Attention, je précise que ce n'est pas un choix de ma part ! Simplement, mon accès est totalement mort. Plus rien de rien. Et, comble de malchance, lorsque je me trouve chez moi (ou à mon école), mon smartphone ne capte qu'en “Edge”, et ici, à la Réunion, le “Edge”, c'est à peu près l'équivalent de rien du tout.
Cette histoire (qui dure et qui n'est visiblement pas prête d'être résolue) est finalement très intéressante, parce qu'elle me permet de me retrouver presque plongé dans le “monde d'avant”, le monde non connecté. Sauf qu'en 2014, celui qui n'est pas connecté connaît quelques déboires.Tout d'abord, je précise parce que c'est important : je ne me sens pas le moins du monde “en manque”, je ne fais pas de crise de nerfs, je n'ai pas les mains qui tremblent. Bon signe ! Cela signifie que je ne suis pas un “addict”, et c'est rassurant (rien ne vaut un test en conditions réelles).
Pas de manque…
Ce n'est pas le cas de tout le monde. Il y a quelques temps, j'ai lu le bouquin édifiant de Thierry Crouzet intitulé “J'ai débranché”. L'auteur, un acteur du web connu, hyperactif des réseaux sociaux, blogueur compulsif et “accro” du web a décidé un beau jour de tout couper, de ne plus se connecter du tout pendant six longs mois. Il raconte ce voyage intérieur, qui n'est rien d'autre qu'une cure de désintoxication. Avec visites chez le psy, travail manuel pour s'occuper l'esprit et tout l'arsenal du parfait petit drogué. Un livre intéressant, parce qu'il concerne une quantité croissante d'humains par les temps qui courent.
Donc, bon signe : Internet ne me manque pas vraiment. En fait, je trouve que cette mésaventure ressemble un peu aux quelques “pannes de télé” que j'ai pu connaître dans mon existence. A chaque fois, j'ai adoré !
Et puis vous me direz, de nos jours, Internet passe aussi par les appareils mobiles, smartphones en tête, qui grâce à leur carte SIM se connectent au réseau, bien entendu, et qui peuvent être paramétrés comme point d'accès au web pour les tablettes et ordinateurs, grâce à une connexion wifi.
Mouais. Pas chez moi. Comme je le disais en tête de cet article, mon accès mobile se résume à un minuscule, mais vraiment minuscule filet de données, qui me permet tout juste de relever mes mails, et encore, il faut attendre pour charger les messages, et quant à ouvrir les pièces jointes, autant oublier immédiatement.
Et là, je me suis rendu compte qu'il y a quand même un souci.
…Mais des manques
Se connecter au M@gistère ? Impossible.
Je devais faire une demande de pièce d'Etat-Civil par Internet auprès de la Mairie de Marseille, ma ville de naissance : impossible, et très embêtant, parce que c'est urgent.
Je devais effectuer un virement urgent, je me suis rendu à la banque au lieu de le faire en 30 secondes. Je ne me plains pas trop : je fais partie des “ultra-privilégiés” qui ont encore leur mercredi de libre.
Et puis, quand on regarde bien, nous sommes de plus en plus dépendants d'une multitude de services impliquant une connexion web.
Synchro Dropbox ? Pas de synchro Dropbox. Je n'ai pas accès aux fichiers ajoutés depuis l'ordi fixe de l'école.
Synchro iCloud ? Pas de synchro iCloud.
Synchro des applications de gestion de tâches qui me sont indispensables : pas de synchro.
Musique avec Spotify ? Pas de musique.
Synchro des “S Notes” de mon téléphone via Evernote ? Pas de synchro.
J'arrête là, mais je pourrais continuer longtemps.
Ah, ne croyez pas que j'oublie Tilékol :
Répondre aux mails que je reçois ? Ca, j'y arrive.
Me connecter au site pour répondre aux commentaires ? Pas possible en “edge”.
Envoyer la newsletter ? Idem.
…Publier le présent article ? Si vous êtes en train de le lire, c'est que j'ai réussi 🙂
Rendez-vous dès que ce sera réparé pour que nous puissions reprendre une communication normale…
Post-scriptum :
Je termine cet article un peu spécial pour parler du SAV de mon fournisseur local d'accès Internet en ADSL.
Samedi, coupure. J'appelle le service technique par téléphone, officiellement disponible jusqu'à 17heures. Je tombe sur une opératrice qui se trouve visiblement à l'île Maurice. Elle me promet que le service technique va me rappeler.
Personne ne me rappelle.
Je renouvelle mon appel 5 fois, jusqu'à l'heure fatidique. A chaque fois, on me dit “le service technique va vous rappeler”, et personne ne me rappelle.
Je soupire en me disant que c'est râpé jusqu'à lundi. Ca l'est.
Lundi, je rappelle, plusieurs fois. A chaque fois, je tombe sur un disque me disant que le service technique est à ma disposition jusqu'à 20 heures. Ca me fait une belle jambe.
Quand même, lundi dans la journée, j'ai un coup de fil, provenant de l'île Maurice, probablement émanant du service technique, que je rate. Pas de bol. Personne ne me rappelle.
Hier mardi, je me déplace dans les locaux de l'opérateur. Je parle à un technicien, qui me propose un rendez-vous téléphonique pour aujourd'hui mercredi. Pourquoi pas. Perdons un jour de plus, au point où nous en sommes.
Aujourd'hui mercredi, une technicienne me rappelle, constate la panne, et me promet de me rappeler dans 48 heures. Sympa.
J'en serai donc à une semaine sans Internet, et probablement plus.
Du coup, bye-bye “izi”, enchanté de t'avoir connu, mais je me sauve, voir si ailleurs l'herbe est plus verte. Et voir si ailleurs, le client est un peu mieux considéré que chez toi.
A chaque fois qu'il m'arrive ce genre de mésaventure, je ne peux m'empêcher de penser à Amazon et à son service client qui a toujours résolu instantanément tous mes petits ou gros soucis. Le “culte du client” est inscrit dans les gênes d'une entreprise. Ou pas. Coïncidence : celles qui respectent leurs clients survivent en général mieux que les autres. Allez savoir pourquoi…
Bonjour,
Je suis assez d’accord avec l’objet de cet article : nous n’avons pas BESOIN d’internet, mais c’est vrai qu’internet nous facilite bien la vie, et permet de mutualiser ce que le genre humain produit de meilleur… ou de pire. J’ai de la chance, je pense avoir basculé du bon côté de la force, hihi.
Se passer de télé est selon moi plus que salutaire… cela permet, entre autres, de redécouvrir les vertus de la lecture.
En revanche, je suis totalement incapable de me passer de lire (mon cerveau en a littéralement besoin) et de radio. J’ai besoin de ce média qui me relie au monde et m’apporte ses nouvelles fraîches chaque matin pendant que je bois mon café.
Pour terminer, je ne sais pas s’il se trouve parmi tous les tilékoliens, des fans des séries produites pour la BBC, mais sachez que ce soir France 4 diffuse la saison 3 de la (fabuleuse) série Sherlock. Donc ce soir, non, je ne me passerai pas de télé, et le monde pourrait bien s’arrêter de tourner que je ne bougerai pas de mon canapé. (Et Michel, puisqu’il n’a pas internet, pourrait en profiter pour faire de même 😉
Hello Clochette
Je n’ai toujours pas Internet 🙁
Je suis comme toi : ma passer de lecture, pas possible. Je pense d’ailleurs que si j’ai une addiction, c’est celle-la.
Concernant la télé, Steve jobs disait : “Lorsque vous allumez la télé, vous éteignez votre cerveau. Lorsque vous allumez votre ordinateur, vous allumez votre cerveau”.
Experience que nous devrions tous vivre, petits et grands, de temps en temps… Pour débrancher…
Par contre c’est vrai que beaucoup de choses se font par internet et que ça doit vite coincer!
Bonne fin de week-end Michel!
je comprends la phrase de Steve, mais pour le coup, elle fait un peu datée…
Il parle sûrement de l’ordi d’avant les réseaux sociaux, des pops up pour rencontrer des femmes mûres près de chez toi et des pubs ciblées que tu reçois toujours après avoir visité un site.
Au début aussi la télé permettait certainement à plein de gens de s’ouvrir à la culture, au monde, aux informations (elle le permet encore quand on sélectionne le programme).
Quand on allume l’ordi, on allume son cerveau…mais parfois, la lumière est bien faible :)Pas plus forte que la lueur qui regarde la télé…
Tu as raison lorsque tu décris les mauvais côtés d’Internet.
Cependant, heureusement, Internet ne se résume pas au “bruit”.
C’est aussi un accès direct à toute la culture mondiale, à des rencontres avec des personnes de qualité, à une communication enrichissante (entre autres). Et pour pouvoir accéder à cette mine immense… il faut faire aussi fonctionner son cerveau pour faire ses choix.
La télé, lorsqu’on tombe sur les bonnes émissions, n’offre qu’un microscopique échantillon culturel, et non choisi…
Cet article me donne envie de vous parler de notre “semaine sans écrans”.
Cette opération, reconduite depuis 3 ans, sollicite les enfants, leur famille, le milieu associatif du village pour encourager tout le monde à se “décoller” des écrans.
Il s’agit donc de créer, au sein du village, des activités ludiques pour faire autre chose: réveil corporel ou vocal le matin à l’école, atelier arts visuels, jeux de société, atelier de cuisine, randonnée pédestre autour du village, atelier à la bibliothèque municipale, soirée bal de danse folklorique avec repas, soirée théâtre.
Une semaine lourde à organiser mais riche d’échanges avec les parents, les enfants et parfois les grands parents.
Soyons francs: nombreux ont été ceux qui ont quand même allumer leur écran , mais l’opération permet de réfléchir à son “addiction” aux écrans, et surtout les parents d’ailleurs, avec les téléphone portables!!!!
Excellent.