8 avril 2018, Hatsukaichi, banlieue d’Hiroshima. Je suis dans mon lit, dans cette petite maison construite en préfabriqué léger. Tout est calme. Je dors profondément. Il est 1h30 du matin.
Soudain, la secousse… Un tremblement de terre, un vrai, se produit. 5.8 sur l’échelle de Richter.
C’est bien connu, le Japon est un archipel particulièrement sujet aux secousses telluriques. La raison ? Il se trouve à la rencontre de quatre plaques terrestres !
La conséquence : des milliers de séismes chaque année, du plus « soft » au plus catastrophique, comme celui qui a provoqué le tsunami de 2011, qui a fait 18 000 morts !
Du coup, les japonais étant des gens organisés, les écoles entraînent régulièrement les élèves à réagir face à une secousse, et les bâtiments sont construits en respectant des normes précises, garantissant leur tenue (jusqu’à un certain point) lorsque la terre tremble.
Revenons à ce 8 avril dernier : j’étais dans cette petite maison, très légère, louée en AirBnB. Nous étions quatre, deux couples. Nous dormions.
Soudain, un vacarme : les smartphones se sont mis à HURLER, le son au maximum, les écrans clignotant en rouge, et un message est apparu à l’écran.
Ce message, le voici :
Pas le temps de reprendre ses esprits, cinq secondes plus tard, tout s’est mis à trembler.
La maison craquait de tous les côtés, le lustre se balançait dans tous les sens, tout vibrait.
A quoi pense-t-on dans ces moments-là ?
Curieusement, je suis resté zen. Je me suis simplement dit ; « je suis au Japon, la maison est construite pour résister, elle va bouger mais rester intacte ». Je suis resté couché, et j’ai réveillé Patricia, ma femme, qui, elle, ne se rendait compte de rien.
« Un tremblement de terre ! » Le temps qu’elle reprenne ses esprits, la secousse était terminée.
Immédiatement après, des sirènes se sont mises à retentir, accompagnées d’annonces (en japonais) faites dans des hauts-parleurs.
Puis le silence.
Puis une première réplique, très brève (une à deux secondes, alors que la secousse principale, elle, avait duré, à vue de nez, une douzaine de secondes.)
Puis le silence.
Puis, quelques minutes plus tard, une nouvelle réplique. Et ça a recommencé quatre fois.
Le silence…
…Et je me suis rendormi !
Le lendemain, mon premier réflexe a été d’aller sur Internet pour voir si on parlait quelque part de cet événement.
Je n’ai pas cherché longtemps : le site earthquaketrack.com indiquait qu’il s’agissait du séisme le plus important de l’année au japon, et j’ai vu plus tard que l’autre site earthquake-report.com indiquait une magnitude de 5.8, 6 blessés, 23 maisons endommagées et 171 personnes évacuées…
(Voir également ici pour un article en français)
Ce n’était pas le Big One, loin de là, mais c’était puissant…
Que ressent-on lors d’un tel tremblement de terre ?
Comment vous « faire ressentir » cette secousse…
J’ai trouvé qu’au niveau des sensations, cela ressemble assez à ce qu’on ressent lorsqu’on est dans un avion, immédiatement après que les trains d’atterrissage aient touché le sol : ça vibre très fort, on se sent un peu brinquebalé à droite et à gauche…
Ou alors, vous pouvez vous imaginer en petite fourmi sur une machine à laver en cours d’essorage !
Il faut néanmoins relativiser : ce qui est impressionnant pour un visiteur l'est certainement moins pour un japonais. Non pas que ce soit “banal”, étant donné que la puissance peut être dévastatrice, et ça personne ne peut le savoir à l'avance, mais avec 1000 séismes par an, le plus souvent imperceptibles, ils ont une certaine habitude.
Voilà, je ne sais pas si vous aussi avez déjà expérimenté ce genre de phénomène, faites-nous connaître vos impressions en commentaires !
Entre 1998 et 2000, j’ai vécu et travaillé à Katmandou au Népal; j’étais directrice de l’école française de Katmandou.
Une nuit, je me suis réveillée en sursaut et immédiatement affolée, pensant (ça va plus vote que d’écrire ) que quelqu’un secouait furieusement mon lit. Dans ce sommeil surpris, je n’ai – un peu sottement, puisque le risque sismique était avéré et que nous faisions des exercices de prévention à l’école – pas pensé au tremblement de terre, mais me suis figurée que quelqu’un cherchait “brutalement” à me réveiller… Jusqu’à ce que j’allume la lampe de chevet, et vois le tableau sur le mur en face de mon lit balancer de gauche à droite. Tout secouait. Cela a duré le temps que je me précipite dans la chambre de mon fils ( 5 ans), l’arrache de son lit et sorte dehors le plus rapidement possible. Une immense clameur montait encore de la ville (j’habitais à la périphérie). Rien de plus, pas de réplique. Pour autant, pas facile de retrouver le sommeil ni de faire baisser l’adrénaline.
Depuis, cela fait pourtant bientôt 20 ans, il m’arrive encore au moins une à deux fois par an, lorsque je suis dans un demi sommeil, de me réveillée stressée +++ avec corporellement cette sensation de “secouade”, comme une trace mnésique.
Bonjour Nanetska
Magnifique témoignage !
Il est vrai qu’à Katmandou, les constructions ne sont pas vraiment anti-sismiques. D’où la tragédie récente.
Le point commun entre nos deux expériences est que ça a eu lieu la nuit. Les sensations sont différentes, la perception est plus intense, et les souvenirs restent ancrés…
Il y a 2 ans, j’étais à Utsunomiya (ville jumelée avec ma ville, un peu au nord de Tokyo). Nous étions à l’hôtel, au 15ème étage, le soir et je me brossais les dents. Mon mari, assis, me dit “Tiens il y a une secousse”; Elle était faible (sensation du métro qui te balance) et courte. Mais c’est après que l’on a cogité!
Sinon de nombreux et très bons souvenirs de notre séjour.