La notion de commerce équitable peut-elle s’appliquer aux livres ? Ces derniers temps, je m’interroge sérieusement sur une pratique archi-répandue sur un nombre incalculable de blogs (dont les blogs d’enseignants, bien sûr) et qui a des effets non négligeables sur le monde du livre, avec pour conséquence directe la disparition annoncée des libraires traditionnels. Pourquoi ? Comment agir ?
Posez-vous une petite question : lorsque vous désirez acheter un livre, pensez-vous immédiatement « Amazon » ?
Votre réponse est « oui »? Vous êtes-vous posé la question de savoir POURQUOI ce reflexe s’est installé chez vous ? Lisez ce qui suit, vous allez probablement apprendre quelque chose.
Avertissement :
Le contenu de cet article n’a pas vocation à être polémique.
Il a néanmoins un objectif : celui de provoquer chez les lecteurs et les blogueurs une réflexion sur un acte à la fois banal et émouvant : acheter un livre. Et sur ses conséquences.
Histoire de cliquer en connaissance de cause.
Savez-vous ce qu'est un widget ?
Commençons par une explication du terme « widget Amazon ».
Un widget, c’est la petite image d’un produit vendu sur Amazon, que les propriétaires de blogs installent sur leur page, et qui renvoie vers la page de vente dudit produit.
Voici trois exemples de widgets Amazon (vous pouvez cliquer dessus, ils fonctionnent).
Si vous ne les voyez pas, désactivez votre bloqueur de pubs pour Tilékol…
Comme vous pouvez le constater, dans un cas nous avons une bague en diamant à plus de 47 000 euros, et dans l’autre une boîte de crayons à quelques centimes. Quant au troisième, il traite du sujet du présent article… Comme au BHV (mais en beaucoup plus gros) , on trouve de tout chez Amazon.
Chaque blogueur a un compte chez Amazon. A chaque fois qu’un visiteur clique sur un widget et achète, le propriétaire du blog voit son compte crédité de quelques pourcents du prix du produit acheté. Allez-y, offrez-vous une bague 🙂
Ce crédit qui alimente le compte du blogueur lui permettra, s’il lui provoque assez de ventes, de s’acheter quelques crayons… Certains blogs très visités tirent leur épingle du jeu et tirent un petit revenu de cette activité. L’immense majorité génère quelques euros, ou quelques dizaines d’euros par mois.
Des blogueurs, des livres et Amazon
J’ai interrogé quelques propriétaires de « blogs d’enseignants » qui pratiquent l’affiliation Amazon (c’est le nom de cette activité). Je ne vais pas les nommer ici, ils pourront se « dévoiler » s’ils le souhaitent dans les commentaires. Trois d’entre eux m’ont répondu, à mon avis ils sont parfaitement représentatifs. Je vais les appeler A, B et C, et voici leurs réponses :
Je leur ai posé quelques questions :
1/ Achètes-tu tous tes livres sur Amazon ?
A : « Presque, oui… »
B : « Non, pas du tout. Mais j'avoue fréquenter principalement les FNAC. »
C : « Quasiment oui. J'habite à 25 km d'une vraie librairie. »
2/ Quelle est ta motivation première lorsque tu places des widgets Amazon sur ton site ?
A : « Avant de découvrir le club partenaires Amazon, je mettais des visuels des couvertures, et puis je me suis dit qu'après tout, autant en profiter pour financer mes prochains achats de livres… »
B : « Donner un renseignement complet ( image, auteur, prix), donner la possibilité d'acheter en un clic le produit, et enfin le système de rétribution (même si très peu conséquent) ».
C : « Au début, j'ai trouvé que c'était le moyen le plus rapide pour insérer à la fois l'image du livre et le lien vers Amazon. Maintenant, je reconnais que le bon d'achat que je reçois chaque mois met un peu de beurre dans mes bouquins. »
3/ Pourquoi ne mets-tu pas de liens vers des libraires traditionnels qui ont des sites web et qui ont des programmes identiques ?
A : « Parce que je ne les connais pas, et de toute façon, je suis fidèle cliente d'Amazon…le partenariat me paraît plus logique ainsi »
B : « Parce que je n'en connais pas, en toute honnêteté car je n'aime pas encourager l'hégémonie commerciale. »
C : « Je n'en connais aucun ! »
4/ Qu'est-ce qui te pousserait à le faire ?
A : « Je ne sais pas vraiment… Des rémunérations plus importantes ? Et encore… »
B : « Que tu me les indiques ? Bah, sinon, je chercherai. »
C : « Pour que cela vaille le coup il faut que :
– ce soit aussi pratique de mettre un lien sur mon blog
– le catalogue de la librairie soit aussi fourni
– la livraison des livres soit gratuite dès le premier livre de poche commandé
– la rémunération soit équivalente. »
5/ A quoi selon toi est dû le succès d'Amazon ?
A : « Une offre gigantesque disponible 24h/24h et des délais de livraison très courts. »
B : « Il ne manque quasiment aucun produit, les frais de ports sont offerts, on peut aussi y acheter des poêles… »
C : «La taille du catalogue, la simplicité de commande (CB enregistrée), pas de frais de livraison sur les livres et surtout la fiabilité des commentaires. »
Allez, je me mouille et je donne mon avis : les blogueurs installent des Widgets Amazon sur leur blog parce que c’est FACILE. Ca prend quelques secondes. C’est visuellement efficace. Et ça rapporte quelques sous.
Parlant de facilité, on peut même aller plus loin et créer littérallement en quelques minutes une boutique complète à installer sur son site. Une boutique à thème. Avec des avis des lecteurs de son propre site.
J’en ai d’ailleurs installé une sur Tilékol en février 2012. Elle se trouve ici.
Un problème ? Quel problème ?
Et pourtant, j’ai arrêté d’en mettre le lien en page d’accueil, de même que j’ai arrêté de mettre des liens (ou des widgets) vers Amazon dans mes articles. J’aurais pu, pourtant, le faire, ils se seraient parfaitement intégrés à mes derniers articles (celui sur le livre « Calme et attentif comme une grenouille », ou la « trilogie » sur la lettre « a », avec un lien vers les ouvrages de Danièle Dumont).
J’ai eu des milliers de visites « ciblées » sur ces articles, j’aurais pu provoquer une quantité appréciable de ventes et me payer quelques bouquins (les frais d’expédition sont très élevés vers la Réunion, ce n’est pas comme chez vous où ils sont offerts).
J'ai décidé de faire une pause. De réfléchir. D'en parler avec vous.
De provoquer un débat avec les autres blogueurs et les amateurs de livres.
Je n'ai rien contre le site Amazon. Je réfléchis juste aux conséquences collectives d'un minuscule geste individuel, répété des milliers, des millions de fois.
Pourquoi ? Est-ce que c’est «mal » de mettre un widget sur ses pages web ?
Pas du tout !
Il est assez déplacé de reprocher à quelqu’un de le faire. Tenir un blog, c’est du boulot, et une petite récompense permet d’entretenir la motivation et de continuer à partager. Tout le monde est content.
Certes, on pourrait à la limite faire une petite remarque à ceux qui n’annoncent pas qu’ils touchent une commission sur les ventes (et encore… c’est tellement banal, tout le web fonctionne ainsi, pas uniquement avec Amazon !), on pourrait faire un reproche plus appuyé à ceux qui sont inscrits ouvertement à des regroupements de sites ou blogs prônant la gratuité et le désintéressement et qui ont une activité commerciale cachée… mais là n’est pas le propos de cet article, vraiment pas.
Parce que le problème est ailleurs,
et il est BIEN PLUS GRAVE.
Le problème, c’est que depuis des années, Amazon a eu le génie (oui, le génie) de proposer ce système, et ce sont des milliers de blogs (des millions au niveau mondial ?) qui lui « rabattent » des clients, jour après jour, 24 heures sur 24. Inlassablement.
Les minuscules ruisseaux font les grandes rivières.
Les fleuves immenses. L'Amazone.
Amazon.
- Le problème (en est-ce un ?), c’est que progressivement, dans l’esprit des amateurs de bouquins, un achat de livre se fait sans réfléchir sur Amazon. Systématiquement.
- Le problème, c’est que les libraires indépendants, gros ou petits, voient leurs ventes se tarir. Inéxorablement.
- Le problème, c’est qu’au rythme où vont les choses (car la progression d’Amazon est phénoménale), il n’y aura peut-être bientôt plus de librairie « en dur » dans votre quartier, dans votre ville. Immanquablement ?
Mais alors, cher lecteur et/ou cher blogueur, de nombreuses questions doivent maintenant se bousculer dans votre tête :
- Pourquoi les libraires, les vendeurs de livres, les vrais, ne font pas comme Amazon ?
- Pourquoi les libraires, les vendeurs de livres, ne montent pas de site web de vente en ligne ?
- Pourquoi les libraires, les vendeurs de livres, n’ont pas de systèmes de widgets ?
- Les blogueurs ont-ils une alternative « équitable et responsable » ?
C’est ce que nous tenterons de voir dans la deuxième partie de cet article.
J'ai interrogé… devinez… un libraire. Qui vend aussi en ligne. Et qui n'est pas le seul. Et qui…
A suivre ! (C'est ici)
“Les blogueurs installent des Widgets Amazon sur leur blog parce que c’est FACILE. Ca prend quelques secondes. C’est visuellement efficace. Et ça rapporte quelques sous.”
Oui bien résumé, en quelques secondes, on donne au viisteur l’image du livre, et le lien pratique pour en savoir plus, lire les commentaires des autres internautes, ou l’acheter. Alors que cela prend beaucoup plus de temps de rechercher l’image, l’insérer dans l’article, puis chercher le lien vers une librairie en ligne et l’attacher à l’image (c’est ce que je faisais avant de découvrir cette fonctionnalité Amazon).
Je crois que c’est Pépin qui avait trouvé un article qui allait dans “l’autre sens”. J’espère qu’elle passera là alimenter ce débat intéressant.
Et, dernière chose, j’ai toujours été un peu “désespérée” de voir les délais annoncés par les libraires quand on leur commande un livre, encore aujourd’hui (15 jours ??!!).
Hello Charivari
Nous sommes ici dans une problématique que nous connaissons déjà dans le cadre de la lutte contre la pollution, par exemple.
Tiens, prends le café Nespresso :
La machine est belle, les capsules sont pratiques, le café est vite fait et délicieux.
Et l’aluminium des capsules est en grande partie perdu, gaspillé, se retrouve dans la nature à jamais, ou presque.
(un petit débat intéressant ici : http://www.chacunsonbio.fr/alimentation/boissons/thes-cafes-cacao/nespresso-stop)
Amazon pour acheter ses livres, c’est pratique, c’est rapide, c’est pas cher.
Amazon monte un entrepôt géant en France, oh, génial.
Amazon fait fermer les librairies, qui plongent les unes après les autres.
Est-ce de la faute d’Amazon qui a du talent, des libraires qui ne s’adaptent pas, des blogueurs qui font de la pub gratuite ou presque, des lecteurs qui achètent sans réfléchir aux conséquences ?
C’est de la faute à personne, donc à tout le monde.
Continuons le débat !
Peux-tu nous indiquer l’adresse de l’article dont tu parles ?
Je n’ai pas de blog, mais je consulte beaucoup ceux des collègues qui mettent en ligne GRATUITEMENT leurs travaux. Ces documents me rendent des services très appréciables (bonnes idées, prêts à l’emploi…) Cela doit leur prendre un temps fou ! Donc, je ne vois pas d’inconvénients à ce qu’ils gagnent quelques petits sous pour s’acheter des livres ensuite.
D’autre part, qui m’oblige à acheter chez Amazon ? Certes, la tentation est très grande, mais on connait tout de suite le prix ; il m’est arrivé souvent de noter ainsi toutes les références du livre et d’aller l’acheter en ville. Mais les libraires n’ont pas toujours le livre souhaité : j’habite à la campagne, la librairie la plus proche est de taille modeste, et se trouve à 25 km de chez moi. Il m’est souvent arrivé d’être obligée de le commander et d’être obligée d’y retourner quelques jours plus tard… La grande ville la plus proche se trouve à 40 km : je n’y vais pas toutes les semaines…
Alors oui, il m’est arrivé de commander chez Amazon… Le plus souvent, sans être passée par un blog, d’ailleurs ! Quand j’habitais en ville, oui je fréquentais les librairies. Maintenant, compte-tenu du prix des carburants, je limite mes déplacements.
Vous comprendrez donc qu’on a besoin des deux : les librairies-boutiques, et les librairies virtuelles…
En tout cas, votre article a le mérite de faire réfléchir, bravo !
Bonjour Isac
Tu fais le tour du problème.
D’un côté le confort et la facilité, de l’autre un effort à faire et un comportement volontaire qui prend en compte ses propres conséquences.
Il ne s’agit pas de taper sur Amazon, il s’agit peut-être, ensemble, “d’inventer quelque chose” pour donner un peu de visibilité aux libraires qui font l’effort eux aussi de monter une boutique en ligne.
Je n’ai pas la réponse, j’aimerais que nous en trouvions une ensemble.
Un jour j’ai fait un travail à partir d’un album : “les poules de Carolines”. Je trouve l’éditeur sur internet, je lui explique ce qu’on en a fait, et demande simplement l’autorisation de publier ce travail dérivé sur le site en mettant un lien vers la page où est vendue le livre sur son site (sans demander aucune rémunération). Refus. Avec Amazon, pas de question à poser. Simplicité. Je ne connaissais pas ce système. La simplicité quand ce sont des choses que l’on fait en plus d’une préparation de classe, c’est un gros point qui motive !
Certains éditeurs et libraires n’ont vraiment pas compris ce qui se passe.
Comme par exemple cette chaîne de libraires qui a mis en ligne un site de vente en ligne.
Ils acceptent des “affiliés”, mais uniquement s’ils sont eux-même libraires !
Comment peut-on être à ce point aveugle ?
D’ailleurs, je viens d’apprendre qu’ils ont déposé le bilan (1001 libraires).
Temps difficiles.
Merci pour cet article qui effectivement a le mérite de faire réfléchir…
Pour ma part, le premier de tes articles n’a fait qu’enfoncer le clou, car j’étais déjà partagée entre les achats urgents(sur amazon) et les achats “responsables” (chez mon libraire)…
Maintenant, dès que j’ai besoin d’un livre (comme la grenouille par exemple), je consulte la notice amazon et j’envoie un petit mail à mon libraire. Et bien qu’à 35 km de chez lui, je me débrouille pour anticiper mes demandes et surtout je réapprends la patience.
Parce qu’après tout, ça fait du bien parfois d'”attendre” son livre et d’en devenir impatient!
Et puis pour ce qui est de le chercher, je trouve toujours quelqu’un qui travaille en centre ville et qui peut passer facilement me le récupérer si je ne me déplace pas cette semaine-là!
Je suis pour le progrès, mais pas à n’importe quel prix. Il ne faut jamais oublier que certaines personnes vivaient de ce commerce, de cette passion des livres, alors je ne me vois pas les “laisser tomber”… Et comme souvent dans ma vie, la phrase de ma maman me revient: “Ne fais pas à autrui, ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse”…
Merci pour ton commentaire, Cath.
Tu as un comportement réfléchi et volontaire.
Tu évites l’hypnose du marketing.
Les petits ruisseaux font les grandes rivières, là aussi.
Le livre est actuellement à un tournant de son histoire comparable à celui de l’époque Gütenberg.
Nous sommes tous acteurs de cette histoire.
Effectivement cet article fait réfléchir. Pour moi,Amazon ou FNAC est devenu un réflexe. Habitant à la campagne, la librairie la plus proche est à 25km et n’a pas forcément le titre que je cherche. Néanmoins quand j’y vais je peux passer 2h à contempler les rayons et à vider mon porte monnaie!!
Les grands sites marchands sont pratiques, rapides et économiques.
Après, j’aime aussi beaucoup m’adresser à la bibliothécaire du village de mon école qui est très compétente, et peux trouver (bien sûr en prêt) tel ou tel ouvrage. Cela permet de faire un choix avisé sur la pertinence d’un achat futur! Mais elle ne connait pas la Grenouille 😉
Merci pour cette article. Pour ma part je trouvais pratique de pouvoir commander en cliquant simplement sur le livre rencontré. Mais je le fais de moins en moins.
Dans notre petite vile nous avons la chance d’avoir une libraire qui prend le temps de venir parler avec vous de vos recherches (personnelles ou professionnelles). Elle est à l’écoute, nous conseille, nous montre les nouveautés,et est passionnée!!… Elle a mis en place une carte de fidélité qui réduit le coût du livre au tarif proposé par Amazone, Fnac, … Le délai de livraison ne sont guère plus long.
Bref, j’apprécie énormément les échanges que je peux avoir avec elle et je n’ai pas trouvé ce type de relation sur le net: le contact humain!!!….
Mais je comprends les blogeurs qui, par gain de temps, sont amenés à placer ces images. Nous gagnons aussi en temps pour chercher les références. 😀
Je me sens directement concernée par cet article.
J’ai un blog et un partenariat amazon.
Je m’en explique:
J’habite à 51 km de la première librairie (ou a 30 km d’un espace culturel Leclerc) ayant des livres jeunesse. Cette librairie j’ai longtemps travaillé avec elle, organisant même des expositions vente pour elle dans mon école ou dans les manifestations littérature jeunesse que j’organisais.
Maintenant, cette librairie a les trois quart de sa boutique remplis par des jouets de luxe et le choix de livres (principalement d’album) est limité.
J’ai commandé alors des livres d’abord sur Alapage, puis FNAC et maintenant AMAZON parce que c’est là que je trouve le plus grand choix.
Je reçois chaque année dans ma classe un auteur illustrateur de livre jeunesse. Pour trouver ses ouvrages et les avoir rapidement je commande sur amazon. La partenariat que j’ai avec eux me permet de limiter ma facture en utilisant les chèques cadeaux (60€ par an, c’est peu mais c’est déjà ça). Dans mon école le coût des albums est trop important (avec une centaine d’euros on n’a pas grand chose), alors c’est avec mes deniers personnels que je les achète. Mon budget se trouve maintenant plus limité alors le partenariat aide un peu.
Un blog demande du travail, tout ce que j’y mets est entièrement gratuit. La plateforme overblog (c’est celle là parce que je ne sais pas faire un site et c’était la plus facile à utiliser) que j’utilise actuellement me rémunère une misère avec les pubs qu’ils mettent sur mon blog. De toute façon, ces pubs apparaîtraient automatiquement (je le vois sur d’autre blog que j’ai fait) si je ne publiais pas fréquemment des articles, c’est le prix de la gratuité de l’hébergeur.
J’estime donc que je ne tire aucun profit matériel du travail que je mets en partage sur mon blog. Je ne vends pas mon travail et personne ne me paye pour le faire. Je sais le temps que ça prend d’élaborer des outils pour sa classe, j’ai gagné du temps en trouvant des documents sur Internet, maintenant j’ai plus de temps alors si je peux en faire gagner à d’autres, pourquoi pas.
Et pour en revenir au sujet amazon, il me semble que le principal dans le livre c’est que les auteurs arrivent à vivre de leur travail. Ils ont actuellement plus de chances de faire connaitre leur travail avec Internet qu’avec une librairie. Heureusement pour certains qui publient dans des petites maisons d’édition mal distribuées dans les librairies qu’ils ont cette vitrine.
Bonjour Martine,
Le problème n’est absolument pas dans la rémunération des blogueurs qui mettent des widgets Amazon sur leur blog…
Je te fais un point de comparaison : lorsque tu recherches quelque chose sur Internet, tu vas sur Google.
Mais sais-tu seulement ce qu’est Google ? Google, c’est un simple site web !
Il y a d’autres moteurs de recherche, pourtant : Yahoo (qui est en train de mourir face à la concurrence de Google), Bing et autres…
Simplement, les gens ne réfléchissent même plus. Recherche internet = Google.
Là, nous avons le même phénomène, avec comme conséquence directe la disparition des libraires.
D’ailleurs, la librairie que tu fréquentais par le passé est en train de se transformer en magasin de jouets. C’est ça ou la clé sous la porte.
Tu dis en parlant des auteurs : “Ils ont actuellement plus de chances de faire connaitre leur travail avec Internet qu’avec une librairie”. Entièrement d’accord avec toi. Et sur Internet, il n’y a pas qu’Amazon qui vende des livres !
Ce que je demande, c’est simplement que nous réfléchissions à donner une petite visibilité aux “vrais” libraires qui font l’effort, eux aussi, de monter une boutique sur le web.
Pour cela, il faut faire un petit effort…
Nos élèves, lorsqu’ils seront adultes, n’auront aucune idée de ce que pouvait être un libraire… Peut-être…
mais je n’utilise pas qu’Amazon par contre, il y a decitre aussi par exemple, qui ont de vrais librairies en ville.
Eh oui. Il n’y a pas qu’Amazon, sachons-le…
Bonjour,
Il existe un site http://www.leslibraires.fr qui est composé de différents libraires. Si vous cherchez un livre sur le site de votre libraire habituel et qu’il n’est pas disponible, aussitôt, on vous indique s’il est disponible dans l’une ou l’autre des librairies, lesquelles peuvent vous l’expédier gratuitement ou vous le mettre de côté si vous préférez vous déplacer. Je ne commande chez amazon que si le livre que je cherche n’est disponible dans aucune des librairies affiliées à leslibraires.fr… Quand sur un site j’ai le widget amazon, je clique dessus, ctrl c pour recopier le code isbn, crl v pour le copier sur le site des libraires et le tour est joué… Et nos librairies où nous aimons flâner tiennent la route…
Voilà, Rayer, tu as compris.
C’est d’ailleurs la responsable de leslibraires.fr que j’interroge dans la suite de cet article.
Rendez-vous samedi…
Si je n’avais pas été instit, j’aurais aimé être libraire dans une librairie jeunesse, j’adore passer du temps dans une librairie, toucher le livre, le prendre , le reposer, le reprendre, regarder les illustrations etc… je pourrais passer des heures dans une librairie…
Je pense avoir transmis ce plaisir à mes enfants (2 ans 1/2 – 4ans 1/2) qui, de fait, ne manquent pas de livres à la maison…
MAIS je cours après le temps: amazon, c’est quand on veut
je dois aller en ville pour aller dans une librairie: les enfants font la sieste… je peux “commander” quand ils dorment.
Je n’ai que 5-6 ans d’ancienneté, préparer ma classe me demande du temps, je n’ai pas prévu longtemps à l’avance ce que je vais faire: amazon me permet de commander et d’être “servie” rapidement et ça arrive dans ma boite aux lettres même si je suis à l’école.
Nous avons peu de budget livres dans la classe, la plupart des livres que je travaille à l’école, sont payés sur mes deniers: amazon c’est – 5%…
alors voilà… c’est simpliste comme réaction, je gagne du temps, ça me coûte moins cher, et pourtant, mon plaisir ce n’est pas d’ouvrir ma boite aux lettres mais bien de découvrir de nouvelles choses en feuilletant les pages chez le libraire…
Bonjour Magp
Tu auras néanmoins pris le temps de réfléchir à la question de la survie des librairies de quartier, en prenant la peine de lire cet article, et en faisant l’effort de poster un commentaire.
Le jour où ton “libraire jeunesse” préféré (celui de ta ville) aura un site web, lui achèteras-tu de temps en temps un bouquin, même s’il te coûte 2 euros de plus ?
Moi, je réponds “oui” sans hésiter.
Oui, c’est ce que je mettais plus haut, dans un autre commentaire, j’achète aussi chez decitre. Mais c’est un très gros libraire. Rentrer dans une petite librairie et prendre le plaisir de m’assoir par terre pour feuilleter les livres, ça amazon ou quelque autre vendeur sur internet ne pourra me l’offrir, (j’devrais essayer de m’assoir dans mon salon avec l’ordi sur les genoux^^).
Alors quand j’ai l’occasion de rentrer dans une librairie, je ressors rarement les mains vides… (pas plus tard que ce matin) mais quand je cherche quelque chose dans un but bien particulier, là je vais au plus simple, c’est vrai…
Je fais exactement la même chose.
Lorsque je vais dans une ville, j’aime flâner dans les librairies (quand j’en trouve) et je ressors rarement les mains vides aussi.
Le problème des petits libraires c’est qu’il n’ont pas assez de livres visibles ou ce sont les mêmes partout. Ils ne peuvent pas non plus être spécialisés dans toutes les disciplines, il faudrait beaucoup trop de stock et du personnel compétent.
J’ai remarqué que parfois en achetant des livres sur amazon, j’avais en fait acheté chez un libraire. Regardez cette page par exemple http://www.amazon.fr/gp/offer-listing/2253141437/ref=sr_1_1_olp?s=books&ie=UTF8&qid=1349273140&sr=1-1&condition=new
J’ai également une amie qui a publié un livre à compte d’auteur et on peut le trouver sur amazon. Il semble y avoir un réseau de libraire qui passe par là. Non?
Quant à l’avenir du livre, j’y crois. Les médiathèques fleurissent et c’est aussi à nous de faire découvrir aux enfants et aux familles qu’il existe d’autre livres que les “Martine” des supermarchés par exemple.
Merci pour ta précision sur les autres libraires qui vendent sur Amazon.
Ce qui serait bien, c’est que chaque libraire ait aussi son site web avec son système de widgets, et que ce site soit directement connecté sur son stock disponible.
Il manque peut-être un système tout prêt, spécialement conçu pour les libraires, avec fabrication automatique de widgets.
Ce ne doit pas être bien sorcier, parce que même le minuscule Tilékol ici présent a un système d’affiliation permettant aux autres blogs de toucher une commission (sur les livres de Nanoug, par exemple) et franchement ce n’était ni compliqué ni cher à mettre en place.
C’est très très répandu sur le web. Allez, libraires, un effort !
c’est bien de soutenir les petites librairies , j’ai une copine qui en a ouvert une à 6 km de chez moi.Le problème c’est le temps q’il faut pour recevoir le livre le dernier que j’ai commandé j’ai dû attendre 3 mois pour le recevoir,Chaque fois que j’allais en ville je le voyais dans les vitrines des grands libraires mais je devais attendre.
Amazone est pratique car on trouve facilement ce que l’on cherche et que le délai est court .j’ai ainsi pu commander le livre de la grenouille que je vais recevoir la semaine prochaine.
Mais dans la mesure du possible je vais chez ma copine même si il ne faut pas être pressé.
Est-ce qu’elle t’a expliqué pourquoi il lui a fallu 3 mois pour le recevoir ?
Non elle n’est pas très à l’aise avec tout ce qui est commercial elle aime lire et parler des livres mais tout ce côté vente et commande c’est pas vraiment pour elle .
Souhaitons-lui bon courage…
Me voilà enfin…
Quand je dois me procurer un livre, en particulier un roman, mon premier réflexe est d’appeler maman. Sa maison est envahie de bouquins, il y en a dans tous les recoins ! 😛
Puis, il y ma marraine qui a mis sur pied une librairie virtuelle (enfin… une vraie et immense bibliothèque chez elle quand même : son stock de livres d’occasion est stupéfiant) depuis quelques années : http://www.livredhistoires.com.
Et enfin, en dernier recours, même s’il m’arrive de faire une recherche sur le net, je me rends dans une librairie (ou j’y envoie maman qui adore avoir un prétexte pour s’y rendre).
Chez nous, à ma connaissance, il n’y a pas de petit libraire. Mais nous avons une immense librairie en ville, dans laquelle je me trouve toute petite et un même un peu perdue.
Oserais-je te dire que c’est toi, Michel, qui m’a initiée à Amazon ? Je connaissais juste de nom. Je ne commande jamais via Internet. Les seules livres que j’ai achetés par ce biais sont ceux dont tu nous as parlé et qui m’ont tapé dans l’œil.
Alors, moi aussi, j’ai inséré un Widget Amazon sur mon site pédagogique, parce que c’est facile. Si ça rapporte ? Je n’en sais encore rien 😛 Et ce n’était pas du tout ma motivation en l’installant. En même temps, je ne cracherai pas sur quelques euros 😉
Mais je n’ai pas consacré de page entière à cette pratique, ça ne colle pas avec ma vision de notre petite entreprise familiale.
En tout cas, merci pour ton article.
Il fait réfléchir…
Que le débat continue ! Que les discussions fusent !
C’est si gai d’échanger 🙂
Pour ma part, je ne suis pas très d’accord avec ce système de widget Amazon … Même si cela m’arrive de commander parfois sur ce site (vivant en Polynésie française nous n’avons pas toujours les livres disponibles chez nos libraires).
Sur mon blog, j’ai crée mes propres “widgets” qui ne dirigent pas obligatoirement vers Amazon (parfois) mais aussi vers d’autres revendeurs, vers les maisons d’éditions, … Je n’ai rien contre ceux qui mettent des widgets amazon sur leur blog mais je ne veux pas participer au programme commercial d’Amazon. C’est un choix.
Merci pour ton article qui fait réfléchir.
Bonjour,
Merci pour cet article, mais ce serait bien d’avoir un lien vers la deuxième partie de l’article, à la fin…
Excellent conseil… C’est fait !