Est-ce un mauvais rêve ? Un virus est-il vraiment en train de bouleverser l’activité humaine sur la planète ? La réponse des gouvernements est-elle la meilleure ? Quelles en seront les conséquences ?
C'est grave, docteur ?
J'écris ce texte le 17 mars 2020. Il est important de noter la date, étant donnée la vitesse à laquelle la situation évolue.
La situation actuelle est étrange.
J’ai l’impression qu’elle est irréelle, grotesque, impossible, et pourtant elle est là.
D'un côté, je me dis que c'est un incident passager, que ce n'est pas si grave, que ça va vite passer (comme en Chine ?) et de l'autre j’entrevois des scénarios catastrophiques d'effondrement brutal et généralisé dans tous les domaines.
C'est un peu comme si le conscient se battait avec le subconscient. Y croire ? Ne pas y croire ?
Cyclones
Ici, à l’île de la Réunion, nous nous retrouvons régulièrement sur la trajectoire d’un cyclone, pendant l’été austral, saison chaude et humide.
Systématiquement, nous sommes prévenus par les services de la météo. Lorsqu’une méchante tempête approche, nous sommes encouragés à faire quelques réserves de nourriture et d’eau, et à rester bien sagement calfeutrés chez nous.
Et là, nous assistons souvent à un phénomène étrange : la veille du passage du cyclone, il fait souvent très beau. Un beau ciel bleu, un temps magnifique.
Et systématiquement, nous pouvons voir certaines personnes se moquer des services de la météo : un cyclone, quel cyclone ? Il fait si beau ! Bande d'incompétents !
Ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que le tourbillon du cyclone est comme un énorme aspirateur, qui dégage le ciel. C’est justement le signe que le monstre approche et qu’il est dangereux.
Et le lendemain du passage du météore, ce ne sont qu'arbres couchés, toits envolés, détresse de la population.
Danger imminent ? Vraiment ?
J’ai un peu la même sensation actuellement avec le coronavirus.
Les autorités nous disent que le danger est imminent, et nous ne voyons autour de nous que des gens en bonne santé.
On nous mentirait ? On en ferait trop ?
Nous avons suivi le drame chinois, nous voyons bien qu’en Italie tout va mal, et pourtant…
Mais au fait, quel est le vrai problème de ce virus ?
D’après ce que j’ai compris, le vrai problème n’est pas le taux de mortalité, étant donné que d’autres virus font des dizaines de milliers de morts chaque année sans même que nous le remarquions.
Le vrai problème, semble-t-il, c’est l’afflux massif de malades gravement atteints au même moment dans les hôpitaux, qui vont se transformer en épicentres du séisme.
Et pourtant, une épidémie ne s’arrête que lorsque la majorité de la population est touchée.
Le but des autorités est donc de lisser la propagation, de la ralentir, pour que tout le monde ne tombe pas malade en même temps. Mais du coup, ça rallonge la durée pendant laquelle tout est à l’arrêt.
Conséquences économiques
Parce que les conséquences économiques s’annoncent catastrophiques. Inédites. Là, ça fait très peur.
Les petits commerçants ne peuvent pas baisser rideau pendant plusieurs semaines sans se retrouver dans une situation dramatique. Surtout quand les hypermarchés, eux, restent ouverts comme si de rien n’était.
Mais les grosses entreprises sont également fragiles, avec des charges énormes et de nombreux salaires à verser. Elles sont comme de gros camions qui ne doivent pas s'arrêter de rouler.
Une société ne fonctionne que lorsqu’il y a des interactions entre ses membres (c’est valable pour « la société, le pays », aussi bien que pour « les sociétés, les entreprises »).
Les marchandises et l’argent doivent circuler, sinon c’est l’asphyxie.
Et là, nous allons tout droit vers l’asphyxie.
Et l’asphyxie provoque la mort.
Paniquer ? Ne pas paniquer ?
Y croire ? Ne pas y croire ?
Le cyclone viendra, ou ne fera que nous frôler ?
Société aseptisée
Nous vivons dans une société aseptisée, où la population compte sur l'Etant pour l'aider dans tous les domaines, à tous les instants.
Nous avons oublié que nous ne sommes pas à l'abri de grands drames collectifs, comme ceux qui ont secoué notre pays pendant les temps passés, avec une palme pour le XXème siècle : première guerre mondiale, épidémie de grippe espagnole, terrible crise économique de 1929, deuxième guerre mondiale… Imaginez la vie de ceux qui sont nés en 1900 ! Ils ont connu catastrophe sur catastrophe.
Pendant ces périodes, les fondamentaux de la population étaient : arriver à manger, à boire, à se défendre, à survivre.
Si la situation dérape, sommes-nous prêts à l'affronter ?
Drôle de guerre
Sommes-nous en guerre, comme l’a répété notre président hier soir ?
Pour l‘instant, c’est la « drôle de guerre », très similaire à la drôle de guerre de 1939, où, pendant plusieurs mois, la France attendait l’offensive allemande en sachant qu’elle aurait lieu, chez nous, parce qu’ailleurs en Europe, elle faisait rage.
Et en mai 1940, les hostilités ont démarré. Brutalement. Et le pays est tombé tout aussi brutalement. S’en sont suivies des années de sang, de sueur et de larmes.
J’espère que je me trompe, que la comparaison est stupide, que tout va bien se passer, que d’ici quelques semaines la vie reprendra son cours comme si rien ne s'était passé.
Je VEUX me tromper.
Bonjour à toutes et tous ,
comme vous Nanoug et comme bien d’autres, je tourne et je retourne mille questions dans ma tête, pour lesquelles…personne n’a l’air d’avoir de réponses….on oscille entre le “c’est pas un peu trop?” et le “c’est peut-être pas assez ” et surtout le “pourquoi?”….
Alors on essaie de respecter les consignes de sécurité…et on apprend par exemple à utiliser un Blog pour garder le lien avec ses petits élèves….
Pourquoi je me demande si d’autres intérêts que notre santé sont en jeu ????
En attendant, faites quand même attention à vous !!!!
moi, je vais aller récupérer quelques courses au “DRIVE” ….Tiens! Encore quelque chose que je n’aurais jamais pensé faire…….AVANT!
bon mercredi quand même ! et surtout pensez à vos petits ou grands loulous !!!
Bonjour ..Je pense aussi que la continuité pedagogigue c est de la #connerie#mais faut justifier notre salaire…ou alors fautiliser obéir. …ou alors on fait pour conjurer la peur….bref un peu compliqué à se comprendre et à comprendre les autres…De plus tous les parents ne feront pas de la même façon…Donc augmentation des injustices sociales…j ai entendu l auteur de #microfictions#dire. ..Pas de classe à la maison faites écrire vos enfants sur ce qu ils vivent ressentent…Je suis plutôt d’accord avec ça. .Et pour les petits on remplace par dessiner…s ennuyer aussi pourquoi pas?ça fait travailler l imaginaire…courage à tous
Bonjour à tous,
Merci Michel pour cette analyse lucide. C’est vrai que si le pire n’arrive pas toujours (et heureusement) ! ), la situation peut malgré tout devenir très difficile.
Je pense moi aussi parfois aux habitants de l’Europe centrale nés en 1900, qui auront vu au cours de leur vie tant de guerres, de famines, d’épidémies, de dictatures …
Pour traverser de telles épreuves, je pense qu’il faut savoir ce qui donne un sens à sa vie, pouvoir regarder au-delà de l’horizon immédiat. C’est ce qui manque à tant parmi nous qui vivent en parfaits matérialistes (au sens profond de ce mot ). Être un consommateur n’est pas un but de vie, déjà en temps normal et plus encore en temps de crise !
J’espère que ces moments de confinement donneront l’occasion à beaucoup de réfléchir au sens de leur vie …
En tout cas, merci pour tes réflexions avec lesquelles je suis souvent d’accord (tes conseils pour mieux s’organiser m’ont bien tendu service ! )
Bon mercredi (et même le reste de la semaine ! ) à toutes et à tous !
Bonjour Michel. C’est exactement ce que je ressens aussi. Comme pour les cyclones que nous avons aussi parfois en Martinique. La crise est vraiment la? C’est vraiment grave?
Mais je vois des personnes aller au boulot comme si de rien n était. Les gens vont courir au golf, marcher sur la plage….
J’irai bien un peu à la plage moi aussi avec mon fils. Mais je me dis qu’il faut s’abstenir et ne sortir qu’en cas de nécessité.
Quand au boulot. Franchement toutes ces directives me dépriment. Je veux bien garder un lien, leur mettre un petit message et proposer des idées de jeux, d’activités, etc. Mais de la à leur faire un emploi du temps comme en classe ? Avec des activités permettant de ne pas prendre de retard ? Pauvres parents! Ils ne sont pas enseignants, ils ont probablement plusieurs enfants. Peut être doivent ils faire du télétravail, un des deux va peut être bosser ( il n y a pas que les soignants qui bossent !)…. Suis je devenue une mauvaise maîtresse parce que je refuse de prendre part à cette mascarade de « continuité pédagogique »?
J ai proposé à mes parents pour le moment de faire du modelage, du découpage, de la cuisine, du jardinage, de la peinture, des collages, de lire des livres …. et des jouer ( jeux symboliques ou de société de tout genre). Pour le moment ça me paraît tellement suffisant!
Qu en penses tu Michel? ( suis en Ms/Gs)
Bonjour ..Je pense aussi que la continuité pedagogigue c est de la #connerie#mais faut justifier notre salaire…ou alors fautiliser obéir. …ou alors on fait pour conjurer la peur….bref un peu compliqué à se comprendre et à comprendre les autres…De plus tous les parents ne feront pas de la même façon…Donc augmentation des injustices sociales…j ai entendu l auteur de #microfictions#dire. ..Pas de classe à la maison faites écrire vos enfants sur ce qu ils vivent ressentent…Je suis plutôt d’accord avec ça. .Et pour les petits on remplace par dessiner…s ennuyer aussi pourquoi pas?ça fait travailler l imaginaire…courage à tous
Bonjour Marie-Claude
C’est amusant, je pense exactement le contraire 🙂
Certes, cette histoire de virus nous tombe dessus sans crier gare, nous forçant à réagir.
Et bien entendu, notre réaction sera loin d’être optimale de toutes façons : on fait ce qu’on peut en situation de crise !
Par contre, cela va permettre – enfin – de lancer de vraies expérience d’utilisation du numérique entre l’école et le familles, et pas comme un gadget.
Le potentiel est énorme, il y a là matière – comme le disait Salman Khan en 2012, déjà ! – à réinventer carrément l’école.
Parfois, le malheur a du bon…
Quant aux injustices sociales, là aussi, cette expérience forcée permettra de constater réellement les points difficiles et d’y remédier ensuite, sans forcément niveler par le bas !
Ne rêvons pas : ça ne va pas se passer de manière idyllique. Et soyons POSITIFS : cette situation va faire éclore des solutions passionnantes, je n’en doute pas.
Rebonjour je veux aussi être positive et espère aussi que cela débouchera sur quelque chose de meil leur. ..Et c’est bien de pouvoir dire ce que l on pense surtout si on est pas du même avis …Donc merci pour ce Blogger