doutent même pas qu’il puisse y avoir des conceptions aussi profondément différentes de la manière d’enseigner.
Pour une vision neutre de ces questions pédagogiques, il faut se référer à l’ouvrage écrit sous la direction de Clermont Gauthier et de Maurice Tardif, « La pédagogie – Théories et pratiques de l’Antiquité à nos jours » (3e édition : 2012) : http://www.formapex.com/generalites/767-livre-la-pedagogie-theories-et-pratiques-de-lantiquite-a-nos-jours-3e-edition-dir-clermont-gauthier-et-maurice-tardif
Sinon, d’un point de vue explicite, le tableau simplifié des grands courants pédagogiques : http://www.formapex.com/generalites/256-tableau-les-grands-courants-pedagogiques
Enfin, un autre livre paru en 2012, de Gérald Boutin (un Canadien), « La guerre des écoles » (qui lui aussi regrette l’absence de dialogue) : http://www.formapex.com/philosophie-educative/838-livre-la-guerre-des-ecoles-gerald-boutin
Pour compléter, se reporter à la section Courants pédagogiques de Form@PEx : http://www.formapex.com/courants-pedagogiques
Je doute, toutefois, que ces références plaisent aux constructivistes ou aux partisans de l’enseignement traditionnel…
Effectivement, cela risque de ne pas plaire.
Pour avoir une vision des différentes méthodes pédagogiques vues cette fois depuis la montagne opposée des méthodes actives,
voir le bouquin de J. Leif, Philosophie de l’éducation, tome 1 (Pédagogie générale). Attention, il date un peu (années 1968) mais il est très complet.
Vous le trouverez ici : http://manuelsanciens.blogspot.com/p/pedagogie.html
Félicitation Michel pour ton ouverture d’esprit, ta curiosité et ta tolérance. Il en faudra beaucoup.
Beaucoup de disputes n’auraient pas lieu ou seraient un peu plus intelligentes notamment si les termes étaient mieux définis. C’est donc une excellente idée que de proposer une vue d’ensemble des méthodes.
Hello Michel,
Je viens de lire cet article de Catherine Huby sur la méthode Venot.
http://doublecasquette3.eklablog.com/grand-beau-sur-le-microclimat-a107545744
Il est très bien fait.
Et l’interview de Venot, tu la publies quand ?
@ +
Julien
Excellent article !
Qui commence d’ailleurs par la reproduction d’une page d’écriture, preuve qu’on écrit correctement ce qu’on lit correctement.
Cette année encore, le livre de Venot donne des résultats palpables dans ma classe. Ce que j’aime, c”est lorsqu’à l’accueil (grande section), à cette époque de l’année, des élèves viennent me demander … de leur dicter un texte !
Et je vois que dans l’article, l’enseignante utilise comme moi les personnages des Alphas, en complément. Je n’utilise pas la “méthode” mais les personnages, oui…
Nous venons de decouvrir Syllabique pour apprendre a lire. Nos enfants de 4 et 6 ans ont accroche. Gratuit et tres progressif:
https://itunes.apple.com/fr/app/syllabique-gratuit-apprendre/id1109609669?mt=8
Je l’ai commandé mais je ne vois pas du tout comment le programmer durant l’année.
la progression du livre ne me “parle” pas. Pourriez-vous m’aider?
Bonjour Pagilpau
Il y a une programmation sommaire en page 5 du livre et une progression en pages 6,7 et 8.
Pour ma classe, je n’ai pas suivi cette programmation, parce qu’elle est trop ambitieuse pour mes élèves, mais j’ai repris la progression, en faisant un petit tableau, où il y a une case blanche en début de chaque ligne.
Et j’avance au rythme de mes élèves, tout simplement. Lorsqu’une étape est franchie, je coche la case et je passe à la ligne suivante.
D’ailleurs, en général, je fais ça pour toutes les matières. Rien ne sert d’aller plus vite que la musique…
J’ai quand même séparé la progression en cinq petits tableaux séparés, représentant les cinq périodes, mais uniquement à titre indicatif.
J’ai mis mon tableau en ligne, si tu veux tu peux le télécharger ici.
Bonjour,
Institutrice à la retraite , eh oui tout fini par arriver , je suis grand-mère de deux petits de 6 ans qui terminent leur GS .
La méthode dont vous parlez m’interpelle pour mon ptit gars souffrant de retard mental et aimant beaucoup la musique et qui pourrait bénéficier d’une approche différente de la lecture ; j’avais déjà songé à Borel et Maisonny .
Je ne connais pas la méthode que sa maîtresse utilisera au CP mais mon idée est de proposer un soutien avec une méthode complémentaire en fonction des sons qui seront abordés en classe . Pensez-vous cela compatible?
Si oui , je serai également intéressée par les fiches d’activités dont vous parlez pour mon p’tit gars toujours , même si je crains un peu le surdosage , compte tenu de ses difficultés .
Ce serait plus pour aider ma petite fille qui, elle aussi, va entrer au CP et commence à lire seule grâce à la méthode des Alphas utilisée par sa maîtresse : elle a eu un vrai déclic comme on le voit chez nos élèves de CP au fil de l’année.
Merci d’avance pour votre réponse
Bonjour,
Je suis enseignante au CE1, j’ai 3 élèves qui ont le niveau CP, voire grande section (aberration du système scolaire français… Bref…). En surfant sur le net pour trouver des outils adaptés à leur niveau je suis tombé sur la présentation de cet ouvrage. En 2018, et suite aux programmes actuels, je souhaite savoir si ce livre est toujours d’actualité. Il y a-t-il une réédition en cours ?
Merci.
Bonjour Elodie
Tant qu’il y aura des enfants qui auront besoin d’apprendre à lire, et des enseignants cherchant à être efficace, cet ouvrage sera d’actualité 🙂
Je te suggère d’aller sur le site de l’éditeur (voir en bas de l’article) et de lui poser tes questions concernant les mises à jour, parce que je ne me suis pas tenu informé de l’évolution de la collection.
Mais je ne changerais pas une ligne à cet article : l’approche proposée par ce livre est d’une efficacité redoutable.