Dans des commentaires sur les blogs des confrères (notamment Bout2fées) et même sur Tilékol, j’ai remarqué que certains ont le moral dans les chaussettes, la boule au ventre ou même un découragement total, alors que l’année n’a pas commencé !
Dans cet article, je vais tenter de vous donner des éléments objectifs qui vont vous permettre de voir la rentrée sous un autre oeil, pour le cas où vous vous sentiriez abattu(e)…
Il est possible que lors de la pré-rentrée ou bien dès le premier jour de classe, vous ayez reçu quelques « missiles » de la part de certains parents ou collègues…
Il est possible que vous gardiez un mauvais souvenir de votre classe de l’an dernier…
Il est possible que certains de vos élèves soient à classer dans la catégorie « pas facile ».
Beaucoup de choses sont possibles…
Et vous pouvez aborder l’année avec appréhension. C’est humain.
Une chance
Cependant, n’oubliez pas que vous avez une chance, une grande chance : lorsque vous êtes dans votre classe, vous êtes chez vous.
Vous êtes un pivot, une tour de contrôle, un pôle d’intérêt, un point de contact, un distributeur de connaissances, un metteur d’ambiance, un acteur sur une scène.
C’est vous qu’on regarde, qu’on observe, qu’on jauge, qu’on soupèse, qu’on évalue, qui intriguez.
Les enfants et les parents ont besoin de vous cerner.
Ils ont besoin de prendre confiance.
Ils ont besoin d’établir un contact.
Ils ont besoin que vous les aidiez.
Ne prenez pas pour de l’agression ce qui n’est qu’une demande teintée d’angoisse.
Les parents ont besoin d’être rassurés, ils ont des peurs et ils les expriment comme ils le peuvent.
Les parents
Tenez, par exemple, vous avez une classe à double niveau et certains parents « ne sont pas contents ».
Ils se sont adressés à vous, peut-être d’une manière maladroite, peut-être avec agressivité, mais au moins ils ont pris contact. Eux aussi ont la peur au ventre.
Parlez-leur avec le sourire, expliquez-leur les AVANTAGES des doubles niveaux, invitez-les à découvrir la classe, encouragez-les à s’exprimer, dialoguez !
A chaque phrase, chaque échange positif que vous aurez avec eux, un rapprochement se fera. Appelons cela “s'apprivoiser mutuellement”. C'est normal, c'est humain, c'est nécessaire.
Les enfants
Vos élèves sont agités, bruyants, dès le premier jour ?
C’est parce qu’ils n’ont pas de repères, ils les cherchent…
Donnez-leur un repère immédiat : soyez PRESENT parmi eux, vraiment présent.
Soyez concerné, soyez attentif, cherchez leur regard et dans vos yeux, exprimez de la sympathie. Ne soyez pas passif. Vous êtes en représentation, ils sont votre public.
A vous de brûler les planches, de crever l'écran, de déchaîner la salle ! Ils vous applaudiront debout, ils ne demandent que ça.
Ils parlent fort ? Parlez doucement.
Vous n’avez jamais essayé ? Tentez le coup, vous allez voir, ça fonctionne.
Les collègues
Vos collègues sont distants ? Ronchons ? Désagréables ? Négatifs ? Plaintifs ?
Soyez amical, souriant, agréable, positif, enthousiaste. C’est communicatif, c’est rassurant, ça rapproche une équipe. Allez vers eux, communiquez.
« Communiquez »
Toutes les guerres sur Terre sont provoquées par un manque de communication. Tous les malentendus. Toutes les brouilles.
Ces dernières années, les médias ont toujours mis en avant dans les actualités les conflits, les grèves, les pétitions, les oppositions.
Les informations ne reflètent pas la réalité, elles ne reflètent que les mauvaises nouvelles.
Ne tombez pas dans le piège qui consiste systématiquement à réagir par le conflit.
Réagissez par la communication, avec un sourire en prime.
N’oubliez pas : nous enseignons le monde tel qu’il devrait être, à partir des éléments culturels légués par nos prédécesseurs.
Montrons l’exemple, ce sont nos élèves qui vont construire le monde de demain à partir de ce que NOUS leur transmettons.
Dans votre classe, vous avez le pouvoir de changer le futur du monde.
C’est plutot excitant, non ?
Bonjour
Tout à fait d’accord avec toi; l’enseignant est un stratège, un diplomate, un observateur doublé d’un limier pour désamorcer les crises.
Cependant, au début de ma carrière j’ai vécu des moments rudes; j’ai eu la chance d’avoir des collègues compétents à mes côtés pour me soutenir.Avec le temps et l’expérience, c’est plus facile de comprendre les angoisses des parents et de leurs enfants et de discuter avec eux; mais il y aura encore des problèmes de communication et des moments délicats!!!
Courage; ce métier est difficile mais tellement enrichissant.
Bonne journée
Hello Malou
Bien sûr qu’il y a des moments difficiles !
Et c’est normal, ça fait partie du métier.
Tant qu’il y aura des humains sur Terre, il y aura des problèmes de communication.
Soyons-en conscients, et soyons conscients que nous somme réellement une pièce “maîtresse”, c’est le cas de le dire. Tout passe par nous!
Bonjour Michel
Merci pour ta réflexion , j’ai fait le même constat lors de la pré rentrée: nous communiquons souvent mal et puis nous nous plaignons que le courant ne passe pas bien. Apprendre à dire les choses positives et négatives sans agresser c’est un beau projet pour tous!Yes, we can!
Bravo pour ta façon positive de transmettre et de partager c’est dynamisant,de vrais petits rayons de soleil!
Bonne journée!
Bien parlé Michel !
Tu as raison , ton article m’a fait sourire , surtout le passage sur les collègues (j’en ai eu dans le genre que tu décris), mais heureusement dans mon école, j’ai la chance d’en avoir des extras. Une équipe soudée et dynamique, c’est super important .
Je te rejoins également sur le fait que nous soyons en représentation. Les enfants sont un peu comme au théâtre, il ne faut pas hésiter à varier l’intensité de sa voix ( Crier ne sert à rien et en plus cela fatigue!) et à diversifier et à mettre en scène ses séances. On est jamais ridicule devant les enfants, il faut juste oser. Quand vous avez réussi à captiver les enfants, les parents suivent….et tout le monde passe une bonne année.
Il ne faut pas hésiter non plus à communiquer sur ce qui se passe dans la classe. informez les parents de vos projets, de votre manière de travailler, de comment fonctionne votre classe à VOUS. Un parent informé est un parent rassuré (ou presque!!)
CARPE DIEM….
Merci pour cet article, il m’a bien remis les idées en place et redonné du courage, car je me sentais justement un peu déprimée, un peu découragée, un peu dépassée. Tu as raison, la clé, c’est cette présence à cultiver …
La présence est indispensable parce que nous sommes sous le projecteur !
La présence, l’engagement, le contact… nous sommes des porteurs d’éveil. Pas seulement pour les enfants…
Souvenez-vous de cette vidéo :
http://www.tilekol.org/porteur-deveil
Michel va me trouver bien pessimiste, mais quand même… le mari de la dame de cantine, qui a débarqué le 05 juillet pour me casser la gueule, parce que j’avais osé rappelé que oui, il y avait cantine jusqu’au dernier jour, et que sa présence était requise… ce fut un moment difficile.
et oui, je ne dors pas bien la nuit. travailler avec cette personne est devenu difficile, voire impossible, puisqu’il n’il n’y a plus de communication possible (cela fait 3 ans que j’essaie d’en créer une).
Et en plus, je me tape un collègue “parasite”… Pouhhh…..
Ce qui ne m’empêche pas partager tout le reste. Mon métier me passionne, ma cote de popularité auprès des parents, des enfants, du maire… est inversement proportionnelle à celle que j’ai avec cette dame et avec mon collègue, mais y’a pas, à eux deux, ils pourrissent la vie : MARRE DES CONS !!!!!
Tu résumes le problème et sa solution dans ta phrase :
“il n’y a plus de communication possible”
La communication est la clé, la seule clé.
Elle n’est pas forcément douce. Un policier qui négocie avec un preneur d’otage ne lui envoie pas des fleurs. Il communique.
Parfois, elle nécessite un médiateur. Dans le cas de la dame de la cantine, c’est la Mairie.
Dans le cas de son mari, ça peut être la police 🙂
On ne va quand même pas clore les commentaires sur une note aussi tristounette…
Allez, s’il vous plaît, un petit effort pour dérider l’atmosphère !
Communiquer avec le sourire , oui c’est la clé….
Même si l’on sait que les parents viennent nous voir en pensant qu’on traumatise leurs enfants avant même la rentrée, entre autres choses.
Petite victoire personnelle en ce lendemain de réunion d’information des parents: une maman est venue me voir pour expliquer le caractère de son enfant en pensant que je le prendrai en grippe à la moindre colère de sa progéniture. Après petite description souriante de ma part sur ce que j’ai remarqué de son fils, elle a conclu: “Je vois que vous l’avez déjà bien cerné au bout de 2 jours, je suis soulagée…”
Et oui madame je suis une professionnelle de l’enfance! On se sent plein de forces après ça! Montrer que l’on est pro est essentiel aussi: ils n’en reviennent pas en général. Non, nous ne faisons pas faire de pâte à modeler pour faire de l’occupationnel mais pour muscler le poignet en vu de l’écriture au CP. Non, nous ne faisons pas faire de coloriage pour les occuper pendant qu’on discute avec l’Atsem mais pour renforcer leurs appuis et développer l’imagination. Non ils ne servent pas le goûter parce que les adultes sont fainéants mais pour développer l’autonomie, l’entraide et commencer l’apprentissage de la division.
Ca en jette en général lors des réunions de rentrée!!!! Sourire devant l’adversité n’est pas facile mais on peut toujours se défouler en admirant les dessins de Jack Koch sur son blog DANGER ECOLE: un regard sur les acteurs (petits et grands) de notre métiers plein de tendresse et jamais méchant! 😀
Merci Céline pour ce commentaire !
Tu as l’approche parfaite. Communication et sourire !