Une fois de plus, nous allons parler des libraires, une fois de plus nous allons parler d’Amazon. Une fois de plus, je voudrais faire la même proposition aux libraires, et ce coup-ci, je voudrais m’adresser directement à Gérard Collard, qui est un porte-étendard passionné des libraires indépendants français. Lira-t-il cet article ?
Un homme en colère. David contre Goliath.
Monsieur Collard, vous demandez qu'on vous fasse des propositions, en voici.
Gérard Collard est un représentant passionné et fougueux des amoureux du livre et des libraires, des vrais, ceux qui vous accueillent dans leur librairie, vous conseillent, lisent ce qu’ils vendent et vendent ce qu’ils lisent.
Je ne suis jamais entré dans son antre, « La Griffe noire », pour la seule et unique raison que j’habite à 10 000 kilomètres de là… Mais je l’imagine très bien, au milieu de ses rayonnages, depuis des années, dans son univers chéri, des bouquins partout, jusqu’au plafond, des auteurs, des éditeurs, tout un microcosme hautement culturel visité par des amoureux de la littérature, des idées, de l’encre et du papier.
Un libraire indépendant comme il y en a encore beaucoup en France, pour combien de temps ?
Gérard Collard est en colère. Contre Amazon et contre la passivité des pouvoirs publics.
Que reproche-t-il à Amazon ? De tuer une profession.
Comment UN site web peut-il tuer une profession ?
Voici les explications de Monsieur Collard. Amazon, c’est :
-Un siège social au Luxembourg : moins de TVA, moins de taxes sur les bénéfices.
-Des entrepôts géants employant une main d’oeuvre peu qualifiée.
-Des « règles du jeu » de la concurrence faussées.
-Une impossibilité de lutter à armes égales.
Tout ceci est vrai.
La bataille est-elle perdue d’avance ?
La balle est où, d’après vous ? D’après moi, elle est dans le camp DES LIBRAIRES.
Je suis utopique et naïf ? Certainement, ce sont d’ailleurs mes deux qualités principales. Mais j’ai des arguments.
Commençons par expliquer à mon avis ce qu’est Amazon.
Amazon story
Amazon est avant tout l’entreprise d’un homme, Jeff Bezos, qui n’a pas mené sa barque au hasard, et qui a eu des idées fulgurantes.
Idée N°1 : un stock immense à portée de mains
Lorsqu’Internet est apparu, il a décidé de vendre des bouquins par correspondance. En 1994. Dès le départ, il a décrété qu'il allait être le plus grand libraire du monde. Tout le monde l’a traité de fou. Il n'était qu'obstiné.
Il a commencé par déménager et aller habiter à Seattle, la ville des Etats-Unis où se concentraient la majorité des grossistes en livres. Cela s’appelle être décidé et agir.
Il s'est immédiatement retrouvé avec, à portée de mains, un stock de livres infiniment plus important que celui du plus grand des libraires “en dur”, sans avoir à le financer. Pas si bête, le Jeff.
Idée N°2 : inventer le système de l'affiliation
Ca, c'était carrément un trait de génie, et ça se passait – retenez cette date – en 1996.
L'affiliation consiste à rémunérer les autres sites web pour faire la promotion de sa “boutique”, appelons les choses par leur nom.
Grâce au principe de l'affiliation, des milliers de petits sites puis de blogs ont renvoyé leurs visiteurs vers Amazon, et ont touché un petit pourcentage sur les ventes qu'ils provoquaient. Et il était pour qui, le plus gros pourcentage, d'après vous ?
Ce système a permis à Amazon de se faire connaître à une vitesse phénoménale et de ratisser le web comme un chalutier géant ratisse l'océan au point de mettre en péril, puis de tuer les petits libraires américains.
Idée N°3 : s'adapter et voir à long terme.
Ce qui s'est passé ensuite s'appelle un phénomène de “boule de neige”. Amazon a grossi, a monté des entrepôts lui permettant d'être encore plus réactif, a fait grossir son site web en impliquant ses clients – invités à donner leur avis sur les livres qu'ils avaient achetés – et en se souciant de leur satisfaction.
Je ne sais pas si vous avez déjà fait l'expérience du service clients d'Amazon : il est d'une incroyable efficacité. Rien à voir avec ceux d'autres gros acteurs économiques qui sont tellement planqués qu'il est impossible de les localiser, ou bien qui vous prennent sciemment pour des idiots, en faisant simplement acte de présence mais en se fichant bien de vous. Pas de ça avec Amazon. Chez eux, le client est respecté, quoi qu'on dise.
Jeffe Bezos a toujours tout réinvesti dans sa “boîte”. Il n'a fait ses premiers profits qu'en 2001. Il ne s'est jamais arrêté d'investir, d'occuper le marché, en utilisant souvent des pratiques interdites chez nous, comme la vente à perte. Un opportunisme jusqu'au-boutiste, en utilisant ce que la loi lui permet.
La colère de Gérard Collard.
Cette colère est celle d'un homme et d'une profession qui voient le sol se dérober sous leurs pieds. Et qui voudraient voir le gouvernement accourir à leur rescousse. C'est bien, c'est une forme de contre-lobbying, ça met en lumière les problèmes, et parfois (mais tellement rarement !) ça donne des résultats, comme le prix unique du livre, dernier rempart contre les envahisseurs multinationaux.
Que peuvent faire les libraires ?
Tout d'abord, remettons les choses en perspective. Lorsque la FNAC s'est développée il y a une trentaine d'années, elle a tué sans vergogne les petits disquaires de quartier. Aujourd'hui, c'est Amazon qui est en train de tuer la FNAC. Les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Ensuite, posons-nous la question de savoir ce qu'est un libraire en 2013. Et qu'est-ce qu'un libraire tout court, d'ailleurs. C'est un vendeur de livres. Le monde évolue, les formes de vente évoluent, les livres eux-mêmes évoluent (en devenant virtuels), le libraire doit évoluer. Les ventes se font sur le web ? Il doit aller sur le web. Et non pas pour avoir simplement une jolie carte de visite en ligne, mais pour VENDRE.
J'ai essayé de nombreuses fois de contacter Gérard Collard pour lui parler du problème, présomptueux que je suis. Sans succès. Je lui ai envoyé des mails, des messages via Facebook, j'ai laissé des questions sur son site web, j'ai téléphoné à sa librairie, toujours sans succès. Comme il demande dans sa vidéo qu'on lui fasse des propositions, je voudrais donc lui faire une lettre ouverte. Peut-être la lira-t-il un jour ?
Tout d'abord, cher monsieur Collard… Merci d'exister !
Merci pour votre passion, pour votre humour, pour votre sérieux, pour votre érudition, pour votre sens de la communication. Vous faites beaucoup pour votre librairie, et vous faites beaucoup pour votre profession.
Savez-vous que les amoureux des livres AIMENT leur libraire ? Qu'ils n'ont pas envie de le voir disparaître ?
Et savez-vous que nombre d'entre eux font aussi leurs emplettes sur Amazon ?
Vous êtes-vous posé la question “pourquoi ?”
Pour le service qui consiste à livrer rapidement et gratuitement ? Oui. Mais ce n'est pas la raison première.
La raison première, c'est qu'ils CONNAISSENT le site Amazon, parce que le site Amazon est partout. Sur une infinité de sites, de blogs, de petits, de gros, qui renvoient tous leurs visiteurs vers Amazon en échange d'une petite commission ou bon d'achat. Cela s'appelle l'affiliation et c'est l'affiliation qui a fait Amazon.
L'affiliation est pratiquée par Amazon depuis 1996.
Depuis dix-sept ans.
Pourquoi, dix-sept ans plus tard, les libraires ne pratiquent-ils pas l'affiliation ?
POURQUOI ?
Ce n'est pas votre métier ? Mais bien sûr que c'est votre métier. Internet fait maintenant partie de votre métier, que vous le vouliez ou non. Demandez à Darwin ce qu'il advient des espèces qui ne s'adaptent pas à leur environnement.
L'affiliation est partout sur Internet, pourquoi les libraires ne s'y mettent-ils pas ?
POURQUOI ?
Savez-vous que vous avez quelque chose qu'Amazon n'a pas ? (Enfin, pas pour l'instant…)
Vous avez des LIBRAIRIES. Les gens vous connaissent, ont un rapport AFFECTIF avec vous, vos rayonnages, vos bouquins, votre vitrine, votre nom, votre logo. Dans votre quartier, dans votre ville, dans votre région et au-delà, des milliers de gens ont des blogs ou des sites et ne demanderaient pas mieux que de faire votre promotion, s'ils en avaient la possibilité, en échange d'une peccadille sur les ventes qu'ils vous rapportent.
Vous auriez une vitrine démultipliée et des “fans” qui visiteraient votre site sans même réfléchir.
Cela grignoterait votre marge ? Oui et non. Les ventes que vous faites déjà ne seraient pas amputées. Cela vous apporterait des ventes supplémentaires avec une marge un peu réduite, c'est tout.
J'insiste : cela vous apporterait des ventes supplémentaires de la part des clients qui vous connaissent. Des gens de votre région, majoritairement (Je parle là pour des librairies moins connues que la vôtre). Autant de ventes qu'Amazon n'aurait pas.
Est-il trop tard pour agir ? Jamais, jamais, jamais.
Cela coûte-t-il cher à mettre en place ? Non, non, non.
Vous n'avez pas besoin dans un premier temps d'avoir un système aussi sophistiqué que celui d'Amazon.
Savez-vous que le sponsor du minuscule site web que vous êtes en train de visiter vend quelques livres électroniques et possède un système d'affiliation, fonctionnel, qui lui a coûté moins de 150 euros à mettre en place ?
Voici, concrètement, mon humble proposition :
-Mettez en place un système d'affiliation. Faites porter vos efforts là-dessus.
-Réservez une partie de votre site aux affiliés, en leur proposant des images comme celles ci-dessous, qu'ils pourraient récupérer d'un simple glisser-déposer et installer sur leur site, en les liant au vôtre avec leur petit lien d'affilié. Les visiteurs aboutiraient sur votre site et y feraient leurs emplettes.
-Faites fonctionner vos réseaux et recrutez des dizaines, des centaines de sites web qui feront votre promo, en commençant par ceux de votre région. Proposez-leur une commission ou un petit pourcentage sous forme de bons d'achat, par exemple. Et ratissez le web à votre tour, en mettant en avant VOS arguments.
Ca, c'est ma première proposition. J'en ai une deuxième.
Ne demandez pas d'argent au gouvernement. Ca, comme vous l'expliquez dans votre vidéo, ce n'est pas le principal.
Mais faites porter vos efforts sur les frais d'expédition. Prenez comme cible la Poste. Bougez-vous, faites des propositions, allez voir le ministre, le Président, les journalistes, faites du ramdam et essayez d'obtenir des conditions spéciales, des tarifs préférentiels, une exception culturelle sur les tarifs postaux pour les libraires.
Parce que la gratuité des frais d'envoi, au moins à partir d'un certain montant, c'est un argument de taille. Vous la proposez déjà sur votre site. Bravo.
Je ne sais pas si ce sera suffisant.
Le but du jeu n'étant pas pour vous de vous installer au Luxembourg pour payer moins d'impôts sur les bénéfices et de monter des entrepôts géants, mais tout simplement de faire des bénéfices, ce qui est le but recherché par toute entreprise sous peine de mort.
J'ai écouté votre appel, j'y ai répondu, je vous ai donné deux idées précises, deux petites idées qui vous paraîtront ridicules mais auxquelles je crois dur comme fer, surtout concernant la première qui est une arme fatale.
Amazon n'est pas le diable, c'est le résultat de la vision et de l'action d'un homme.
Je voudrais que les libraires français aient une vision et agissent en piquant quelques armes à leur adversaire.
Si vous bougez, vos clients bougeront.
Rien n'est jamais acquis, mais rien n'est jamais perdu.
Avec toute mon amitié,
Michel
Voici ce que j'aimerais voir sur des milliers de sites :
Des best-sellers, des coups de coeur, mis en avant, partout. La règle du jeu, ce n'est pas Amazon qui l'a inventée. Elle se crée tous les jours, sur le web, qui est un espace de création infinie, mais aussi une jungle sans merci.
A suivre…
J’ai découvert Gérard Collard dans “le magazine de la santé” et il m’a donné envie de lire les bouquins de Tess Gerritsen.
Depuis peu, je sais que les héroïnes de cette auteure sont les protagonistes d’une série policière “Rizzoli & Isles”. 😉
Bravo Michel pour cette lettre ouverte!
BRAVO BRAVO !
Woow!! J’ai envie d’être libraire pour répondre à cette lettre, c’est un vrai boost d’énergie!! Je vais la faire lire à ma libraire préférée, qui a une magnifique (toute petite) librairie à Sées, dans l’Orne. (J’ai le droit de citer des noms??)
🙂
Vas-y, n’hésite pas, fais de la pub pour ta librairie préférée, elle le mérite certainement !
Merci! Elle s’appelle L’Oiseau Lyre, ma librairie préférée, dans le 61. Elle est tenue par une libraire formidable, compétente et passionnée. Quand j’y vais, je dis que je vais faire un tour de manège. Je crois que j’éprouve le même plaisir à y flâner que mes enfants à piloter l’avion du manège!
J’avais déjà lu ton premier article sur le sujet et ce serait génial si je pouvais avoir ce système pour mes deux librairies juste à côté 😉
Une fois de plus bravo Michel!!!
J’écoute souvent Gérard Collard sur France Info, dans la rubrique livres de Valérie Expert, et j’aime son côté passionné.
Ta lettre est extra et je la ferai effectivement lire à mon libraire.
Je trouve cet article (comme les précédents sur le sujet) passionnant. Je suis complètement concernée car il m’arrive comme tous de commander des ouvrages sur Amazon (ou la FNAC).
Je suis allée mardi en 8 chez mon libraire chercher un livre pour la rentrée. Il n’était pas en stock, on me propose donc de me le commander… En m’annonçant un réception pour fin août car les commandes vont moins vite avec les vacances, et la librairie ferme. pour 3 semaines en aout. Je m’y suis prise mi juillet pour pouvoir travailler pendant les vacances ; j’ai fait 19 km aller/19 km retour (j’habite à la campagne); à refaire fin de l’été… J’ai donc poursuivi ma route avec ma voiture, 15 km de plus, et j’ai trouvé MON livre chez un autre libraire. A t on toujours l’envie le temps et l’énergie pour ça?
Forcément à certains moments de l’année le clic est tentant pour éviter le trajet, les frais d’essence et tout le toutim… Même si on aime passer des heures à feuilleter les ouvrages qui sentent bon le papier…
Je te rejoins complètement : les libraires doivent s’adapter aux nouvelles technologies et à la vente par correspondance pour lutter, comme tu l’avais si bien écrit dans les derniers articles sur le sujet.
À bientôt,
Adeline
Eh oui Adeline, tu as parfaitement raison, c’est une des raisons pour lesquelles je me verrais mal jeter la pierre à Amazon.
Amazon a inventé un nouveau concept (plusieurs nouveaux concepts).
Ces concepts tirent parti des possibilités offertes de nos jours par le web.
Ce n’est pas vraiment un libraire, c’est un genre de mutant, un OVNI.
Et cet OVNI vient heurter de plein fouet les libraires traditionnels qui étaient habitués à un rythme différent.
Leur situation est réellement très préoccupante. Je me souviens de l’irruption de la FNAC dans les années 80. Tous les consommateurs trouvaient ce concept génial, et les uns après les autres les petits disquaires ont fermé leurs portes, ils ne pouvaient pas lutter.
Est-ce que nous, consommateurs, pouvons aller contre le cours de l’histoire ? Il peut y avoir des tentatives individuelles, des boycotts, des refus, mais cela ne changera rien.
Sincèrement, (outre bien entendu cette histoire de paradis fiscaux) je pense que la seule solution ne pourra venir que des petits libraires, qui devront absolument “inventer quelque chose”, mais vite, vite…
Les mêmes FNAC ou Virgin qui aujourd’hui mettent la clé sous la porte et vendent de moins en moins de CD à cause du téléchargement (légal ou non).
Les gens sont attachés à leurs librairies et je suis sûre que beaucoup participeraient au projet des libraires, au petit effort pécunier (comme tu le disiais dans ton article précédent sur le sujet)… Mais pour ça il faut que les libraires, au delà d’être conscients, s’adaptent…
Et vite vite vite comme tu le dis si bien….
Pour s’adapter, il faut qu’elles inventent quelque chose et qu’elles communiquent tous azimuts. Facile à dire, facile de donner des conseils, mais bien entendu, moins facile à faire.
D’ailleurs, les libraires ne sont pas les seuls concernés : les éditeurs ont également un rôle fondamental à tenir. Eux aussi jouent leur avenir.
Mouai
Amazon est un logisticien, seulement un logisticien, dont le siège est en partie basé au Luxembourg, mais aussi dans le Delaware et sur l’île de Jersey; les paradis fiscaux les moins agressifs fiscalement et surtout les plus opaques.
Amazon, pour information, a récolté plusieurs centaines d’€ de subvention par nouvel employé embauché lors de l’ouverture de son dernier entrepot par la région choisie (je ne me souviens plus laquelle); ce qui est normal, mais a aussi touché un millier d’€ de subvention de la part de l’état français… Cela l’est beaucoup moins car il faut rappeler que tout comme les gouvernements italiens, espagnols, anglais et allemands, le gouvernement français est en procès avec Amazon. D’autant que les nouveaux employés n’ont pas des conditions de travail décentes; pauses racornies, interdiction de se syndiquer et cadences démentes; peut-être de belles idées se cachent selon vous derrière “Amazon” comme vous dites; moi je dirais une armée de juristes et une absence totale de concurrence par un rapport fiscal biaisé; bref un esprit déloyal…
Alors que les libraires agissent, oui je pensent qu’ils essayent mais eux payent leurs impôts en France contrairement au logisticien Amazon, utilisent de la main d’oeuvre qualifiée et non des gens faisant les trois-huit dans des conditions usantes…
Vos deux idées sont intéressantes mais malheureusement dans les conditions décrites ci-dessus, il sera impossible de les mettre en place.
Je vais donner mon opinion là-dessus en quelques mots :
1/ “Impossible n’est pas français”.
2/ Les lois sociales françaises étant ce qu’elle sont, les employés d’Amazon en France seront traités d’après la loi française. Je pense donc que les excès réels constatés dans d’autres pays ne seront pas observés en France.
3/ Enlevez toutes les subventions à Amazon, soumettez Amazon à la fiscalité française, et Amazon restera Amazon. Et continuera à détruire des libraires. Amazon n’est pas qu’un logisticien, loin très loin de là. C’est une entreprise qui utilise toutes les ressources du web pour réinventer un métier.
4/ Amazon n’est pas un libraire, c’est un vendeur de livres avec un poids tel qu’il pèse également sur le monde de l’édition, et qui a d’ailleurs déjà commencé à éditer, en son nom. Et son avance en matière de commercialisation d’ebooks accélère le bouleversement du paysage.
5/ Pour prendre une image, les libraires sont actuellement en train de courir un 100 mètres contre un Usain Bolt qui serait en plus dopé à bloc. Et ce n’est pas en lui supprimant le dopage (fiscalité et subventions) qu’il ne gagnera pas. Il faut réinventer une autre épreuve sportive, et c’est aux libraires de le faire. En comprenant quelles armes Usain Bolt utilise pour gagner, en s’en emparant et en s’en servant.
Bravo pour ton message, très clair et très vrai, je suis d’accord avec tout ce que tu dis là.
Absolument d’acord avec toi!je n’achète rien sur Amazon et je commande chez les 2 libraires à Menton,toujours aimables:-)Bonnes vacances à toi!
D’accord!!!
Bonjour Michel,
Merci à toi de pointer le doigt sur un problème qui m’handicape tout au long de l’année.
Tout d’abord, j’adore feuilleter et découvrir de nouveaux livres, je passe des heures dans les librairies quand j’en ai la possibilité. Le problème, c’est que chez moi, il n’y a pas de libraire digne de ce nom, simplement une maison de la presse qui a un fond d’albums qui rétrécit à vue d’œil et qui ne contient que des albums vu et revus… toujours les mêmes… et surtout de l’album commercial comme les barba-papa, martine et compagnie…
Pour trouver une librairie intéressante, il me faut aller à nantes (2h aller-retour!)
Moi qui flânait encore à la griffe noire de st Maur il y a quelques années, quel changement!
D’ailleurs j’avais le luxe d’habiter au dessus d’une petite librairie, dont le libraire m’avait les livres en 2 jours et était vraiment adorable!
J’avoue que maintenant je commande honteusement mes livres sur amazon, puisque la librairie de ma ville ne les reçoit qu’avec 2 semaines de délais minimum… Cela me crève le cœur à chaque fois que je repense à mon petit libraire, et honnêtement si j’avais la possibilité de passer par un libraire compétent proche de chez moi, je ferai avec grand plaisir.
Je suis donc complètement d’accord avec toi Michel, une vraie librairie qui proposerai de commander en ligne (même à 22h !), j’adhérerai les yeux fermés!
bonne fin de vacances!
lo
Eh oui, tu as raison concernant les libraires de quartier.
Cependant, tu oublies qu’Amazon n’est pas le seul à vendre des livres par correspondance.
D’un autre côté, la gratuité des frais d’envoi, la rapidité de livraison et le service clients irréprochable font qu’Amazon est devenu un réflexe.
Pas facile.Les libraires sont un peu comme des athlètes qui sont obligés de courir des “cent mètres” contre Usain Bolt…
Bonjour,
Merci pour votre point de vue qui se défend tout à fait.
Cela dit, “l’abus” par rapport au taxes me semblent à souligner et à sanctionner.
Que les librairies se mettent à la page d’internet est important mais il ne faut pas pour autant que les librairies physiques disparaissent de notre paysage.
D’accord sur tout ce que vous dites.
Néanmoins, ce n’est pas le fait de taxer lourdement Amazon qui empêchera les masses d’aller y faire leurs emplettes.
Pour que les libraires physiques subsistent dans le paysage, ils vont devoir réinventer leur métier, en partenariat avec les éditeurs, et trouver un angle de différenciation, une valeur ajoutée, un point d’attraction qu’Amazon n’a pas. Ou du moins, se servir des armes d’Amazon.
La solution au problème n’est pas dans les taxes d’Amazon, ni dans la culpabilisation des clients d’Amazon, il est dans l’action franche, massive, concertée, intelligente, moderne, inventive, urgente des libraires eux-mêmes.
Pas du tout d’accord avec votre fin d’intervention Michel! Ne pensez pas qu’Amazon est une entreprise surtaxée, comme je le disais plus haut, c’est plutôt le contraire et l’Etat Français est en procès avec cette entreprise depuis plus de 4 ans.
Amazon a déclaré 100 millions d’€ de Chiffre d’Affaire pour son activités 2012…Eh bien moi, comme le FISc français, ça me semble vraiment léger…
Si votre solution pour les libraires est de ne pas pas payer de charges pour leurs salariés, d’être exonérer d’impôts pour le peu de bénéfices qu’ellles réalisent (la plus petite marge commerciale de commerces de centre-ville selon une étude de l’INSEE en 2009); pourquoi pas mais malheureusement cela ne relancera pas la croissance du pays et serait déloyal.
Je n’ai dit nulle part qu’Amazon était surtaxée. Bien au contraire, tout le monde sait bien qu’Amazon évite les taxations.
J’ai dit que le problème actuel des libraires n’est pas de se faire exonérer de taxations sur les bénéfices, mais que leur problème est qu’ils aimeraient bien faire des bénéfices, ce qui n’est pas pareil.
Et pour faire des bénéfices, ils doivent principalement vendre plus. Or, actuellement, ils vendent moins. Pour vendre plus, malheureusement pour eux (je suis sincère en disant cela, ce n’est pas de l’ironie), ils vont devoir déployer de gros efforts en s’adaptant à un univers qui n’est plus uniquement celui de leur univers feutré de livres, de compétence et de passion. Il va falloir aller au-delà et empoigner la réalité d’aujourd’hui, qui n’est pas celle d’hier. Ce que fait Amazon.
Tout à fait d’accord avec toi dans la théorie. ..
Dans la pratique :
Libraire près de chez moi désagréable et à plusieurs reprises (je suis têtue j’ai testé plusieurs fois). Ça ne donne pas envie de revenir.
Délais lors de commande extrêmement longs alors qu’amazon te livre tres rapidement et gratuitement. ..
Alors oui souvent je commande chez eux (amazon)
Du coup pour mon expérience il faudrait developper aussi l’amabilité de la libraire mais j’imagine que c’est un cas tout à fait isolé!
Eh oui, ce sont des détails hyper-importants !
A aucun moment Amazon n’a oublié d’avoir un service-client exemplaire.
Cependant, n’oublions pas qu’il existe d’autres libraires en ligne, et que pour l’achat d’un ebook, par exemple, dans tous les cas la livraison est instantanée.
Mais il est vrai que dans l’esprit de nombre d’entre nous “Amazon = libraire”.
Bravo Michel,
Je ne lis ta lettre que maintenant, à cause de soucis de santé qui m’ont tenue loin des ordinateurs quelques temps, mais c’est une bonne maladie…
Les deux solutions que tu proposes sont très intéressante.
J’aimerai que dans “Le magazine de la santé ” G Collard fasse mettre des bandeaux sur l’écran quand il présente les livres : on ne voit pas bien les couvertures et , comme ils parlent tous en même temps ,on ne peut pas noter les auteurs et les titres ;
Je ne sais pas où m’adresser , alors j’espère que vous pourrez faire suivre !
Merci d’avance ,
NICOLE