Le numérique fait irruption dans nos vies, mais avons-nous réellement conscience de l'ampleur du bouleversement actuel pour l'humanité toute entière ? Un bouleversement comme il ne s'en en est produit que deux ou trois depuis que l'Homme est descendu de l'arbre et s'est mis à marcher sur deux pieds.
Vous ne me croyez pas ? Venez lire ce qui suit…
Il est commun de nos jours de voir des gens s'extasier devant tel ou tel smartphone, de se déclarer “fans” de marques d'électronique (en méprisant ouvertement des fans de la marque d'en face), de changer de tablette plus souvent que de raison et de se précipiter sur les dernières applications à la mode qui font bip bip ou pouet pouet.
Il est également fréquent d'entendre d'autres personnes maudire les écrans, grands ou petits, en faisant un symbole d'abrutissement, d'aliénation à une société de consommation toujours plus vorace, et déclarer que lesdits écrans sont la source de la “gigantesque baisse de niveau” des nouvelles générations.
OK.
Et si on essayait de prendre de la hauteur, de de voir ce qui se trouve derrière les vitres des appareils connectés, derrière les milliards de dollars d'Apple, Samsung ou Google, derrière les claviers, au-delà des puces électroniques ?
Phénoménale révolution
Ce qui se trouve derrière ? Une phénoménale révolution. Unique dans l'histoire de l'humanité. Un bouleversement total.
Essayons de comprendre pourquoi cette “ère numérique” que nous débutons (et qui s'annonce aussi marquante que la découverte du feu ou la révolution industrielle du XIXeme siècle) est si “révolutionnaire”, au sens littéral, c'est-à-dire pourquoi elle fait basculer le genre humain dans une situation totalement inédite.
Qu'est-ce que le numérique, au fait ?
Commençons par réfléchir à la signification du mot “numérique”, trop souvent confondu avec “informatique”.
L'informatique (matériel et logiciels) sert à traiter l'information.
Quelle information ? Tout ce qui peut être “numérisé”, c'est-à-dire converti en suites de 0 et de 1, donc “mangeable” par un ordinateur.
Et de nos jours, on numérise texte, musique, images fixes ou animées.
C'est-à-dire que les documents de tous types, les livres, les disques, les films sont passés à la moulinette de la “digitalisation”.
- “L'information” (au sens large) est donc numérisée. Ca, c'est le côté “pile” du numérique.
- Mais le côté “face” est, quant à lui, littéralement INFINI. Il s'agit du partage et du traitement de cette information. C'est là que le vertige se fait sentir. Le vertige face à l'infini des possibles, justement.
Vertige
Et c'est là qu'à mon tour, j'ai le vertige en écrivant ces lignes, parce que je sais très bien que malgré tous mes efforts, j'aurai du mal à vous faire une description exacte du phénomène. Normal : comment décrire l'infini ? Considérez donc cet article comme une simple ébauche, un tableau inachevé, un petit coup d'oeil totalement incomplet sur un phénomène complexe, bourgeonnant et se réinventant chaque jour.
- Premier point : la totalité de la connaissance mondiale est accessible pour un prix ridiculement bas, en n'importe quel point du globe et pour n'importe qui (ou presque).
- Deuxième point : le traitement des données numériques est toujours plus efficace, grâce aux logiciels, toujours plus performants, épaulés par un matériel toujours plus puissant (lui-même créé grâce à la puissance de calcul du logiciel, elle-même rendu possible par le matériel, etc…)
“Le logiciel dévore le monde”
Marc Andreessen (fondateur de Netscape)
- Troisième point : Les applications possibles du traitement et du calcul des données numériques sont toujours plus ahurissantes, et ce n'est que le début (voir plus bas).
- Quatrième point : l'accès à toutes ces merveilles se fait par l'intermédiaire d'objets connectés, tels qu'ordinateurs, tablettes et surtout, surtout, smartphones. Les smartphones sont l'unique moyen d'accéder à Internet pour quatre milliards d'humains. Relisez cette phrase.
Eh oui, le petit smartphone est une fenêtre portative donnant sur l'infini. Et il y en a autant en circulation que de terriens.
Changements
Quelques exemples des changements humains provoqués par l'irruption du numérique (exemple tirés pour la plupart du livre de Gilles Babinet, L'ère numérique, un nouvel âge de l'humanité : Cinq mutations qui vont bouleverser notre vie) :
- Aux Etats-Unis, un mariage sur trois est la conséquence d'une rencontre sur internet.
- L'Afrique se met à connaître une croissance économique que personne n'avait prévue. Les experts ont déterminé que cette croissance était une des conséquences de la généralisation de l'usage des smartphones. Exemple : un paysan habitant un village perdu au beau milieu de la brousse téléphone à un négociant pour le prévenir que sa récolte sera prête dans quelques jours et qu'il peut envoyer un camion la récupérer. Auparavant, faute de moyens de communication, la récolte pourrissait sur place.
- Les récents changements de régime brusques (comme le “printemps arabe” ou la révolution ukrainienne de 2014), un peu partout sur le globe, se sont faits grâce une communication utilisant Twitter.
- Le viaduc de Millau, les centrales nucléaires de dernière génération, les gratte-ciels de 800 mètres de haut, les prouesses techniques de plus en plus incroyables sont rendus possibles grâce à la fiabilité des logiciels de simulation et d'études et à la puissance de leurs algorithmes de traitement des données.
- Un des MOOC (cours en ligne gratuits) du MIT (Massachussets Institute of Technology) sur l'ingéniérie électrique a été suivi par 155 000 étudiants ! Simultanément !
De tels exemples, il en existe une infinité. A chaque fois plus étonnants. Ca part littéralement dans tous les sens, de l'éducation à la santé, de l'économie à la vie privée, de l'entreprise aux réseaux sociaux.
Tiens, en parlant de réseaux sociaux : dans certaines régions sensibles où l'insécurité est la règle, les faits de délinquance ont sensiblement diminué grâce au partage des informations en temps réel… sur les réseaux sociaux. Exemple : à Sao Paulo, au Brésil, baisse de 79% en sept ans !
Et pendant ce temps, l'information se crée, s'accumule, se diffuse à un rythme hallucinant. Eric Schmidt, un des dirigeants de Google, avait ainsi calculé qu'en 2010, il se produisait tous les deux jours autant d'information qu'entre le début de la culture humaine et 2003 !
Ajoutons à tout cela une explosion démographique jamais vue. En 1900, il y avait 1,7 milliards d'habitants sur terre, il y en a aujourd'hui plus de 7 milliards. Et la population humaine augmente de 237 000 habitants par jour ! (390 000 naissances pour 153 000 décès…)
Cette nouvelle ère est en train de créer une nouvelle planète, connectée, constituée de 7 milliards de neurones humains s'agitant dans tous les sens, un smartphone à la main.
Et risquant d'ailleurs de sombrer brutalement dans l'apocalypse, sans préavis (cette phrase est destinée aux lecteurs pessimistes dont je fais quand même un peu partie).
“Quel numérique pour quelle école ?”
Mais revenons à la raison d'être du présent article. “Quel numérique pour quelle école”.
Sincèrement, au vu du tour d'horizon que nous avont fait ici, ici et dans les lignes que vous êtes en train de lire, avons-nous l'ombre d'un choix ?
L'Ecole peut-elle ignorer le bouleversement numérique que connaît actuellement l'humanité et continuer son petit bonhomme de chemin comme si de rien n'était ?
Prendrons-nous la responsabilité de laisser nos élèves découvrir uniquement le monde connecté à travers le prisme de Facebook, des SMS à répétition et de ses joyeux LOL…
…En passant à côté de l'ensemble du savoir mondial, faute d'avoir appris comment et pourquoi y accéder, et comment y participer, alors qu'il est à portée de main ?
Et d'ailleurs, l'école survivra-t-elle à cette vague géante ? Dans sa forme actuelle, certainement pas. Ne nous faisons pas d'illusions.
Aspirine
Prenons tous une aspirine, et attachons nos ceintures, nous approchons d'une zone de turbulences…
Bon, c'est bien beau, le piège de la dopamine, la révolution numérique, le vertige, la planète connectée, les multinationales qui prennent le pouvoir, la puissance de traitement des données, les bidules électroniques et les écrans dans tous les sens…
…Mais dans nos classes, de maternelle ou d'élémentaire, là, maintenant (enfin, à la rentrée…) : on fait quoi ?
Quels sont les pièges ? Comment les éviter ?
Par où commencer ? Que devons-nous privilégier ?
Je vous propose de continuer notre réflexion dans le prochain article, qui va clore cette “saga de l'été” sur Tilékol.
Et j'aimerais vraiment votre commentaire là, juste au-dessous, parce que j'ai besoin de me connecter avec vous pour y voir plus clair, moi aussi, figurez-vous…
Si vous voulez prendre réellement conscience de l'ampleur du phénomène numérique, je vous recommande chaudement la lecture du livre de Gilles Babinet, “L'ère numérique, un nouvel âge de l'humanité : Cinq mutations qui vont bouleverser notre vie” : il est édifiant, très bien écrit, facile à lire.
Cet article est le troisième épisode d'une série en quatre partie :
Quel numérique pour quelle école ?
Première partie : la molécule du bonheur
Deuxième partie : le côté obscur de la Force
Troisième partie : “c'est une révolution!”
Quatrième partie : dans ma classe…
A l’heure où se pose la question de la révolution numérique, certains, comme moi, se pose la question du matériel… Cela peut paraître fou, mais nous avons 8 ordinateurs pour 120 enfants, sans accès sécurisé au net et pas de connexion en classe ni de matériel pour y accéder, pas de tbi, vidéoprojecteur, je ne parle même pas de classe mobile ou autre qui me font briller les yeux quand je lis les blogs de collègues mieux équipé. ALors à l’heure de la révolution peut être faudrait il se poser la question de l’égalité de l’accès de tous els enfants de la République au numérique !
Oui, tu as raison.
“Faire entrer l’école dans l’ère du numérique” : vaste programme.
Comme le dit Gilles Babinet dans son livre, je le cite : “A la différence d’une start-up, où ce que l’on décide le matin est mis en oeuvre l’après-midi, l’Etat n’est sujet à aucun sentiment d’urgence (sauf, évidemment, en matière de communication).”
Il faut bien avouer qu’un vidéoprojecteur coûte plus cher qu’une boîte de craies. Et qu’une tablette coûte plus cher qu’une ardoise. Avec les frais de fonctionnement et de réparation en plus. Et la casse, et les vols. Elle n’est pas simple, cette révolution.
Je suis aussi en pleine réflexion à ce sujet.
Je pense que je vais me lancer et je prépare un projet en ce sens. Je vais donc suivre vos interrogations avec beaucoup d’intérêt. La réponse que je me suis donnée est que l’excès nuit en toute chose. Trop c’est trop et pas assez: risque de manque. Je décide donc de tenter de garder une juste milieu et de prendre du numérique ce qui me semble judicieux, sans le laisser nous envahir.
Terrible bataille en vue! Où est la limite?
Rien que le fait que je sois assise à vous écrire par une belle journée d’été qui a tant manqué prouve , déjà, qu’il y en a vite trop, de ce numérique!
Je souhaite brancher ma classe au numérique pour tenter d’aider les enfants en difficultés en leur offrant des aides ( ex: dyspraxie et dysphasie ), ici pour tenter d’équilibrer les chances en respectant les besoins de chacun. Mais je crains pour la structurations spatiale et la manipulation. Déjà beaucoup de lacunes en ces domaines!
Pour ma part, ce sont des heures de recherches avec tellement peu de recul que certains jours, j’ai envie de renoncer!
C’est vrai que l’investissement est énorme et pas seulement au niveau du budget! Merci pour ces réflexions!
Bonsoir Zazoo
Tu dis : “je crains pour la structurations spatiale et la manipulation”.
Excellente remarque. L’un ne doit pas se faire au détriment de l’autre, c’est certainement une des règles d’or…
Je suis d’accord avec Nathall … chez moi, 2 ordinateurs (… qui rament …et n’ont pas de protection vis à vis d’internet) pour une école de 65 élèves… Comment mettre en marche une révolution sans instrument ?
Je rêve de pouvoir me lancer. MAIS …
A contre courant …
Je doute que le numérique développe autant d’intelligence que le manuel. Travailler manuellement développe une intelligence pratique, une adéquation mains (et autres parties du corps) /cerveau, l’imagination.
Je trouve que ce système binaire envahit nos vie, n’en serait-ce qu’au niveau des livrets de compétences : Acquis … ou pas ! Combien de fois nous sommes nous interrogé(e)s en les complétant : “Ah, il y est presque, mais je ne peux quand même pas valider.”
Il y a deux ans sont sortis moult articles de ce type :
http://lemonde.fr/style/article/2012/04/27/ces-branches-qui-debranchent_1691531_1575563.html
Mais me répondrez-vous, tout est numérique … Oui, certes, mais je vais prendre l’exemple de ma mère n’ayant jamais touché un ordinateur de sa vie (et qui me reprochait d’y passer trop de temps), le lendemain de l’enterrement de son mari, elle m’annonce : “Je vais m’acheter un ordinateur pour faire mon veuvage.” 79 ans ! Elle s’y est mise, bien sûr quelque petit coup de main, mais étant loin, et sur un autre OS. Cet évènement m’a fait prendre conscience que cette école d’autrefois lui avait donné les capacités intellectuelles (elle a le niveau brevet) et surtout le confiance pour oser !
Je ne bannis point l’ordinateur de ma classe, ni de mon enseignement … mais je reste très soucieuse de développer autre chose comme le bricolage avec les Drôles.
Et puis, autre chose m’exaspère, c’est la dilapidation de l’énergie par le MEN. Combien de fois, surtout jeunes, sommes-nous partis à l’assaut de nouvelles techniques ? Pour passer à un autre sujet, une fois le ministre débarqué ou son conseiller ?
Récemment la presse a [peu] fait écho d’un de ses dysfonctionnements, la non-reconnaissance des capacités de ses enseignants :
http://www.lavoixdunord.fr/region/houplines-l-instituteur-travaillait-secretement-pour-ia11b49732n2282286#.U8yvFr_h_mA.twitter
Cet article soulève un autre problème, en voulant instaurer la “programmation” le MEN met la société en risque : celle que des jeunes soient capable de spolier les services de l’Etat ! Car si cet instituteur a utiliser ses compétences au service de la gendarmerie, l’enseignement, durant les tap, c’est la porte ouverte aux hackers comme animateurs !
Tiens, je vais peut-être rédiger une bafouille …
Bonjour Maîtresse 🙂
Je pense que, justement, la grosse erreur à ne pas commettre est de vouloir opposer “virtuel et physique”, numérique et manuel.
C’est un peu comme si on voulait choisir entre un marteau et une perceuse : les deux sont devenus indispensables, même si l’invention de la perceuse électrique à percussion est toute récente…
Le numérique est là, nous baignons dedans parfois sans nous en rendre compte, c’est comme ça. La question est : comment armer nos élèves pour qu’ils soient acteurs et non “victimes” de la nouvelle donne ?
Débrancher, c’est très bien, simplement pour débrancher il faut avoir pris conscience de notre “branchement”, être à même d’analyser la situation, et prendre des décisions rationnelles. Et souvent (pas toujours), la volonté de débrancher vient d’une vision fausse du monde numérique. De même qu’Internet n’appartient pas à Google, on peut très bien vivre une vie numérique normale sans être suspendu à Facebook. Facebook et Google (simple exemple) ne sont que deux sites web. Deux arbres qui peuvent masquer la forêt, en quelque sorte…
Et notre rôle, c’est de montrer à nos élèves la forêt, et de leur apprendre à éviter les parfums empoisonnés qui émanent de certains arbres… Si personne ne le fait, le loup risque de les manger au coin du bois…
Vaste question !L’année dernière j’ai pu tester l’utilisation des tablettes en classe. C’est impressionnant de voir avec quelle vitesse les enfants adoptent cet outil.C’est tout aussi impressionnant de constater que si l’on veut un peu de calme dans un classe,il suffit de donner à un groupe la permission d’utiliser les fameuses tablettes. Même avec des appli “éducatives”, il faut bien reconnaître que la tentation d’acheter “la paix en classe” est grande et c’est justement dans ce travers-là qu’il ne faut pas tomber. Cependant, il me semble qu’on ne peut pas faire l’impasse sur cet outil, ne serait-ce que pour montrer aux enfants qu’on peut en faire une autre utilisation que celle qui est faite à la maison mais il faut bien reconnaître que c’est très difficile. Les écoles au top du numérique ne sont majoritaires et lorsqu’elles le sont cela repose souvent sur l’implication d’un enseignant en particuliers. Les moyens financiers sont dérisoires et ne sont souvent pas une priorité pour les communes, (et risquent de ne pas l’être dans les prochaines années malgré tout ce que l’on veut bien nous faire croire) Pédagogiquement, tout est à inventer, le bon côté étant que l’on peut très facilement mettre en commun nos expériences diverses.
Je suis d’accord avec toi: j’ai moi aussi le vertige quand je pense à tout ça. Peut-être devons nous simplement voir les 3 marches qui sont devant nous sans penser au sommet, ni à la distance qui nous reste à parcourir ?
Bonjour Christine
Bien d’accord avec toi à propos du travers dans lequel on ne doit pas tomber.
Je pense que pour s’en sortir, nous devrions peut-être édicter quelques “règles d’or”, simples et peu nombreuses, et les appliquer.
Maintenant, la question est : quelles sont ces règles d’or ?
Bonjour à tous,
je pense que la question matérielle est une fausse question, aujourd’hui il est possible de s’équiper en informatique pour pas cher, en se rapprochant des lycées (entre autre). Dans mon école il y a 6 classes élémentaires, toutes équipées de 4 PC (en réseau)
L’an prochain nous souhaitons équiper les maternelles (2PC pour les PS et MS et 4PC pour les GS)
J’enseigne en GS, aujourd’hui ce qui me préoccupe, c’est de mettre en place l’informatique (qui restera, à mon avis incontournable dans la vie professionnelle de demain) en plaçant un cadre.
Quoi faire? comment? Combien de temps?
Je suis d’accord il ne faut pas opposer virtuel et physique, ce sont deux méthodes complémentaires. Elles peuvent répondre à des besoins identiques ou différents.
Je me pose aussi la question de l’outil pour le maître (mise en place de vidéoprojecteur interactif)
Pour partager mon expérience:
Cette année j’avais un PC dans ma classe, ouvert sur des temps précis (accueil, ou après midi), les inscriptions étaient libres et j’ai remarqué que ce sont toujours les mêmes qui s’inscrivaient. Le temps était limité à 15min par enfant dans la journée. Une dizaine d’enfant pouvaient passer dans une même journée.
J’y avais installé des petits jeux libres de droit sur la phonologie, la manipulation de la souris, la logique…
Je souhaite développer le concept avec de nouveaux jeux pour des exercices de réinvestissement et trouver un système pour que tout le monde puisse passer.
Je réfléchis à la façon d’organiser cela…
Voilà en espérant pouvoir partager avec vous vos expériences.
Bonne continuation à tous
Merci Anne-Laure
“Numérique en classe” est -il forcément synonyme de “jeux” ?
Effectivement ta réflexion est pertinente, mais à mon niveau (GS) apprentissages rimes avec jeux qu’il soit numérique ou pas…(pour ma conception des choses). Mais c’est encore un autre débat.
Et au passage, merci pour ton travail!J’adore;)
Pour ma part, je vais découvrir ce que signifie enseigner à l’aide d’un vidéo projecteur! Je suis à la fois heureuse de toutes les perspectives que cela ouvre mais changer ma façon d’enseigner tout en étant sûre de proposer un enseignement de qualité alors que je vais “bidouiller” (au début) cela m’effraie un peu!
D’autre part, mon école va débuter l’aventure de l’ENT. Je pense aussi m’y investir un peu pour le chapitre “communication” de l’outil. Pareil, j’y vois là les côtés positifs…. (ouvrir les portes de la classe pour des parents qui n’ont pas le droit de franchir la grille (le point noir des écoles élémentaires selon moi!!), moyen parallèle au cahier de liaison pour transmettre les infos, les devoirs pour les parents soucieux d’aider au mieux leur petit “tête-en-l’air” à s’organiser dans son métier d’élève….) Bref, le balbutiement du numérique… outil de communication formidable.
Du coup, je ne ressens pas encore le vertige, je vis mon métier avec quelques années “de retard”. Je commence doucement à me poser les questions mais elles seront à l’ordre du jour lorsque l’on m’en donnera les moyens matériels. D’ailleurs, je pense que c’est cela qui “me sauvera” des travers du numérique car lorsque je pourrais le faire vraiment rentrer dans ma classe, les pionniers, les spécialistes auront déjà tiré les sonnettes d’alarmes et les textes auront peut-être changés!! 😉
Mais bon, imaginons… une des règles d’or pour moi: utiliser le numérique comme un outil pédagogique pour faire mieux et plus facile ce qu’on a toujours fait et surtout ne pas tout virtualiser. Tant pis si l’Ecole passe pour une ringarde mais continuons de donner le plaisir d’écrire avec un outil scripteur ( 😀 ) , de feuilleter en vrai l’objet livre, de créer des choses concrètes avec ses mains… donner le goût de l’effort (et non quelques clics ne suffisent pas pour acquérir ça!!)
Finalement, je crois que c’est notre dépendance à l’électricité qui me donne le plus le vertige!!
j’ai hâte de découvrir les “conclusions” d’un confirmé du numérique!
Rien à rajouter, tout à fait d’accord avec toi Stl!
“Dépendance à l’électricité” : entièrement d’accord avec toi.
Entièrement d’accord sur le reste aussi, d’ailleurs 🙂
Je suis tout à fait d’accord ,j’avais déjà fait part de mon inquiétude face à l’arrivée du numérique qui ne doit pas oublier tout ce qui est motricité.Depuis l’année dernière l’informatique est devenue un objectif à atteindre en classe enfantine.Tous les enfants n’aiment pas aller à ‘ordinateur même pour jouer.Avec le Mac il y a Photo Booth,l’enfant se prend en photo je l’enregistre ensuite dans Iphoto.Avec audiorecorder il enregistre son prénom.Pour terminer j’utilise le logiciel Neuronyx et fabrique ainsi un mémory de la classe.Fabriquer des jeux pour l’ordinateur est un moyen d’intégrer cet outil et de les concerner.
Voici le lien : http://permitic.friportail.ch
J’utilise aussi un logiciel de dessin Tux Paint gratuit et amusant
Bonne fin de vacances
Bonjour,
Mon école est assez bien équipée, TBI et ordinateurs.
Le problème crucial qui se pose à mon avis, ce n’est pas d’utiliser le numérique (en cela l’image du marteau et de la perceuse résume bien l’idée que c’est un outil comme un autre), non, le problème c’est comment enseigner à ces enfants qui sont nés “dedans” et qui sont déjà bien plus compétents à manipuler les outils numériques que ceux d’il y a trois ans à peine.
Comment enseigner mais aussi que leur enseigner ?
Mes collègues crient au loup quand je leur dis que leur apprendre à utiliser une carte c’est inutile, que pour les tables, on peut y passer le temps qu’on veut, j’ai 75% de mes élèves qui n’arriveront pas à les apprendre…
Les élèves les plus performants sont aussi ceux qui n’ont pas la télé chez eux, et un accès à internet limité.
Mais cela représente 2% de mes élèves (CM1/CM2)
Je ne parle pas de tout ce qu’ils ont déjà vu sur internet… c’est hallucinant, dangereux, incontrôlable. Ils sont absolument déconcentrés.
Tous mes élèves (sauf les 2 super performantes !) petit-déjeunent devant la télé, la moitié ont une télé dans leur chambre, ils ont tous des jeux vidéos, la moitié ont un portable, les CM2 communiquent entre eux par Skype, et un tiers possèdent un compte facebook.
Je suis obligée de faire une information de plusieurs heures sur l’utilisation d’internet, les droits, les dangers, les moyens de se protéger… (et information aux parents aussi au passage)
J’aimerai savoir quelle pédagogie conviendrait le mieux à ces enfants ?
Merci
Christine
Ton commentaire est exemplaire.
Tu décris (mais ce n’est que mon avis) les ravages de la “drogue-dopamine”, qui rend les gens accros de l’immédiat et incapables de se concentrer sur un objectif à moyen terme…
C’est exactement à cela que je pensais lorsque j’ai commencé cette série d’articles.
Je continue à y réfléchir et nous verrons ensemble quelles pistes s’offrent à nous.
Je suis vraiment convaincu que face à ces ravages des utilisations incontrôlées d’une des facettes de l’ère numérique, nous avons un rôle important à jouer, pour montrer qu’il existe autre chose. Et pour montrer comment en bénéficier.
Tout simplement un grand merci pour vos lettres .
Elles me permettent d’y voir plus clair et de voir le numérique autrement.
Je me lance , l’an prochain avec l’utilisation du vidéo projecteur en MS /GS.
Bonnes vacances à tous