Incroyable mais vrai : voilà bientôt deux ans que je suis à la retraite. Le moment de faire un petit bilan, qui vous sera peut-être utile si, à votre tour, vous accédez cette année à cette étape très spéciale de votre carrière… et de votre vie.
Quant à vous, les plus jeunes qui passez par là, n’oubliez pas qu’en ce moment-même, vous êtes en train de prendre de l’âge à toute vitesse. Venez lire l’article, il vous sera peut-être utile, qui sait.
C’est une fois de plus le message d’une lectrice qui m’a donné envie de faire le point sur ma Jubilacion… Le voici :
“Je serai en retraite dans quelques semaines …
J’ai fait le choix de demander ma retraite mais malgré tout c’est difficile de dire adieu à ce métier auquel on a tant donné…
J’aimerais avoir votre témoignage et pourquoi pas celle de vos lecteurs.
Peut être un nouveau sujet de discussion ?”
Pour parler de la retraite, soit on reste assez vague, soit on raconte sa vie. Je vais essayer de me placer entre les deux (c’est vrai, quoi, je ne vais tout de même pas vous raconter toute ma vie privée…). Mais concernant un sujet aussi particulier, vous me permettrez de me lâcher un peu…
Les deux vilains mots
Deux mots sont insupportables : « vieux » et « retraite ».
Tout d’abord, évacuons une bonne fois pour toutes le « détail » de l’âge.
J’ai 58 ans, j’aurai 59 ans dans environ 3 semaines, et donc, voilà bientôt 39 ans que j’ai 20 ans. Vieux, moi ? Jamais !
Grrr, je déteste autant le mot « vieux » que celui de « retraite ». Parce qu’ils sont FAUX tous les deux. Nan, j’suis pas vieux. Un peu vintage, parfois, OK, je l’admets, quand j'écoute Led Zep ou AC/DC avec le volume à fond. Mais dans ma tête, rien n'a changé ! RIEN !
La vieillesse n’est pas un curseur de type « ON-OFF », c’est un potentiomètre à avancée lente et progressive. NON, la personnalité ne change pas en prenant de l’âge, et d’ailleurs, Georges Brassens (un chanteur de l’ancien temps, vous savez, quand les gens vivaient en noir et blanc) le chantait fort bien dans sa chanson « Le temps ne fait rien à l’affaire ».
Quant au mot « retraite », il ne correspond absolument pas à mon état actuel, comme vous allez le voir.
La première année
La première année a été difficile, mais pas pour ce que vous croyez.
Habituellement, on entend des remarques du style « oh, depuis que je suis à la retraite, je tourne en rond, je m’ennuiiiie ! ».
La dernière fois où je me suis ennuyé, je devais avoir quatre ans, et je ne m’en souviens plus (alors que c’était hier, ha ha ha).
Non. La première année, j’étais en SURCHAUFFE totale. Avec le recul, j’ai peut-être une explication : j’étais tellement extatique d’avoir cet espace de liberté qui s’ouvrait subitement devant moi que je voulais TOUT faire, TOUT ce que je n’avais pas le temps de faire avant. Pas uniquement les bonnes choses, mais aussi tout ce qui demandait de l’attention depuis bien trop longtemps : papiers divers, rangement, jardin, etc…
J’étais dans l’action du matin au soir, avec le sentiment que rien n’avançait, que la pile de papiers à ranger ne diminuait pas, qu’il fallait que je me dépêche d’aller à la salle de gym parce qu’après j’avais un article de Tilékol à écrire, que le jardin était en vrac, et mille autre détails fort importants, comme vous le constatez. J’étais affamé d’action. J’étais épuisé d’agir.
Ça a duré environ un an.
Et un beau jour, pof, tout s’est calmé. Ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais rien. Une mystérieuse alchimie s’était produite quelque part dans ma cervelle d’hyperactif, et le calme a succédé à la tempête.
Non pas que j’aie fini par tout faire, tout terminer, tout accomplir, loin de là. Mais j’ai peut-être compris que de toutes manières, je n’y arriverai jamais. J’ai baissé la barre de plusieurs crans. Pas le temps de ranger cette pile de papiers ? Je la rangerai plus tard. Pas l’énergie d’écrire l’article du mercredi de Tilékol ? Je l’écrirai la semaine prochaine… Le contraire de la procrastination : le lâcher prise…
La deuxième année
La deuxième année a été nettement plus agréable, quoi que très bien remplie également.
Tout d’abord, à mon grand étonnement, parce que ce n’était absolument pas prévu, je me suis mis à peindre. Non pas les murs et le plafond, mais des tableaux. D’abord abstraits, puis figuratifs. Puis je me suis plongé dans l’aquarelle.
Depuis quelques semaines (le passage à la troisième année, donc), j’en fais une occupation quotidienne. C’est un besoin qui vient de très loin, quelque chose de très profond. Un peu comme lorsque, dans un musée, je tombe nez à nez avec des peintures de Mirò, Picasso, Rothko, Basquiat, Kline, Van Gogh, Monet, De Stael… C’est un domaine où la logique s’efface, pour céder la place aux sensations pures.
Je me dis que c’est un genre d’aboutissement, étant donné que j’ai toujours pratiqué la photo, le graphisme, et que j’ai été sérigraphe pendant 12 ans… Un besoin de pâte colorée qui s’étale, de formes qui surgissent, de main qui s'exprime de manière autonome…
Mais voilà que je m’égare, je pourrais parler de peinture ou de musique pendant des heures, reprenons le fil de cet article.
Le niveau de vie, les finances
Parmi les choses qui peuvent à juste titre inquiéter le néo-retraité, il y a l’aspect financier, avec la baisse des revenus, une retraite n’étant pas équivalente aux revenus qu’on touchait quand on travaillait…
Dans mon cas, c’est encore plus problématique.
Je vous raconte, ou pas ?
Allez, je vous raconte. Promis, je vais faire vite.
En plein milieu de ma vie d’enseignant, je me suis arrêté pendant une décennie pendant laquelle j’étais en disponibilité (invention assez extraordinaire). J’étais sérigraphe textile, j’imprimais des T-shirts. Eh oui, n’oubliez pas que je vis sous les tropiques… Donc, je cotisais pour le privé, pas pour le public.
J’ai ensuite repris le travail d’enseignant, j’ai quand même pu prendre ma retraite à 57 ans (ex-instit et bénéficiant de particularités règlementaires liées à l’Outre-mer), mais bien entendu, le montant de ma pension a été très largement amputé. Très très largement. Plus de la moitié.
Quant à ma pension du privé, je la toucherai dans des années, et elle sera ridicule, étant donné que je n’ai bossé dans ce cadre qu’une dizaine d’année.
Donc, j’avais le choix : soit j’attendais 5 ans (bientôt 7 ou 8) avant de pouvoir toucher ma retraite pleine, soit je la prenais quand même, en toute connaissance de cause.
Ce que j’ai fait.
Donc, et c’est ici que ma situation diffère de celle de la plupart des autres collègues, j’ai décidé d’avoir une activité professionnelle annexe. Disons que je suis un « retraité actif ».
Je suis auto-entrepreneur webmaster. Je m’occupe par exemple de la partie technique de la librairie électronique de Nanoug. Je monte des sites web, je m’amuse bien.
Je suis également inscrit comme « artiste pro », je me dis que la peinture abîme moins les yeux que les écrans d’ordinateurs et un peintre, un vrai, doit passer par la phase de la vente de ses oeuvres, sous peine de se retrouver envahi par ses toiles, ruiné par l’achat des chassis et des couleurs, et d’arrêter… Et quand je vois par exemple Pierre Soulages, un immense peintre, qui va fêter ses 100 ans cette année et qui est toujours actif, je me dis que la peinture peut se pratiquer sans limite d'âge. Tant mieux.
Mais attention, collègues ex-dinosaures – pardon, ex-instits – qui désireraient continuer à avoir une petite activité à 57 ans, encore jeune et frétillant.
Le décret qui tue
Parce que concernant le cumul emploi-retraite, vous allez devoir « faire avec » un obscur décret scélérat, particulièrement dans votre cas à vous, cas qui n'a semble-t-il pas été pris en compte au moment de la rédaction du texte en question.
Celui-ci stipule que vous (qui vous arrêtez avant 62 ans en toute légalité) avez le droit de travailler, mais :
- Que vous devrez cotiser pour la retraite sur vos revenus, mais que ces cotisations ne vous permettront pas d’abonder vos points-retraite du privé. (Ce qui n’était pas le cas avant le décret en question)
- Que vos revenus de cette activité seront plafonnés, et que le calcul de ce plafond est fait à partir du montant de votre pension actuelle. (Ce qui n’était pas le cas avant le décret en question)
Traduction : plus votre retraite est basse, moins vous avez le droit de gagner de sous, et vos cotisations-retraite que vous paierez sur ces sous ne vous serviront pas à vous.
Et si vous gagnez plus, on vous retire carrément la différence sur votre pension : c’est-y pas génial ?
Je le répète pour que ce soit bien clair : plus votre retraite est petite, moins vous avez le droit de travailler pour la compléter.
Inversement, plus votre retraite est importante, plus vous avez le droit d'avoir des revenus complémentaires conséquents.
C'est spécifique aux personnes qui prennent leur retraite avant l'âge universel de 62 ans.
Je ne sais pas qui a pondu ce décret, mais je lui enverrais bien The Punisher pour qu’il s’occupe de son cas. Si vous connaissez un ministre ou un président de la République, dites-lui de supprimer ce texte indigne, au nom de la plus élémentaire des équités, merci d’avance… Ou du moins de l’adapter à ceux qui ont le droit de prendre leur retraite avant 62 ans, genre les instits et ex-instits, espèce en voie de disparition.
J’ai d’ailleurs contacté l’Elysée à ce sujet (authentique) et j’ai reçu la réponse suivante du chef de cabinet du Président de la République :
« Le Président de la République a bien reçu le courrier que vous avez souhaité lui adresser et m’a confié le soin de vous répondre.
Soyez certain que vos réflexions concernant les retraités polypensionnés, qui participent d’une démarche d’échange et de dialogue, ont fait l’objet de la meilleure attention. »
Ça me fait une belle jambe. D'autant plus qu'un décret s'annule ou se modifie par un décret, donc que ça peut être réglé très rapidement, avec un peu de bonne volonté.
Bon, je ne me plains quand même pas trop, j’ai effectué en deux ans deux grands voyages, ce qui prouve que je ne suis pas le plus malheureux.
Lorsque je parle de l'aspect financier à des personnes ayant pris leur retraite, elles me disent que grosso-modo, elles n’ont plus la capacité de faire des économies, mais que leur niveau de vie n’a pas trop baissé. Il est vrai que je ne m’achète plus le dernier iPhone chaque année, mais c’est encore supportable. Tant que j’ai une activité annexe. Après, on verra…
Rassurez-vous donc. Ou pas, selon votre situation…
Les points positifs
Le temps, bien entendu, le temps qui s’ouvre à vous, même si les journées, elles, ne durent toujours que 24 heures.
Voici quelques objets symboliques de ma retraite :
Le réveil : il était posé sur ma table de nuit depuis au moins 20 ans. Un truc à gros chiffres rouges. Le jour où j’ai pris la retraite, je l’ai délicatement débranché et balancé sans remords à la poubelle. Instant intensément libérateur. Certes, depuis longtemps, mon smartphone me servait de réveil, mais j’avais besoin d’une mesure symbolique.
Le bidule appelé Soundwear Companion : c’est un petit dispositif que vous placez sur vos épaules, autour de votre cou et qui est muni de deux haut-parleurs d’excellente qualité. Il vous permet d’écouter de la musique sans avoir de casque sur les oreilles, sans trop gêner le voisinage et en restant mobile. Je m’en sers principalement pour écouter des livres-audio pendant que je peins : c’est extraordinaire, je suis totalement dans ma bulle sensorielle. Par ailleurs, j’ai des comptes Spotify et Tidal, et je n’ai jamais autant écouté de musique…
L’iPad à grand écran : je suis fan de Youtube, mais je suis aussi abonné à des sites de tutoriels comme Skillshare ou Bluprint. Donc, cet iPad, c’est un peu mon école, mais je suis l’élève : je suis mes cours depuis ma cuisine, mon jardin, mon canapé, mon lit… Apprendre, encore et toujours, je n'arrêterai jamais. Depuis un bon moment, je n’ai même plus d’ordinateur portable, j’utilise mon iPad géant. D’ailleurs, j’écris en ce moment-même le présent article avec cet objet quasi-magique.
Les livres papier : fans de liseuse depuis des années, je retrouve du plaisir à lire des “vrais” livres. Je ne sais pas pourquoi. Je suppose que c'est parce que ce ne sont pas des objets hautement technologiques, que je les relie inconsciemment à la tranquillité, au plaisir tactile.
Mes pinceaux, tubes, chevalets, palettes : le symbole de la liberté. Il est clair, très clair, que je n’aurais jamais eu le temps de m’adonner à la peinture lorsque j’étais en activité.
Michel, tu oublies quelque chose.
Quoi donc ?
Ah, oui, l’école, l’enseignement, les élèves…
Ils doivent te manquer ?
Heu, comment dire… non.
Il me reste ce blog pour rester un petit peu en contact avec le milieu, mais j’avoue humblement que ma mémoire à long terme est en train de faire un grand ménage…
Là, désolé, je n'ai pas grand-chose à dire. Si ce n'est que chaque article que je publie ici est un plaisir que j'espère savourer longtemps !
Aussi je vais céder la parole à deux retraitées de mes amies, qui vont vous livrer à leur tour leur témoignage :
Comme vous le constatez, chaque cas est un cas particulier, mais il y a quand même un point commun :
La retraite, c'est cool !
Voilà. je m'arrête là, parce que sinon l'article du mercredi sera publié un jeudi et fera 500 pages.
Vous, qui êtes à la retraite, apportez votre témoignage en commentaire !
Et vous, qui prenez la vôtre dans quelques jours, exprimez-vous aussi, et vous allez voir, c'est “que du bonheur !”
Alors moi qui angoisse en me disant qu’on doit sérieusement s’ennuyer à la retraite, ainsi décrit, je la prendrais bien dès maintenant … enfin j’ai un bon paquet d’années à travailler encore ! Profitez bien !
Bonjour Julie
Je te souhaiterais bien d’y être le plus rapidement possible, mais d’un autre côté je te souhaite de bien profiter de ta jeunesse…
Donc, je te souhaite de t’organiser pour que la retraite, ce soit tous les jours après le boulot !
et ben… j’ai un collègue qui a repoussé l’âge du départ d’un an qui devrait lire ça… Pour ma part, merci pour le fichier excel de gestion des heures de concertation et autres… ça m’a bien aidé, et ça m’aide encore (même si le numérique évolue…)
Bonne continuation donc
Bonjour Christophe,
Je souhaite à ton collègue de bien profiter de sa vie active, jusqu’à plus soif, pour ensuite bien jubiler (voir le témoignage de Ghyslaine en fin d’article)…
Je suis également inquiet pour dans… un petit peu moins de 5 ans, même si j’ai plein d’activités hors de l’école.
Mais je me demande si le stress de gérer une école, même s’il me pèse, ne va pas finir par me manquer.
Merci pour ce chouette article bien complet qui fait le tour de ta nouvelle vie.
Amicalement
Bonjour François,
Te connaissant par ton blog, et sachant que tu as plein de pôles d’intérêt dans ta vie, je ne m’en fais pas pour toi…
Tu te demanderas juste comment tu pouvais avoir toutes ces activités, plus un métier à plein temps !
J’ai bien souri à la lecture de ce post Michel ( sauf quand tu as parlé de ce satané décret dont je ne préfère même pas parler…) Moi qui ai commencé à 17 ans et qui, si rien n’avait changé depuis, devrait partir cette année puisque j’ai eu 3 enfants… Je suis fataliste et me dis que bon, pour l’instant, j’apprécie encore mon métier et je m’arrange de ses contraintes, mais je me demande parfois avec inquiétude jusque quand je vais devoir travailler pour avoir quelque chose de viable.. 59 ? (62-3) ou 62 ? ou plus ? ( ça a tout le temps de changer encore d’ici là !) en tout cas je ne m’inquiète pas du tout de ce qui m’attend après car je sais que je trouverai moi aussi de quoi m’occuper car je suis comme toi , j’adore apprendre, créerait voyager ! En tout cas je prends toujours autant de plaisir à te lire et j’attends toujours avec impatience les pépites de Nanoug ! Merci pour tout et profitez… pro-fi-tez !!!!!!!!
Bonjour Claude,
Je te suggère de faire un “entraînement-retraite” quotidien : prends une heure par jour, imagine toi retraitée et profite !
Ainsi, tu seras parée, entraînée, affûtée, pour une période d’activité différente et passionnante ! Et tu en auras profité bien avant !
bonjour…Moi j’ai déjà 62ans et je vais devoir prolonger encore 2ans(j’ai été cigale et je n’ai ni économie ni appart…)Bref un peu dur…Heureusement que j’aime bien mon boulot même si je fatigue…(bruit et conditions de travail pas au top…).Profitez bien de votre retraite et merci pour ce blog
Hello Vila-Corbasi
Ah, la problématique de la cigale et de la fourmi…
J’ai été cigale jusqu’à l’âge de 36 ans, ne possédant rien et passant ma vie avec un mois de salaire de découvert en permanence…
Lorsque je me suis mis en dispo pour mon entreprise de sérigraphie, je suis subitement devenu fourmi (la trouille de tout perdre), je n’ai plus jamais été à découvert et j’ai appris à gérer mon argent.
Je pense que si je n’avais pas eu cette expérience, j’aurais continué à faire la cigale et je serais toujours dans mon école.
Les jeunes, tirez-en une petite leçon 🙂
Sympa d’avoir de tes nouvelles et de voir que tu t’épanouis à la retraite!
La quille est encore tellement loin pour moi qu’elle n’occupe même pas mon esprit! Par contre, le jour où elle viendra, j’espère en profiter autant que toi!
Salut Aurélien
Si je peux te faire une petite suggestion : pense-y un peu de temps en temps, parce que par exemple concernant les investissements qui te seront utiles plus tard, en commençant jeune c’est quasi-indolore…
La retraite j’aime po. Voilà c’est dit! Alors je fais de la résistance et j’interviens à l’ESPE, pardon l’INSP comme chargé de cours vacataire…Et après chaque cours, quand je rentre rincé chez moi, j’me dis: ” Tudieu! La retraite ça a du bon quand même!”
Marc
Tu n’aimes po, tu n’aimes po…
Te connaissant, je n’en crois pas un mot 😀
La retraite n’est pas une période de non-activité, mais d’activités différentes. Les cours à l’ESPE, c’est sympa, non ? Tu fais ce que tu aimes, personne ne te le reprochera…
J’en ai encore beaucoup à faire des années mais je suis sure d’une chose: quand je prendrai ma retraite, j’ai tellement d’autres choses à faire, que je suis sure de ne pas m’ennuyer, ahahah!!! Bonne retraite!!!
Bonjour Amélie,
Ça, c’est exactement la bonne attitude à adopter !
Profite, maintenant et plus tard, on ne sait jamais ce que la vie nous prépare.
Je viens vers vous pour témoigner du passage de mon activité à la retraite. Le jour fatal arrivant aucune activité n’était prévue au programme. 41 années passées dans en maternelle m’avaient « vidée « . J’ai fait un break de 2 mois et je me suis mise en mode pause. Au mois de septembre des parents d’élèves m’ont proposé de les rejoindre dans les associations. Les wagons ont raccroché la locomotive et me voici propulsée aux prochaines élections municipales. Les conférences à L’utl m’ont permis de rencontrer d’autres personnes. Mais la lecture a pris beaucoup de temps dans ma vie de retraitée. Je vis une renaissance !!!!
Bonjour Mouette
“Renaissance”, quel mot extraordinaire…
Merci de l’avoir placé ici, il est parfait. Et bravo !
Ah ben bravo, voilà un excellent article pour me motiver à finir cette p…. d’année scolaire. Grrrrrr…… ça fait toujours du bien d’avoir de tes nouvelles Michel. J’imagine que tu profites super bien, le pinceau entre les orteils (essaie, tu vas voir, c’est sympa de peindre avec les pieds!!!!) et les orteils en éventail !
Il me tarde tarde tarde le 5 juillet car ce fut une année super difficile. Mais ça y est, dans ma tête je suis déjà en train de préparer et projeter l’année suivante ! Tout ça, tu ne sais plus ce que c’est et tant mieux!
Je viens de fêter mes 50 ans et il pourrait me rester 7 ans avant la retraite parce que j’ai été instit aussi moi. Mais je crois bien que financièrement je devrai continuer jusqu’à 62 63 64 65……Bouh….. Ma mère, enseignante, s’est arrêtée l’année où j’ai commencé. ça fait …..28 ans et elle est toujours aussi active. Elle avait 52ans ! Eh oui, 3 enfants et la retraite des instits était à 55ans en ce temps-là !
Belle continuation !
Bonjour Chris,
Le meilleur moyen de tenir le coup, c’est d’AIMER ce qu’on fait, y compris les difficultés, parce qu’elles font entièrement partie de cette belle mission !
Quand on y met de l’enthousiasme, les montagnes se déplacent toutes seules !
Et oui !!! Pour ma part, encore une bonne décennie à travailler… en espérant que la ligne d’arrivée vers la retraite ne s’éloigne pas encore et encore !!!… En effet, Nanoug, Michel… il y a tellement de choses qu’on souhaite faire et que notre métier, si prenant, ne nous laisse pas le temps ou l’énergie, pour les accomplir. Ça viendra, il faut être patient !! Profitez bien de votre retraite. Et Michel, nous attendons tous, j’en suis sûr , quelques photos de vos œuvres . Merci Michel, c’est toujours un grand plaisir de vous lire.
Bonjour Sophie
Allez courage, et que ces dix ans passent… le plus lentement possible, mais dans la joie !
Quelques photos des mes oeuvres ? J’ai monté un minuscule site web il y a plusieurs mois, et bien entendu, il n’a pas avancé et il n’est pas à jour : pas trouvé le temps 😀
Mais il y a quelques photos…
Il est ici : https://michels.re/
Salut Michel …
Retraité depuis 4 ans … (ou 5, je ne sais plus, je n’ai jamais été fort en maths …) après plus de 42 années dans l’A.S.H je viens de lire ton article avec beaucoup de délectation … Dire que je m’y retrouve entièrement serait faux mais en grande partie … oui …
Alors pour ma part, pas de problème de baisse de revenus puisque ma retraite est pratiquement égale à 85% de mon dernier salaire d’instit … oh pardon de professeur des écoles spécialisés … bon le fait que j’aie 3 enfants compte également …
Simplement , je ne suis pas peintre mais musicien amateur depuis presque 60 ans … alors , à mon âge si je veux garder un niveau correct de pratique il faut que je passe un certain nombre d’heures, (pour ne pas dire un nombre d’heures certain dans la semaine à) à bosser mon instrument et à assister aux répétitions des 2 harmonies dont je fais partie …
Ajouté à cela un rôle associatif … Me voilà cette année à nouveau président d’une association dont j’étais déjà le 2° président … pratiquement au siècle dernier , il y a 18 ans …
Bon , j’arrête là …
Juste je pense ce qui compte c’est toujours d’avoir des Projets … et d’avoir toujours des Projets …
c@t
alain l.
Bonjour Michel,
Contente d’avoir de tes nouvelles et de “lire” que tout se passe bien pour toi. Je te souhaite une bonne continuation dans toutes ces activités prolifiques?. La retraite, pour moi, c’est tellement loin qu’on n’y pense pas encore….
Maryse
Oh mais c’est Maryse !
J’espère que tout va bien pour toi…
Il y a quelques semaines, vers sept heures du mat’, je t’ai aperçue à un feu rouge, à Saint-Paul, tu avais l’air stressée dans ta voiture.
Je n’ai pas eu le temps de te faire un petit coucou, parce que le feu était éteint et que tu étais déjà repartie… De mon côté, sur mon scooter, j’allais me balader et faire des photos dans la forêt de l’Etang 🙂
Hello Alain,
Je m’étais acheté un piano en prévision de la retraite mais la peinture en a décidé autrement…
Ah, faire ce qu’on aime et avoir le temps de le faire… Le bonheur.
Tu t’es acheté un piano ? J’en ai eu un en cadeau de ma famille pour mes 60 ans et mon départ en retraite en même temps … mais pas un piano à queue hein … un piano numérique …C’était en 2015 …
Et figure toi qu’un de mes frères se prénomme Michel 😉 …
Mais je ne suis pas pianiste … juste pianoteur 😉 …
Mon instrument c’est le trombone … à coulisse…
Cette fois, je vais arroser le jardin, je ne suis pas sûr qu’il pleuve ce soir en Franche-Comté…
Mais tiens , juste pour tester comment fonctionnent les liens dans les commentaires sur Tilekol … et parce que c’est bientôt la fête de la musique … j’ai découvert cette vidéo il y a 2 jours et je la regarde presque en boucle …
https://youtu.be/oBi2xFqGKFc
Bonne soirée ….
@t… alain
Merci merci merci pour le lien 🙂
Bonjour Michel …
J’étais sûr que tu apprécierais le lien… Et je suis même sûr que tu mesures musicalement le travail préalable pour parvenir à ce moment de complicité, de complémentarité et de spontanéité …
Je ressens la même chose à la lecture de ton blog, blogueur moi aussi j’en mesure toute la “valeur”… et tout le travail préalable pour parvenir à tant de complicité, de complémentarité , de spontanéité … et de lisibilité…
Il a tout ce que Le Réveil n’aura jamais… mais … comment dire … ça n’a en fait aucune importance pour moi …
@t… alain
@t… alain
Je pars à la retraite cette année sans aucun regret puisque c’est moi qui l’ai demandée. J’ai de la chance, avec mon mari nous avons élevée 4 enfants donc j’étais retraitable depuis longtemps et je n’aurai pas une grosse perte de salaire. J’ai adorée mon métier, je suis devenue “maîcreche” après avoir travaillé un certain nombre d’années (public principalement) par goût mais maintenant j’ai envie de vivre autrement et je peux la faire alors je n’ai aucun état d’âme. Je n’ai prévu qu’une seule activité : jeter tout ce que mes collègues ne veulent pas garder dans la masse de livres que j’ai achetés tout au long de mes années d’école, je fais faire table rase et après je sens que je vais ma laisser “porter sur la vague”. Bon courage à ceux qui continueront.
Bonjour Sylvie… Et bienvenue dans ta nouvelle vie !
Faire table rase de temps en temps, c’est bien agréable…
Désolée pour les fautes, c’est la fatigue de la fin d’année (maîtresse et directrice), il est vraiment temps que je parte à la retraite !!
Bonjour Michel!
2 ans après, fidèle au poste, je te laisse un commentaire parce que je sais que ça te fait plaisir!
Alors moi, je ne suis pas prête de prendre ma retraite (39 ans) et d’ici que j’y arrive, ça n’existera peut-être plus! Et puis, je ne suis pas pressée d’y être car je veux profiter de la vie. Chaque chose en son temps.
C’est plutôt d’une retraite méditative dont j’aurais besoin!!! Surtout en cette fin d’année. Hihihi! Et puis, à l’approche de la quarantaine, on dresse un premier bilan, on doute, on se démotive un peu…bref, ce n’est pas le sujet.
Une chose est sûre, je ne m’inquiète pas pour la retraite, car j’adore apprendre des tas de choses et j’avoue être un peu frustrée actuellement, de ne pas avoir le temps de faire tout ce que je voudrais. Ne serait-ce qu’ une petite année sabbatique, si je pouvais me le permettre, ça me plairait!
Je fais partie des gens qui ont du mal à concevoir que ce soit possible de s’ennuyer avec toutes les possibilités que nous offre la vie! Comme je dis souvent à ma maman pour plaisanter: une vie ne me suffira pas pour faire tout ce que je voudrais faire ! 2 à la rigueur, voire trois et encore! Hihihi!
Je vois vraiment la retraite comme une libération: faire ce qu’on veut, quand on veut, à la vitesse qu’on veut…le rêve!
Je trouverai enfin le temps de lire, d’écrire, de m’initier à l’aquarelle, de reprendre le piano, de scrapper, d’apprendre de nouvelles connaissances sur tous les domaines qui me passionnent, de me perfectionner au yoga, méditer, profiter de la nature à toutes les saisons…je m’arrête là, parce que je pourrais remplir des pages je pense!
Bref, j’adore mon métier, mais il est éprouvant et le moment venu, j’accueillerai la retraite à bras ouverts pour faire enfin ce qu’il me plaît et surtout, faire des choses pour moi! Après des années au service de mes élèves, de mes enfants, de mon entourage…je pense que ce sera bien mérité! Si j’arrive jusque là…
En conclusion, je dirais que tout âge, toute situation a ses avantages et ses inconvénients. C’est pourquoi il est important d’avoir conscience de ces points positifs pour en profiter au maximum à chaque âge!
Profitez de l’instant présent!
Bonne continuation à toi Michel…je suis sûr que tu as encore beaucoup de choses à faire et à apprendre! C’est toujours un plaisir de te lire.
Avec toute ma gratitude!
Et puis rien n’empêche de continuer à mener des activités avec les enfants, même bénévolement.
Oui, d’ailleurs, étant moi-même un grand enfant, je mêne des activités avec moi-même, bénévolement 🙂
Bonjour Karine,
Mon expérience m’a appris qu’en changeant légèrement l’organisation de ses journées, on arrive à dégager du temps.
Et en dégageant un peu de temps, on peut lire, scrapper ou méditer.
Parlant de méditer, je comptais en faire un article un de ces jours, parce que c’est incroyable à quel point 10 à 15 minutes le matin (ou même 5 quand on n’a pas le temps) peuvent avoir un impact sur le reste de la journée : ça calme, ça éclaircit l’esprit… Je suis abonné à Headspace (mais il y a d’autres apps en français) et ça fait partie de mes petits “rituels” de journée.
Donc, comme je le disais en réponse au premier commentaire de cet article, une bonne attitude est de se dire “la retraite, c’est tous les soirs après le boulot !”
Merci pour ta réponse Michel!
Je suis tout à fait d’accord avec toi : comme on dit, le temps, ça se prend! Mais malgré tout, enseignante et maman de trois enfants, ça reste limité! Il faut faire des choix, définir des priorités…Mais la méditation fait partie de mes résolutions de l’année 2019: je médite un quart d’heure par jour, parfois au réveil, parfois en fin de journée. J’utilise l’application Petit Bambou que j’apprécie beaucoup. Je te conseille aussi vivement les méditations guidées de Bruno Lallement de l’association Planète altruiste (et pas seulement pour la méditation d’ailleurs!). J’ai même introduit la méditation et le yoga en classe cette année!
Bonne retraite méditative alors!
Merci Michel pour ce nouveau texte captivant !
J’aime “ta plume” depuis le début de la découverte de Tilekol, et c’est un plaisir chaque fois renouvelé que de te lire. On trouve chaque fois une manière de se sentir concerné(e) par ce que tu écris.
Merci aussi à Karine C et son incroyable peps, si bien mis en relief par une jolie verve !
Tout comme toi Karine, c’est tellement bien formulé, “Je fais partie des gens qui ont du mal à concevoir que ce soit possible de s’ennuyer avec toutes les possibilités que nous offre la vie!”.
Mais précisément, le travail et la charge qui nous incombe dans ce métier ont souvent raison de “toutes les possibilités” (autres que celles qui consistent à fonctionner à l’école et à la maison)
De mon côté, la “vraie” retraite est encore loin (bien que j’ai été institutrice en croyant que je l’atteindrai “encore jeune”… )
J’ai 53 ans, et suis en “fausse” retraite depuis janvier en raison d’un burn out bien cogné, dont la problématique principale tenait au manque de temps quotidien, ressenti de manière tellement cruciale.
Du coup, en arrêt de travail, je “me retrouve” un peu, voire beaucoup, je consacre enfin plein de temps à assouvir ma passion des activités manuelles et plus précisément de la miniature au 1/12ème.
Michel, tu m’as redonné le sourire et la confiance en moi-même en consacrant un de tes articles à la roulotte miniature que j’ai finalement achevée en ce début d’année, de par le fait.
Je rêve de poursuivre ces activités captivantes pour moi (y consacrer parfois plus de 10 heures par jour ne m’affecte en rien, au contraire, cela me nourrit !!!), il faut que j’envisage l’avenir en essayant de subvenir financièrement à ma vie tout en cessant de la gaspiller à me tenir à distance de mes passions !
Nanette
Bonsoir Fabienne ou Nanette au choix!
Merci pour le compliment, ça me touche! Un de mes rêves est d’écrire un livre…à la retraite peut-être!Hihihi!
Je me souviens très bien de l’article qui vous avait été consacré: j’avais été vraiment impressionnée et j’avais scruté toutes les photos dans le moindre détail…quelle minutie et quelle patience! Je suis vraiment admirative et je profite de l’occasion pour vous féliciter à mon tour.
C’est vrai que notre métier est passionnant, mais usant nerveusement et envahissant. Il est parfois difficile de garder la foi en nous et dans ce qu’on fait. C’est un travail de tous les jours, un travail sur soi, qui demande de puiser dans nos ressources les plus enfouies…mais c’est aussi ce qui fait sa richesse! A nous de trouver le juste équilibre, de faire preuve de créativité, de nous adapter, de rester fidèle à nos convictions tout en restant dans le cadre établi…on n’en sort que grandis, professionnellement et personnellement!
J’espère que vous arriverez très vite à dépasser ce cap et que vous en sortirez grandie, afin de pouvoir exercer à nouveau ce métier que vous aimez malgré tout, mais de façon plus épanouissante. Les épreuves que nous traversons dans la vie sont souvent des signaux d’alarme pour nous alerter, nous faire prendre conscience de certaines choses et nous remettre sur le droit chemin.
Bon courage et bonne continuation à vous!
Bonjour Fabienne
Je vais te donner une astuce, valable autant pour les enseignants que pour les enseignants directeurs d’école. Merci de ne pas rire, parce que c’est très efficace.
Tout d’abord, prenons une image : imagine deux personnes sur une hauteur, en train d’observer une ville qui se trouve à leurs pieds :
La première dira : “Oh, que c’est moche, une ville, c’est rempli de gaz d’échappements, de gens pressés, je préfère la campagne”.
la deuxième dira : “Oh, que c’est chouette une ville, tous ces gens qui s’agitent lui font dégager une belle énergie, ça vit, ce n’est pas comme à la campagne, où rien ne se passe”.
Le métier d’enseignant, c’est pareil : on peut lui trouver tous les défauts, trouver que les élèves ne veulent pas apprendre, ne veulent pas obéir, et pour les directeurs se dire qu’il y a tout le temps des problèmes à gérer, que c’est épuisant…
…Et on peut aussi comprendre que justement, c’est notre métier de s’occuper de ces élèves difficiles, de trouver comment les motiver, et pour les directeurs, franchement, s’il n’y avait pas de problèmes à gérer, ils seraient inutiles…
Donc, ou bien on s’épuise en s’imaginant être au service d’ingrats, ou bien on s’épanouit en réglant les difficultés une à une…
Ça paraît idiot, présenté comme ça, mais c’est le meilleur moyen de partir au travail avec le sourire.
Ceci dit, je me suis moi-même arrêté pendant 10 ans pour aller faire tout autre chose, non pas parce que je n’aimais pas enseigner, mais parce que j’avais conscience de n’avoir qu’une vie et que je voulais découvrir d’autres horizons.
Donc, plutôt que d’être malheureux dans ce métier, franchement, il ne faut pas hésiter à en changer, on n’en meurt pas !
Bonjour
J’ai rigolé pour Mangritte et Mirette, ça me rappelle l’école.
Entre congés mat et congés parentaux, j’ai une toute petite carrière en pointillés, et plus l’avenir devient présent, plus l’âge de la retraite semble reculer. Alors je vais essayer de profiter de ma vie avant.
Bonne continuation ?
Dans une semaine ce sera le dernier vendredi.
Il y a un an j’avais beaucoup de doute.
J’avais le sentiment que le jour où je ne travaillerais plus je ne serais plus utile ….., ne plus pouvoir transmettre un savoir , ne plus faire partie d’une super équipe … et puis un moment donné après avoir pris la décision de prendre ma retraite ma pensée a évolué et je vois maintenant cet arrêt de travail comme un nouveau départ.
J’ai des projets, je vais suivre des cours de couture, m’occuper de mes petits enfants, probablement trouver un atelier nature ou artistique avec des enfants (quand même).
On en reparle dans 1 an ?