Revenons sur le concept du “Bullet Journal” (voir article précédent), qui permet d'utiliser un petite dose d'analogique dans notre monde numérique pour nous organiser, gérer nos tâches, garder une trace des différents événements de notre vie… Vous avez commencé le vôtre ? Très bien. Vous avez buté sur quelques obstacles ? C'est normal.

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©Ryder Carrol

©Ryder Carrol

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Voici quelques solutions. C'est facile.

Commençons par faire le point sur les types de personnalités susceptibles d’être intéressés par le Bullet journal.

  • Les allergiques à la la technologie : de nombreuses personnes (vous peut-être, qui lisez ces lignes) n’éprouvent pas une attirance particulière pour l’environnement numérique. Consulter ses mails ou naviguer sur Internet, écrire un courrier de temps à autre, c’est largement suffisant. Pour le reste, rien ne vaut les outils à l’ancienne, cependant un peu d’organisation, de « méthode » peuvent être utile…
  • Les amateurs de tendances « vintage » : ils sont nés dans l’environnement numérique et y sont aussi à l’aise qu’un poisson dans l’eau. Cependant, ils aiment bien – aussi – les disques vinyle, les fringues « style seventies », les stylos à plume et les jolis cahiers Moleskine. Surtout lorsqu’ils leurs ont été conseillés par leur magazine de mode favori.
  • Les « geeks » qui utilisent avec plaisir et passion les nouveaux outils connectés, mais qui n’ont pas la moindre envie de se couper de l’environnement analogique, lorsqu’il leur permet d’être efficace et leur procure un plaisir déconnecté. (J’ai tendance à me situer plutôt dans cette dernière catégorie).

Comme vous pouvez le voir, l’éventail est large. Et pourtant, le Bullet journal s’adapte à chacun. C’est plus qu’un système de gestion de tâches, plus qu’un agenda, plus qu’un journal. Et pourtant, c’est tout simple.

Les pièges habituels

Il faut cependant comprendre quels sont les petits pièges posés par TOUS les systèmes de gestion de tâches, TOUS les agendas, TOUS les journaux. De manière à pouvoir tirer parti de celui-ci.

Piège numéro un : le « soufflé qui retombe »

Ce soufflé est bien gonflé ? Ca ne va pas durer !

Ce soufflé est bien gonflé ? Ca ne va pas durer ! ©Ruth Hartnup

On retrouve ce phénomène très souvent dans notre vie : on s’enthousiasme pour une nouveauté, et au bout de quelque jours on n’y pense même plus, on abandonne sans même s’en rendre compte. Le soufflé est retombé.

Piège numéro deux : « le grain de sable qui bloque la machine »

On attaque avec entrain une nouvelle activité, et soudain, patatras, un minuscule obstacle vient se placer sur notre chemin. On en conclut instantanément « ça ne marche pas, ce n’est pas fait pour moi », et hop, on laisse tomber.

Piège numéro trois : « oui, mais »

Il s’agit du célèbre piège dans lequel tombent tous les perfectionnistes. Il consiste à passer son temps à chercher les défauts au lieu de profiter des qualités. A comparer au lieu de se satisfaire de l’imparfait qui fonctionne. Au bout d’un moment, leur quête du Graal les place dans une impasse.

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Si vous êtes novices dans la recherche d’un système d’organisation personnelle, l’un de ces pièges va vous happer rapidement (quel que soit le système, d’ailleurs, qu’il soit numérique ou analogique).

Mais rassurez-vous, je vais vous indiquer comment vous libérer 🙂

 

Allez, revenons au cas précis du Bullet journal.

Les solutions

Les habitudes

Pour éviter le phénomène du soufflé qui retombe, et à condition que vous vouliez réellement vous lancer dans l’aventure, il faut que vous décidiez dès le départ de prendre l’habitude d’utiliser quotidiennement votre nouvel outil.

Le mot important est « habitude ». Une habitude met du temps à s’installer. Il faut perséverer jusqu’à ce qu’elle soit prise. Cela prendre dix jours, vingt, trente, cela différe selon les individus. Une fois que l’habitude est prise, c’est gagné. Pensez par exemple à celle qui consiste à mettre sa ceinture de sécurité en voiture. Vous n’y pensez même plus, et pourtant lorsque la ceinture de sécurité est devenue obligatoire, ce simple geste était un cauchemar pour des millions d’automobilistes. Parce qu’ils n’en avaient pas l’habitude.

Je ne vais pas faire ici un « cours sur les habitudes », ce sera pour un autre article. Pour faire bref : prenez une toute petite habitude qui vous demande peu d’efforts (écrire au minimum une ligne, une phrase ou même simplement la date du jour dans votre Bullet journal, le reste suivra tout seul).

Et jour après jour, vous serez de plus en plus à l'aise avec votre nouvel outil, vous exploiterez ses avantages et vous vous demanderez comment vous pouviez faire “avant”.

Le proverbe zen

Passons maintenant aux grains de sable 🙂
Il y en a, certes, et ils sont de plusieurs ordres. Exemple : « comment planifier les événements futurs ? »

La solution est assez simple : apprenez par coeur le proverbe zen : « Les obstacles ne sont pas sur le chemin, ils sont le chemin ».

Lorsqu’on en rencontre un, deux solutions : soit on le contourne, soit on le franchit. Et pour cela, il faut que vous leviez quelques instant les yeux du mode d’emploi, et que vous trouviez une solution personnelle, qui fonctionnera avec vous.

Concernant la gestion des événements futurs, il y a plein de solutions possibles. En voici quelques-unes :

  • Vous pouvez utiliser une fiche de bristol, ou une feuille colorée, sur lesquelles vous placez les événements à venir. Vous glissez cette fiche ou cette feuille dans votre cahier, elle vous servira en plus de marque-page !
  • Vous pouvez utiliser la méthode de Ryder, qui est également celle que j’utilise : elle consiste à se servir de l’agenda numérique. Cela n’a rien d’une hérésie, il ne s’agit pas d’abandonner entièrement un monde pour un autre, il s’agit de s’inventer un environnement au sein duquel on se sent bien. Les événements futurs et récurrents sont en ligne, et les tâches quotidiennes, les pense-bêtes, les notes de lecture, en un mot les traces de notre vie sont sur le papier.
  • Vous pouvez créer des entrées vous permettant de planifier facilement plusieurs événements dans la même journée. Le système consistant à consacrer une ligne par jour au calendrier ne vous convient pas ? Inventez-en un autre, comme celui-ci, par exemple, tiré d’une page « Bullet Journal » de Pinterest :



  • Vous pouvez utiliser un classeur au lieu d’un cahier, et prévoir les pages futures.
  • Vous pouvez utiliser un cahier à feuilles repositionnables (cherchez « Clairefontaine Clearing ” ou ” Oxford Keynotes ” sur Google).

Comme vous pouvez le voir, il y a de nombreuses solutions. La plus simple étant toutefois la meilleure. A vous de trouver celle qui vous convient !

Les avantages du Bullet Journal

Venons-en au « oui mais ». Pour éviter ce piège, il suffit d’éviter les deux précédents. Si vous n’êtes pas convaincu des avantages du Bullet Journal, ne vous y mettez pas.

Mais, au fait, quels sont ces avantages ?

  • Le Bullet journal est plus pratique qu’un agenda papier. Sur un agenda papier traditionnel, un espace défini est alloué à chaque jour. Donc, si vous avez beaucoup de choses à écrire pour un jour donné, vous n’aurez pas assez de place. Et à l’inverse, si vous n’écrivez rien pendant quelques jours, des pages resteront blanches.
  • Le Bullet Journal permet de se focaliser sur les tâches importantes. Vous n’y écrirez que les tâches prioritaires du lendemain, ce qui vous aidera à vous focaliser sur l’essentiel. Avalez chaque matin votre crapaud 🙂
  • Vous recopierez à la main, chaque jour, pour le lendemain, les tâches que vous n’aurez pas effectuées. Et croyez-moi, le fait de les réécrire va vous aider pour les réaliser.
  • Vous garderez des traces de plein de choses qui se seraient perdues autrement : le film que vous avez vu et que vous avez aimé, le livre que vous avez lu et dont vous voulez conserver certaines phrases, la recette de cuisine que vous venez de découvrir par hasard, etc…
  • Vous créerez des listes qui vous seront tellement utiles : liste des lieux à visiter lors de votre prochain voyage, liste des livres à lire, des musiques à écouter, des blogs à visiter, des proverbes à retenir, des personnes à recontacter, des dates à ne pas oublier, des objets achetés (avec la date d’achat et celle de la fin de la garantie), des anniversaires, des fêtes, listes de ce que vous voulez et que vous relirez et complèterez souvent…
  • Vous conserverez tous vos cahiers que vous aurez remplis au fil du temps et vous aurez du plaisir à les feuilleter et à y retrouver des informations que vous aviez oubliées.

Le Bullet Journal est un état d’esprit, presque un art de vivre. Certes, de nombreux outils numériques sont censés nous aider à nous simplifier la vie, mais cette solution purement analogique présente des avantages certains.

Et d’ailleurs… On peut facilement et avec un peu d’astuce numériser tout ou partie d’un Bullet Journal, pour mixer avec joie les avantages respectifs du numérique et de l’analogique. Dans la troisième partie de cette série, je vous présenterai un objet qui permet de réussir ce mélange des genres. Un objet étonnant. Non, ce n’est pas un stylo spécial ni un logiciel dédié. C’est beaucoup plus rigolo !

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